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Publié par Christian Hivert

Les mondes étoilés

Par delà les confins des mondes étoilés... les diaboliques de l'excès, anges de l'incompréhensible, (ils impriment le mouvement perpétuel des marteaux fêlés sur les portes de vos angoisses), se sont donnés rendez-vous en un point qui n'existe pas, pour vous emmener vous perdre dans les dédales homériques de vos chimères pantelantes et glacées.

 

Accueillez-les, s'il vous plaît avec tout le respect dû à votre munificence, et, je vous prie, n'ergotez pas sur le prix de l'instant qu'ils vous accorderont. Les bras ouverts, vous dis-je, accueillez-les !

 

 

Fini les tergiversations. Ils sont là...

 

 

Quasimodo II, capitaine sans grade de ces ectoplasmes azuréens, est le meneur de la bande. Sans lui ou avec, rien ne se fait. Tel fut son rôle ! Il est petit comme trois-pommes, mais il n'en reste pas moins un apôtre vigilant de la toute conscience. Même s'il n'ouvre pas toujours les yeux quand il marche, il sait néanmoins où poser les pieds pour avancer.

 

 

D'ailleurs ses camarades d'existence lui ont souvent fait remarquer ploum-ploum, tra-la-la, qu'il a un oeil de cyclope sur la fesse gauche, mais cela ne l'empêche pas de conduire son chariot de l'espace.

 

 

Maldoror l'érudit (pour dire, il connaît tout) manipule toutes les sciences de l'impossible ; l'alchimie, pour lui, est une de ses passions premières. Il  eut des expériences où l'incroyable faisait partie de son quotidien.

 

Il y a quelques siècles, son idée de découvrir la couleur de sous les écailles de la licorne argentée, là se trouve le fluide du voyageur intemporel, l'aida dans la suite de ses recherches pour le thème d'un tableau vivant : au fur et à mesure les personnages progressent dans le cadre peinturluré.

 

Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres. Sa passion influence tout son entourage par le fait qu'avec cette découverte sa présence est une surprise continue en évolution perpétuelle !

 

 

Tip

Tap

Taccatac

 

 

Ami ! Entends-tu le claquètement de la machine sur tes charmes !

Ami ! Eveilles-toi de ce sortilège qui t'enchaîne !

 

 

Ami ! Imagines-toi la suite de cette histoire, ta propre histoire, elle te fait homme de l'impossibilité métaphysique et circonstancielle de l'esprit qui ne serait pas né d'homme !

Ami ! Détends-toi, méfies-toi !

 

 

Crois-tu toujours pouvoir te traîner dans la buée, l'appel viendra, implacable et mortel ! Ecoutes le bruisser, arriver impalpable et pourtant tellement présent. Que vas-tu faire ! Il est là et tu ne le vois ! Il n'est plus devant mais derrière tes yeux ! Il t'a fait sa souveraine révérence afin de te dignement saluer. Il se présente : Comment ? Tu le connais ?

 

 

Comment  le nommes-tu ? Miroir ? Et qu'y vois-tu ? Veux-tu que je t'aide ? Ta mémoire défaille, ta raison chancelle ? Allons, calme ! Ton front est moite ! Oui c'est lui Coquelicot, prince des feuilles et tu verras de quelle perverse manière il est parmi nous !

Et Claquemurette, qu'en dites-vous ?

 

 

Et Nosibélé ? Depuis sa naissance il n'a cessé de courir derrière ses élucubrations, fort bien entraînées, par ailleurs !

 

 

Et si, finalement, tous les esprits se mettaient à courir derrière Coquelicot, le chopaient, le décervelaient, et, grâce à une paille, se partageaient le contenu de son cerveau ; façon de mieux intégrer son personnage, pour ainsi ensuite aller raconter comment ce prince des feuilles hérita de la scoumoune ou maldonne, c'est comme vous voulez, vous, pauvres hères Sans finesse, ne comprenez jamais rien à rien.

