Plis et replis
Il ne serait plus jamais ce petit garçon gentil et aimant, confiant, collant avaient dit certaines, ni celui qui attendait, ni celui qui se cherchait un modèle, il méprisait les formes viles de la politesse sociale, mais ne dédaignait pas d’y avoir recours, il respectait les pauvres, c’était son monde.
Il lui semblait en chemin avoir perdu ses effroi, tari ses angoisses, et oublié Dominique, que valent les petites filles en quête de leur importance lorsqu’elles vieillissent et ne savent rassurer le fils et ne savent parler à la demoiselle, courant les océans derrière leur liberté perdue.
Il est des réussites insolentes qui noient leurs auteurs sous l’ennui des mondes fades et sans gloire, que pourrait valoir une vie de machine à sou, quelles horreurs as-tu empêchées, quel espoir as-tu libéré, quelles joies sont derrière et devant toi, Dominique, où est-tu, que fait-tu ?
Les Puissances Mondiales redessinent la carte des dominations étranges dans le feu, le fer, le sang et la Terre s’en indiffère, toute à sa course dans les âges des galaxies, à des vitesses imperceptibles, dans des fracas inaudibles, la terre recevra le sang des victimes, nous mourrons un jour.
La richesse est un spectacle qui s’étale, l’image du raffinement, du savoir-vivre recouvre l’ennui de ces classes conquérantes, tout comme les malheureux cachent les coupables, le malheur n’est pas lié à l’argent, l’ennui touche tout un chacun même dans le travail, rien pour la vie.
Vingt ans après ses aventures, il manquait toujours quelques logements sociaux pour abrite les enfants des Gens Bons, on vit alors des centaines de tentes de camping fleurir le long des berges des canaux parisiens, c’était très coloré, les responsables des Gens Bons s’en occupaient.
Un vent chasse l’autre, une tempête c’est une suite de vents, cela permet de savoir si l’on tient debout, aux dernières nouvelles les décisions des mal-logés sont à nouveau prises en assemblées générales par les intéressés, et le porte-parole choisi par les Gens Bons s’est perdu en chemin.
Arthur est bien loin de tout cela maintenant, la lucarne étincelante lui donne des nouvelles, avant chaque élection importante les banderoles s’agitent sans conviction, et chaque hiver ils sont de plus en plus à dormir à la rue, le porte-parole est terriblement efficace.
Arthur et sa compagne s’étaient mariés, la boucle était bouclée, c’était un nouveau démarrage, c’était une nouvelle vie, sous le ciel étoilé, dans la nuit des étoiles filantes, dans les senteurs d’herbes sauvages, avec les chevaliers des environs, ils avaient toutes les vies devant eux.
FIN
Christian Hivert, Rue des Vignoles 1984, Le Libonès 2011