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Publié par Christian Hivert

bientôt pire

 

Pour l’heure, ils étaient tous dans la forêt à fabriquer des cabanes de survie et à préparer des planques au cas où la répression s’abattrait et qu’ils ne puissent avoir la force d’y résister.

 

D’autres groupes inventoriaient les égouts et les souterrains que les bandes avaient utilisé, rarement il est vrai tant il y avait de capteurs et de détecteurs d’agitation, durant leurs virées nocturnes d’avant l’éclipse.

 

Mais là, ils pouvaient s’en donner à coeur joie et ils ne s’en privaient pas. A chaque fois qu’ils trouvaient un détecteur, ils le faisaient disjoncter et étendaient le territoire sans contrôle dont ils pourraient avoir besoin un jour.

 

Et les blêmes, qui avaient fini par se familiariser avec eux les suivaient. Certains, plus malins que d’autres, tentaient de les aider, ils leur montraient les petites boîtes noires dès qu’ils en repéraient une. Ils aimaient bien s’amuser. Mais leur mémoire, vraiment était complètement fugitive. Il n’était pas possible de les amener à avoir une activité régulière en dehors de l’alimentation qui leur était distribuée chaque midi et chaque soir. Mais si on les faisait participer à une activité sous forme de jeu, tout le temps que durait le jeu, ils semblaient presque normaux. Certains répétaient des mots entendus, puis les oubliaient, ne leur donnant aucun sens. Omar avait marché longtemps suivant Yamina, qui devait l’amener jusqu’au Q.G. du futur maquis. Elle lui expliquait les derniers événements qu’ils avaient vécu, racontait la bande. Elle était un peu fière de conduire Omar dont la réputation dépassait largement le cadre de ses activités au sein de la bande des Milles. Lorsqu’ils arrivèrent au Q.G., Jacques et Joëlle entraînaient un groupe de blêmes à fracasser les détecteurs cachés dans les arbres. Comme les blêmes cherchaient à imiter tout ce qu’ils voyaient faire, il leur suffisait de grimper aux arbres alentours et de fracasser en riant les faux détecteurs qu’ils y avaient installé. Aussitôt les blêmes les suivaient dans l’arbre ou grimpaient aux autres environnants, au vu du vacarme qu’ils faisaient, c’était une occupation qui les amusait follement.

 

Enfin Omar sut qu’il était arrivé, il se laissa choir sur une vieille souche. Il n’avait pas l’habitude de marcher si longtemps. Mais il était vraiment très curieux de ce qu’il voyait. Au point d’en oublier sa fatigue.

 

Yamina héla en direction des arbres :

« Ohé, tourtereaux, vous êtes là ? J’vous amène un visiteur, vous venez ? »

« Ouais, on arrive, mais attends, on finit l’exercice avec ce groupe là et on les mets sur un terrain à explorer. Autrement ils vont encore tout oublier et il faudra tout reprendre. »

« Y’en a pour longtemps ? »

« Dix à quinze minutes, le secteur est tout juste à côté ! »

Ils attendirent qu’ils reviennent pour se saluer. Omar était tellement stupéfait de ce qu’il voyait qu’il aurait voulu pour rien au monde les perturber en quoi que ce soit.

« Salut Omar, on s’est déjà vu chez toi ! »

« Oui, je m’en souviens, tu étais avec Farid, et puis on s’est déjà vu à des réunions pas mal de fois ! »

« Nous pouvons t’offir un café, ça te dit ? »

« Oui, avec plaisir ! »

« Alors, qu’est-ce qui t’amènes ? »

« Et bien, bon, on a dégotté un rapport sur les blêmes, par l’intermédiaire de travailleurs qui occupaient leur usine et qui l’ont découvert sur l’imprimante de l’ordinateur de leur patron. C’est un rapport qui apparemment vient d’un chercheur scientifique qui a saboté un gros appareil, un méga ordinateur du processus ! »

« C’est lui l’éclipse ? »

 

« Non, c’est encore un autre truc, lui apparemment il peut échapper au virus de l’éclipse, puisqu’il transmet son rapport partout où il y a un terminal anciennement connecté à la sécurité centrale, mais par contre il ne semble pas réactiver le circuit pour autre chose que pour faire passer ses rapports ! »