 

Pour une fois, s'il vous plaît, faites plus confiance à bibi qu'aux films américains. Mesdames et Messieurs, écoutez celui-ci. C'est du parler que tout le monde comprend. Lorsque le diabolique vaisseau de Quasimodo II, capitaine sans grade des esprits sans grade, surnommé "Le chariot de l'espace", se posa au centre du petit cimetière de Toubon-les-oies, comme dans la légende de Troyes, les oies de Toubon se mirent à faire un raffut de tous les diables.

 

Cela agaça un vieil homme qui dormait sur le dos, face vers le ciel, comme un mort, avec ses mains croisées sur son ventre.

 

 

Ce vieil homme s'appelait Sosthène, et était le frère jumeau de Coquelicot. La seule différence entre eux était que Coquelicot restait jeune alors que Sosthène vieillissait à vitesse grand V...Mesdames et Messieurs, quand les oies de Toubon se mirent à chanter la carmagnole, Coquelicot en profita pour exécuter un plan mûrit de longue date : il trucida sa moitié conceptuelle et dévora, à lui tout seul, la cervelle emplie de sagesse de ce pauvre frangin. Ainsi il gagna la force de cent buffles !

 

 

Maldoror, l'érudit, inconscient de son égocentrisme, entendant ses propos, analysa sa mémoire invisible. Elle laisse des traces sous cutanées dans les veines où coule le souvenir des instants présents, productifs du son de la malédiction de l'existence phosphorescente des âmes.

 

En questionnant le catalyseur, il entremet la rencontre du malaise pour le transformer en une apothéose pouvant faire durer l'entendement à cette épreuve, ce n'est point la plus courte.

 

Il n'y a point d'entrave, cela coule comme une rivière, de la source jusqu'au bras de couloir liquide, se jette dans la mer déchaînée, s'aidant du vent puissant pour soulever les vagues chargées d'écumes bouillonnantes, s'échouent sur le sable fin parsemé d'algues chavirant selon le rythme de la marée la plus haute à ce moment. Les éléments se calmèrent dés qu'il y eût réunion.

 

Le soleil consomma le surplus de vapeur, descendant de l'eau de mer, c'est à dire neveu du sel, fidèle à l'allégeance de sa soeur la grande bleue. Elle ne se laissait pas faire, toujours partante pour l'attaque contre les récifs, "Eclaireurs des côtes", usés par les flots de l'endormie vengeresse mais pouvant soutenir le phare de l'impondérable.

 

 

Oui, souvient -en aussi ami ! La route est longue où il te faudra avancer pour trouver ton Nord. Dur sera le chemin, parsemé de ronces et autres espèces végétales qui te déchireront la peau, si douce et si sensible que l'épine acérée n'a nul mal pour la marquer de son sceau d'infamie, au passage.

 

Ta route, ami, coupera celles de bien d'autres palpitements dont tu n'as même pas idée. Mais cela n'est pas bien grave, car si Vinpoux, autrement dit Vintopas le Pouilleur, est le dernier entré en scène dans cette histoire, il n'en reste pas moins le plus haut en couleur de cette saga.

 

A l'époque où un nombre croissant de miraculés virevoltaient autour du Christ, parmi lesquels on reconnaissait Lazare en personne, vint un jour un bonhomme dont les deux yeux se trouvaient d'un même côté de la figure. Cet homme, affreux dans un monde d'affreux, avait, contrairement aux fans du messie, une haine irraisonnée à l'encontre de tout ce qui présentait un caractère divin.

 

Cela l'amena tout naturellement à faire tout le contraire de ce que le Christ disait. Un jour, alors que, pour ne pas changer son habitude, Vinpoux commettait exactions sur exactions, il entendit un grand bruit dans sa tête. Un bruit immense dont il ne sut deviner la provenance. Quand il arrêta de trembler, ses yeux étaient devenus verts, ses cheveux blancs, ses pieds rouges, la moitié gauche de son corps avait des teintes orangées et la moitié droite était un arc en ciel de reflets bizarres quasiment extraordinaires.

