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Publié par Christian Hivert

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Dominique Premier moqua finement, allez donc, un petit coup de Reine, tu es toujours amoureux d'elle, à défaut de toi, c'est mon gros défaut, ton absence me pèse, c'est long Stanford, c'est encore plus long la vie, je ne te reverrai plus, vis, tu verras, bien sûr Dominique, tu as raison.

 

Reine se sentit mollir, son chevalier venait de sortir de prison, il parfaisait le soleil de sa tignasse hirsute de cheveux bruns mi-long et tirés en arrière sur le front, Reine s'ennuyait dans les bras de Narco, elle se fit aimante, ce cérébral d'Arthur allait pouvoir faire le plein d'émotions.

 

Alors, ce petit stage, ce n'était pas trop long, non, un peu plus de deux mois, heureusement, je plains ceux qui y restent plus longtemps, il y a de quoi devenir fou, on peut faire de toi ce que l'on veut, les codétenus cela allait, oui, il y en avait quelques uns de sympas, la musique de la fête les atteignait.

 

Et vous, et bien c'est toujours pareil, les coteries, les chefferies, les galères, tes petits copains du Comité, les autres du soixante sept n'en veulent pas, ils ont eu du mal à leur prêter la salle du bas pour les réunions, et ils ne veulent pas s'en occuper, mais c'est parfait, on ne les aura pas dans les pieds,

 

Dominique Premier ricana, c'est comme ça que vous êtes tous ensemble, ce sont les contradictions au sein du prolétariat, je t'expliquerais quand tu auras fini tes études, et si je restais en Amérique, mais non nous nous reverrons, nos destins sont liés, tu ne voudras pas et je voudrais, tu m'aimes.

 

Respires Arthur et oublies moi je t'en prie, je t'ai dis que je n'avais pas les mêmes sentiments, même si ce n'était pas vrai, cela nous a séparé, il y a un fabuleux océan entre nous, tu es dans une vie, dans un monde que je ne peux pas fréquenter, mes amis ne mangeraient pas avec toi.

 

Tu fais peur, tu me fais peur aussi un peu, vous faites peur à beaucoup de monde avec vos histoires, on ne peux pas se résoudre à côtoyer la pauvreté, on a peur d'y être entrainé, ceux qui n'ont rien vont nous prendre ce que nous avons, et puis nous ne voulons pas partager, c'est ainsi.


C'est bien cela Dominique, l'erreur et la confusion, personne ne demande à partager, il s'agit d'immeubles vides, inoccupés, les propriétaires en recevraient un loyer, notre occupation contribue à l'entretien de l'immeuble, nous ne prenons ni ne retirons rien à personne, nous nous abritons.

 

Mais ceux qui dominent veulent avoir la preuve qu'il dominent, si vous n'étiez pas là, comment sauraient-ils qu'ils dominent, qu'ils ont tout, c'est du sadisme social, il faut que vous souffriez, que vous soyez dans l'inconfort matériel le plus criant pour que nous ayons la joie de posséder.

 

Il nous est à tous nécessaire de vous voir quotidiennement errer dans nos rues pour que nous soyons satisfait de ce que nous gagnons par notre travail et nos activités, comment pourrions nous avoir le sentiment de notre importance et la justification de nos maigres privilèges.

 

Comment pourrions nous considérer la faiblesse de nos maigres conforts si nous n'étions pas témoins tous les jours d'un inconfort terrible ressemblant à la plus indigne des tortures, le camp de concentration et d'extermination est là à nos pieds, et nous en sommes conscient, nous le voulons.

 

Comment pourrions nous supporter les efforts qui nous sont demandés pour courber l'échine, nous plier aux réalités imposées, satisfaire nos maitres puissants, devancer leur désirs, les défendre à tout propos, si nous n'avions pas la satisfaction de vous voir dépouillés et sans force.

 

Nous ne voulons pas que le monde change, nous ne voulons pas de la justice, nous voulons être favorisés et nous croire être puissants,, les riches ne sauraient être sans pauvres, nous voulons beaucoup de pauvres, si nous n'entendions pas vos gémissements, comment saurions nous être à l'abri.

 

Reine fit bouger ses mollets et releva sa robe noire jusqu'à un mi-cuisse doré et entrouvert aux caresses et étreintes, Arthur n'osait baisser les yeux, il avait l'amitié de Reine et lorsqu'il voyait le peu d'estime dont elle entourait ses amants jusqu'à Narco, il préférait sa situation affective à nulle autre.


Il y avait quelque chose de changé en Reine et Arthur ne parvenait pas à mettre le doigt dessus, était-ce moins d'entrain, Reine n'avait jamais brillé particulièrement par sa vivacité, pour ce qui est de l'ajustement des étreintes et les échanges sexués la langueur lui correspondait plus.

 

Mais alors qu'est-ce que vous allez faire, attend, je viens juste de débarquer, je n'ai pas encore revu tout le monde, mais je pense que dés qu'on est suffisamment nombreux on va occuper des logements H.L.M., il y en a plein de vides partout, c'est vraiment affolant, avec tous ces gens à la rue.

 

C'est un gros morceau non, Dominique Premier s'inquiétait, c'est bon la taule, tu ne vas pas t'abonner, mais non, c'était juste une erreur de parcours, une bêtise de nuit, pour les ouvertures de squat et d'HLM il n'y a pas de souci, de toute façon c'est le nombre qui compte, le rapport de force.

 

Reine l'apostropha, alors Arthur ce n'est pas brillant ta discussion, tu ne racontes rien, Arthur émergea de ses rêveries Premières, non, que veux tu que je te raconte, j'ai attendu deux mois et demi de pouvoir être libre de nouveau, c'est un long exercice de patience, c'est un bon stage de formation militante.

 

Un stage, et oui c'est un stage, juste le temps de voir et de comprendre le dispositif, pas suffisamment pour désespérer, mais assez pour se conforter dans sa révolte, ah oui la révolution, appelle cela comme tu veux, il faudra bien faire changer des choses, c'est eux qui font changer les choses.

 

Soit pas pessimiste Reine, tu connais la différence entre le pessimiste et l'optimiste, c'est soit à moitié vide, soit à moitié plein, mais c'est au même niveau, je crois encore qu'il est utile de contester, qu'il est courageux d'être solidaire et de se tenir les uns les autres, nous ferons ce comité.

 

Mais toi tu ne vas pas en faire partie, oh non, j'ai déjà Narco et le bureau du culculturel à domicile, je ne vais pas en plus me coltiner les réunions et les assemblées générales, mais c'est bien, vous allez foutre la merde, ça ne peut pas être pire de toute façon, et vous serez logés.

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