« C’est pas encore un coup des psychopols ? »

 

« Non, tu sais, on avait vachement travaillé sur les origines médicales de la maladie des blêmes. Les toubibs qui nous ont aidé à cela leur avaient trouvé des petits trous, des légères perforations de l’os crânien au sommet du cou. De quoi faire passer une aiguille chirurgicale très fine. Une sorte de lobotomie ! »

 

« C’est dégeu, ils sont givrés, et à quoi ça leur sert ? »

 

Lucien à ce moment arriva avec les autres qui revenaient de leur chasse aux détecteurs, accompagnés d’une trentaine de blêmes.

 

On leur résuma les informations nouvelles qui venaient d’arriver. Ils s’assirent tous en cercle, la bande était presque au complet. Les blêmes restèrent aux alentours en grognant, ils n’aimaient pas ces réunions où personne ne chahutait. Lucien prit une gorgée de café, puis la parole :

« Alors tu dis que vous avez un rapport d’un chercheur qui explique pourquoi nos amis en sont là ? »

 

 

« Oui voilà, j’en étais là ! Au départ, il y avait une idée mégalomane des psychopols, une idée comme ils en ont tant, de faire un méga ordinateur avec une, enfin des mémoires organiques, des mémoires humaines, qui utilisées en direct par l’informatique auraient des capacités cent fois plus puissantes que toutes les mémoires actuelles. Et ils en ont fait un avec les mémoires de nos amis ! »

« Tu veux dire que Loulou, Rachid et tous ceux qui se sont fait opérer et qui sont là, leur mémoire est dans l’ordinateur ! »

« Voilà, c’est cela, et le plus loufoque, c’est que le gars qui a écrit le rapport affirme être lui aussi dans l’ordinateur qu’il a réussit à bloquer avant que les mémoires ne soient effacées. »

« Tu veux dire, qu’il y a en ce moment sur terre, une saloperie de machine qui fonctionne avec des mémoires humaines ! »

« C’est cela, c’est cela qu’il y a dans le rapport, et le gars dit en plus qu’il est capable de procéder à la restitution de la majorité des mémoires ! »

« Le miracle quoi ! »

« Oui, je sais, nous aussi on a pensé que c’était trop beau, mais on a aussi pensé qu’il fallait tenter le coup avec une cinquantaine d’individus au départ. Nous pouvons organiser le transfert sur Paris où cela se passera. Nous y avons des contacts où nous pouvons nous faire héberger, alors on a pensé à vous pour.... »

 

« Je vois, nous on connaît les blêmes, on vit avec eux, donc on peut vous les amener ! Mais quelles garanties... »

« Aucune ! Aucune, le rapport concorde sur tous les points avec l’enquête que nous avions menée, mais pour la suite, nous n’avons aucune garantie.... »

 

« Nous allons en discuter entre nous, c’est vrai que si ça leur rend la mémoire, on peut pas hésiter, mais rien n’est sûr. Moi je propose déjà qu’il n’y en ait pas cinquante, mais dix, pas plus. Et nous voulons les accompagner ! »

 

Au bout d’une demi-heure de discussion la décision était prise. C’est quand il fallut les choisir que le ton monta. Personne ne voulait sacrifier le copain ou le membre de sa famille qui était devenu blême.

 

C’est comme cela qu’ils apprirent un peu  dépités que leurs convictions sur l’égalité et la solidarité risquaient de faire long feu

 

devant l’adversité.

 

 

Chacun renvoyait à l’autre son rôle et l’énergie qu’il avait dépensé pour la révolution pour tenter d’avoir la dispense d’envoyer son cousin ou son copain en première ligne de la reconnection mémorielle.

 

Omar sut parler éfficacement. Ce fut Yamina qui se décida la première. Elle désigna son frère Rachid et son ancien petit ami Loulou, puis rapidement huit autres noms furent lancés. Tard dans la nuit, autour du feu qui éclairait la forêt, ils finirent de mettre au point les détails de l’éxpédition.

 

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