 

Depuis ce jour, Vintopas le Pouilleur est complètement timbré et ce n'est pas pour arranger les affaires des habitants des bas-fonds du désespoir.

 

 

La solution, elle est multiple, vu comment les méninges forment une grande famille. Elle s'associe à la loi du fil qui ne se brise jamais, car le jamais est la naissance sans à priori à une indéfinité, là où le bizarroïde semble commun jusqu'à la mort, et laisse après place à toute l'imagination striant ses empreintes, prises à la gorge où s'évanouit le nectar du temps qui passe : une de ces grandes argumentations d'un des lieutenants du capitaine sans grade ou, disons plutôt une ante-critique, pour plonger dans une sérénité où l'écho joue des castagnettes, formulant le rôle du métronome pour ne pas confondre Altruisme avec un grand A et démocratie avec un petit dé commençant par :

"Trouvez l'aiguille !"

 

 

A gauche, à droite, au milieu, aux extrêmes, l'équilibre se transperce dans un va et vient de l'éternelle continuité de la séparation de chacune des personnalités cités ci-dessus. Le plan n'est terminé que quand on pense que c'est la fin, mais elle a une après vie où la transparence n'est que l'effet dû au hasard, non pas calculé, loin de là : c'est une parodie face à laquelle le jonglage des mots tourbillonne devant leur présence ! C'est une parodie : il se crée une ambiance. Si elle s'élève, c'est pour mieux entendre l'accalmie tombant dans les airs humidifiés par le souffle des larmes de joie inconsciente.

 

 

Ce délit du bonheur, il te l'a dérobé à toi, ami, et tu ne l'as jamais commis. Avoir des yeux et voir, des oreilles et entendre, des pieds et marcher ! Ce que justement Nosibélé ne possédait pas mais dont il se servait si bien.

 

Et derrière le fruit de ses élucubrations qui le faisait courir au dedans de son pauvre crâne dégarni, le jeune et propret Coquelicot, (décidément il se fourre partout dans cette histoire, celui-là) la jeune fille frêle sous lui , testait sa vigueur de Prince des feuilles, tandis que Vinpoux se grattait ostensiblement la croûte épaisse et jaunâtre sur son nez. "Qu'en ai-je à foutre, semblait-il dire, si les esprits s'amusent !"

 

Le regard réprobateur de Maldoror, sentant le vent venir, et le vent sentait mau­vais, et Nosibélé ne pouvant voir, entendre et marcher, hurlant les mots incompréssés et martelés de l'après conscience, les éructant et les laissant dégueuler de sa bouche en souffrance de ne s'être depuis si longtemps désaltérée à la source de la vie par le biais d'une autre bouche.

 

Aussi lorsque la jeune fille frêle se releva de pâmoison, et qu'il la senti là toute dégoulinante de sueur et de senteurs poivrées, il rugit, et de son rugissement, éteint de source fraîche et bien informée, il ne resta plus que le corps inerte d'une poupée de chiffon à qui un esprit en délire titanesque avait semblé donner vie du bout de ses longs doigts. Du moins c'est ainsi que l'on raconte l'histoire en ces hauts lieux azurés.

 

 

Messieurs et Mesdames les lecteurs, vous avez le matériau nécessaire pour mener à bien votre mission. Maintenant, travaillez ! Débrouillez-vous pour décoder ce texte né du déphasage des "mutants de la révolte" Ils ont pour nom : Quasimodo II, Maldoror, Coquelicot, Claquemurette et Nosibélé, sans oublier Vintopas le Pouilleur, dit Vinpoux le fier.

