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Publié par Christian Hivert

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Des centaines de mètres de locaux désaffectés très dégradés, portes ouvertes aux quatre vents, une vraie rue fantôme à cinquante mètres du métro et deux cent du supermarché, Arthur avait trouvé, c'était là, le numéro 15 de la rue Kléber semblait en apparence leur convenir à tous.

 

De l'autre côté de la rue, ouvrait une petite porte vitrée sur un bistrot de quartier, Arthur s'y arrêta pour s'y réchauffer un peu, à un centime près, il avait juste de quoi s'offrir un café, il entama la discussion sur les rues fantômes trouvées aux alentours, il se réchauffait, il avait trouvé.

 

Il eut bientôt plus de renseignements qu'il lui était possible de noter en un seul mouvement sans attirer l'éveil, tout concordait, les lieux étaient vacants depuis plus d'un an, il nota les coordonnées du propriétaire, le lieu était compact, fermé, facile à défendre contre vigiles, fachos, flics.

 

Il lui restait désormais à visiter, comment s'y prendre, il se coula dans la peau du personnage qu'il s'était choisi d'être, responsable d'association culturelle cherchant un local, n'était-ce pas un peu ce qu'il était, avait-il trouvé l'endroit idéal, recherché, rêvé en moins d'une heure.

 

La chaleur du café longuement siroté s'estompait un peu, il commença à ressentir de nouveau le froid cisaillant, il y était presque, ne restait plus à trouver l'entrée la plus discrète, et le dossier serait bouclé, affaire rondement menée, allez, hop, pas d'hésitation, il faisait froid.

 

Par une ouverture de la palissade du terrain vague contigu, il vit un chemin possible pour entrer, le terrain se prolongeait jusqu'à la rue parallèle, et il y avait, caché par les hautes herbes, un passage derrière le bâtiment, il fit le tour, escalada vivement la palissade, trouva la porte.

 

Personne ne l'avait vu, après la végétation le masquait, il escalada un petit muret de briques et la porte en bois lui tendit les bras, elle était ouverte, cinq minutes après être sorti du bistrot, il le voyait par les carreaux sales du Premier étage, il était dans la place, le projet démarrait.


L'ancien dépôt de vente de meubles était désaffecté depuis deux ans, il explora les lieux, l'électricité était en bon état, au Premier étage, des sanitaires et des douches propres les attendait, une série de lavabos suivie de deux immenses pièces de cent mètres carrés, la plomberie était saine.

 

Au deuxième étage, des ateliers potentiels superbement éclairés étaient desservis par un monte charge descendant aux caves de la même surface, c'était cela, il avait trouvé, il ne fallait plus perdre de temps, il voyait déjà un bar sauvage au rez-de-chaussée, près de la petite porte d'entrée.

 

La clé était au sol, il s'en saisit et l'essaya tout de suite, c'était la bonne, derrière lui, un garage donnant sur la rue avec un quai de déchargement, il ressortit par la porte de la rue, referma la porte et s'en fut, la clé de la future U.S.I.N.E. de Montreuil dans la poche, il se sentit léger.

 

Un quart d'heure plus tard, muni des croissants adéquats, il sirotait un café chez Marcel, et Patrice vasouillait, en plein réveil, un pétard au bec Marcel était sceptique, mais amusé par l'exaltation d'Arthur, "N'oublie pas les nerfs de bœufs au petit matin, petit malin comme à Bagnolet".

 

"Non, mais là c'est beaucoup plus grand que Bagnolet, et nous sommes plus nombreux, c'est géant, c'est une usine en bon état, huit cent mètres carrés minimum" " ho là là tu me fais rêver, mais c'est pas possible, c'est trop beau , si vous y arrivez, c'est génial"

 

"Mais je n'y crois pas, c'est un conte de fée, vous n'avez pas la baguette magique, elle est où ta baguette magique" "la force c'est le nombre, ils ne t'ont pas appris cela les camarades de l'Huma" "Laisses tomber mes camarades de l'Huma, occupes toi des tiens, tu verras bien"

 

"Et toi ça ne t'intéresserait pas de participer à ce coup là" "Non mais tu ne vas pas m'embarquer dans un truc qui n'existe pas encore, quand vous aurez pris le pouvoir, je veux bien vous éclairer de mes conseils mais ministre à vie pas moins, tu connais nos pratiques, non"


"En plus les camarades du Parti, ils n'arrêtent pas de me tanner pour que j'anime la cellule de la cité, s'ils croient que j'ai le temps, mon travail militant, je le fais déjà à l'Huma, ça suffit, après il faut que j'ai du temps pour moi, pour écrire, pour être chez moi, tranquille, l'Autonomie est partout."

 

"Tu sais quand j'habitais dans le foyer de jeunes travailleurs de la rue de Tlemcen, je connaissais Momo le frère de tes deux sœurs, avec ses jeans volés et ses combines, je venais d'arriver en France, en direct de la Martinique, je me sentais seul, j'étais toujours dans les bouquins au squat".

 

"Les gars, ils étaient toujours à monter un coup, moi, on savait que je n'étais pas doué, c'est tout juste si on me demandait de faire le pet, et là, c'est les jeunes communistes qui sont venus me parler en Premier, dans la rue, je partageais leur avis, et ça m'a fait un bien fou, j'ai pris ma carte".

 

"Depuis je travaille à l'Huma, c'est ma manière de militer à l'intérieur du parti, les choses changent, regarde Juquin, mais il y en a d'autres, on ne peut être partout, mais je suis avec vous bien sûr, je souhaite que vous réussissiez" "C'est bon, c'est bon, ne te fâche pas, mais tu passeras nous voir".

 

Arthur s'allongea un moment, la tête emplie du pétard et de ses espoirs, la porte s'ouvrait à nouveau devant lui, Michèle ou Marcel l'hébergeraient le temps des préparatifs, il ne leur faudrait pas plus d'une semaine pour rassembler tout le monde, tout était prêt, il n'y avait rien à casser.

 

Il lui fallait passer quelque coup de téléphone pour que tous soient là ce soir, ils visiteraient l'endroit à la lueur des lampes de poches, il n'y avait que cinq stations de métro entre les deux locaux, la réunion d'ouverture aurait lieu sur place, régler les derniers détails pour l'occupation, être discrets.

 

Alors ça y est, tu l'as ton repaire de conspirateurs, Dominique Premier était heureuse pour lui, Dominique ne pouvait que se réjouir de ses succès, puisque Dominique avait dédaigné toute reprise de contact, puisqu'elle ne voulait plus le revoir, elle ne pouvait que souhaiter son bonheur. 

 

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