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Publié par Christian Hivert

Les partisans du développement économique ont considéré qu’il fallait transformer en abondance la rareté de leur goût pour le futile, qu'ils qualifiaient de pauvreté, le développement économique a produit la rareté de la qualité et de la valeur, l’abondance de la médiocrité.

L'économie prétend pouvoir fournir à chacun les moyens illimités pour contenter ses besoins, mais les besoins se créent beaucoup plus rapidement que les ressources nécessaires pour y satisfaire, et l’essentiel pour rendre la vie agréable se détruit plus rapidement encore.

Sans économies, la vie d’Arthur s’amplifiait de ses rencontres, ses amitiés n’étaient pas feintes et les histoires prenaient des tournures truffées de précautions courtoises, chacun se trouvait valorisé dans son savoir faire, son savoir être, la nouveauté du monde s’inventait chaque jour.

Tous avaient la fierté de ne rien devoir, ils ne ressentaient nullement le manque des biens essentiels à d’autres, de toute leur vie, ils n’avaient rien voulu posséder de plus que le plaisir de mener à bien leurs projets imaginatifs, et ils en trouvaient toujours les moyens, seuls ou à plusieurs.

Il y aura toujours en haut de la pyramide un groupe restreint de personnes pouvant satisfaire à ces besoins de consommation, écrasant une masse plus importante de gens qu'on ne pourra jamais satisfaire, mais dont le mode de vie autonome aura été irrémédiablement saccagé.

Les sociétés plus traditionnelles détruites à coup de guerres contre l’axe du mal se considèrent comme un élément d'un tout abondant où l'être humain a dû apprendre l'art de vivre avec la nécessité, nous venons de là, avec une fierté et une mémoire, cela ne pourra être effacé.

Quelles que soient ses mémoires parallèles, cela c’était toujours passé ainsi, Arthur se souvenait très bien, dans tous les lieux où les pauvres s’étaient assemblés dans le déroulement de sa vie, depuis sa tendre enfance, les tables étaient joyeuses et inventives.

Sa vie avait été cela aussi, une suite ininterrompue de fêtes débouchant sur de nouveaux projets, comme les étoiles majeures de la voie lactée, attentives, développant les richesses intérieures et l’expérience humaine de chacun, explosant en des myriades chaleureuses.

Le développement économique n’est pas la clé permettant de soulager la pauvreté, les taux de mortalité infantile et la faim sont excessivement élevés dans les pays les plus gros producteurs et exportateurs de protéines au monde, tout cela ne profite qu’aux marchands d’armes.

Les États-Unis sont la puissance économique mondiale, en apparence indépassable, mais les statistiques gouvernementales indiquent que de 30 à 40 millions de personnes vivent au-dessous du seuil de la pauvreté fixé par le gouvernement fédéral de leur Union .

Créer plus et en avoir davantage, mais de quoi et pour vivre comment, la pauvreté n’est pas un problème, c'est parfois une calamité pour le démuni moderne dont on a détruit tout le mode de vie et les moyens de le protéger au nom du progrès économique, sans le remplacer.

Par exemple, que doit faire la société pour assurer que les gens accèdent à l'éducation et aux soins de santé, qu'ils aient à se loger décemment selon leurs voeux, qu’ils puissent avoir une activité correspondant à leurs aptitudes, et leur manière de vivre dans le sens de leur histoire ?

Qu’est-ce la civilisation, qu’est-ce le progrès, qu’est-ce le bien-être, qu’est-ce le bonheur, finalement, censé être le but des deux premiers, dans le métro des grandes villes, les odeurs d’urine sont devenues chose courante depuis plusieurs années, l’odeur du progrès ?

Sans abris, désespérés totalement, murés dans un mutisme choisi ou drogués des vapeurs de l’alcool, êtres humains tombés dans la déchéance, produits les plus fins et les plus aboutis du développement mondial, fleurons de l’économie de marché, pour leur marcher dessus.

Poivrotes, sorties de la vraie vie, trimballant leurs gros sacs avec tous leurs vêtements, leurs objets, leurs souvenirs peut-être, jeune homme de dix-huit ans faisant la manche, mis à la porte de chez lui, habillé propre, venant d’interrompre sa Terminale, sans domicile ni travail.

Commencent à être pris en compte des indices comme le nombre de suicides par habitant ou le nombre de crimes, dans le calcul mathématique et statistique des Nations Unies pour mesurer le degré de développement d’un pays, impossible à masquer, seule augmente la misère.

En dehors de la misère et de la souffrance sociale la plus insupportable, nos sociétés modernes ont l’arrogance d’avoir la satisfaction de produire le nombre le plus élevé de tous les temps de psychopathes, tortionnaires et destructeurs supporté par la Terre, de nouveaux guerriers.

Nos souvenirs sont semblables, tous peuples confondus, ce qu’il en reste, le temps passe, mais ils demeurent enfouis au plus profond de notre être, ils deviennent la richesse du pauvre, de l’humain n’ayant pas fait l’histoire officielle, seulement son histoire, pour l’amusement de ses proches.

Histoire de petite épicerie, bureau de tabac, cabine téléphonique, de grands-pères cultivant les terres, les vignes, il avait deux vaches, un cheval, des porcs, des poules, des lapins, plus loin des chèvres, beaucoup de travail, et le champ derrière la maison pour se reposer, à l’ombre.

Depuis le début de leur installation agricole, Arthur avait vécu dans le royaume des pauvres s’entraidant parce qu’ils savent que c’est leur seule richesse et leur seule chance de maintenir à flots le peu dont ils disposent, leur nécessaire, vingt ans plus tard, rien n’était trop tard.

La pauvreté était inscrite en lui depuis les temps immémoriaux, et cela n’empêchait nullement d’être fier, la valeur d’un Homme était nettement dissociée de la valeur de ses biens, comment vis-tu, que sais-tu faire, es-tu brave, trahis-tu tes amis, sais tu boire, as tu faim ?

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