 

En vous servant de ces personnages de légende, créez un univers où vous, lecteur, saurez comprendre le déroulement sans commune mesure de la vie. Pour vous, la race des habitants des bas-fonds, inventez un remède qui vous permettra de sortir de vous-même. Vivez ! Ne restez pas sur la longueur d'ondes de vos déboires. Vivez le temps de ce texte un épisode de la vie que vous auriez aimé vivre sans jamais avoir osé le demander !

 

 

Jusqu'au dernier moment, ami, tu penses être en sécurité parmi ces esprits, ces démons, ces ectoplasmes sans autre relief que l'épaisseur d'une lettre tapée, frappée, lettre d'encre sans danger pour toi, ami. Ami, te dis-je, méfies-toi, car en ce moment, moi-même je suis sous la menace, j'écris sous contrôle, tout, absolument tout m'est dicté dans les moindres détails.

 

Je vais te raconter, ami, suis-moi bien, la chance que j'ai et la chance que tu as, nous est offerte, ne la gaspillons pas ! As-tu senti, comme je l'ai senti, le papier se froisser, perdre sa rigidité cadavérique, perdre peu à peu sa blancheur d'éternité, as-tu vu, comme je l'ai vu, l'encre se déposer, s'émouvoir, prendre la forme que tu, que je n'attendais pas ! Te nommerais-je celui qui me dicte cela !

 

Il me dit qu'il le faut, j'ai peur de ta peur, ami ! Laisse moi te conter cette nouvelle bribe d'histoire odorante, le sens-tu ? Le papier s'est froissé te disais-je, l'encre s'est émue, et Claquemurette est apparu pointant un doigt vengeur dans ma direction, fumant de rage, bouillant de colère, brûlant de fièvre, éructant sa peine, et c'est sous la pression de la terreur qu'il m'inspire, que je dois me résoudre à ne plus parler de cette histoire scandaleuse!

 

La machine à écrire s'est arrêtée de cliqueter et Fernand le dernier pétard de la nuit au bec, rêveur et passionné, semblait tout à coup se calmer de cette frénésie qui les avait surpris tout au long de cette nuit blanche.

 

Il leur restait un fond de verre de cet alcool Auvergnat dans la bouteille duquel macérait une vipère surprise dans son agonie et tendue vers le goulot en un dérisoire réflexe de survie.

 

Régis et l'endormi rêveur, le corps électrisé par la fatigue et la tête énervée par ce long comte en forme de cadavre exquis qu'ils avaient composé à trois, se chamaillant pour se tenir devant la machine et taper les phrases décousues qui succédaient aux borborygmes subconscients du prédécesseur, Régis et l'endormi rêveur eurent droit chacun à un double au carbone de ce dévidage surréaliste qu'ils venaient de pondre;

 

Au delà de leurs exclamations de relecture et de leurs moqueries enjouées et réciproques, le jour venait de se lever, chassant les étoiles et les miasmes de leur veillée débridée. Ils étaient contents du résultat, se promirent de reprendre ce texte par la suite, ce qu'ils ne firent jamais et s'autorisèrent les uns les autres à l'utiliser comme bon leur semblerait.

 

Au dehors, sur le bitume de la cité Jean-Moulin de Montreuil un clignotement bleuté venait refroidir les lueurs naissantes de la journée. Un môme en scooter venait de disparaître en se faufilant dans les escaliers et les chicanes d'une des barres de quatre étages visibles de la fenêtre.

 

Des portières claquèrent, une radio discorda le silence et des policiers sortis de leur car bloqué devant les escaliers s'élancèrent à pied derrière le fuyard, l'arme au poing. Il n'y eut pas de détonation ce jour là. Les esprits déchaînés avaient bien voulu être cléments envers le rodéo-kid qui venait de s'offrir gratuitement son trip d'adrénaline.

 

Ils s'essoufflèrent devant une tasse de café italien, baillèrent alors que les policiers bredouilles rejoignaient leur car, et finirent par s'endormir, de guerre lasse, au petit matin, devant l'oeil amusé de Claquemurette.

 

Christian, Régis et Fernand

 

 

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