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Publié par Christian Hivert

Les Fossoyeurs du vieux monde

Arthur continuait de n'en faire qu'à sa tête, mais il voyait bien à quel point Ricks était furieux et lui en voulait de passer outre ses injonctions, il ne pouvait se douter que les ferments de la jalousie deviendraient bien vite les plus puissants leviers de destruction de tout ce qui se construisait alors.

 

Arthur songeait que l'histoire progressait et que les comportements des uns et des autres découlaient des changements de condition matériels, sociaux et politiques, en luttant pour ces changements on obtenait des changements intérieurs des hommes et femmes, permettant de nouveaux changements.

 

C'était un mouvement permanent aussi autonome que le mouvement naturel de la vie, on pouvait prendre position et influer dans un sens ou un autre, et combattre des forces opposées, mais contre la jalousie et les comportements pervers, Arthur se trouvait démuni, perdu, dans ses années d'enfance.

 

L'appartement parental était trop petit du fait de son occupation à moitié par la belle-mère, au moment des accouchements, il avait fallu trouver une solution institutionnelle, ce fut la pouponnière, ses souvenirs d'avant ses trois ans étaient emplis de cris effrayants d'enfants seuls au milieu de tous.

 

Plus tard il fut mis face à son frère de deux ans son aîné, il avait trois ans et dû créer une surprise mal préparée, le grand frère lui fit payer toute sa vie une hideuse jalousie jamais maîtrisée et rusa de perversité et de machinations pour lui nuire et le dénigrer, seule la séparation fit cesser les tortures.

 

Arthur savait déjà qu'il devrait déménager de son squat, trouver une nouvelle bande, Ricks serait vainqueur, il lui laissait le terrain et Maïté ferait ce qu'elle voudrait, tu lui laisses Maïté s'exclama Dominique Premier, elle ne jouit pas bien dans mes bras, il vaut mieux qu'elle circule, ah oui!

 

Et toi que vas tu faire, tu es en difficulté partout, c'est bien cela, c'est mon lot, je lance des histoires justes, j'attire à moi le monde, et les prédateurs sont à l'œuvre à tous les échelons sociaux, ils n'ont de cesse de tout s'approprier et de détourner pour service leurs plaisirs et leurs passions.

 

Mais quel intérêt alors, prends le Premier bateau et vient en Amérique, Arthur sourit, là n'est pas ma fonction, je ne peux ni fuir ni esquiver, là est mon chalenge, trouver les juste, m'associer, rencontrer, laisser des souvenirs adroits, participer à l'histoire des traces de l'Erectus, traverser les univers.

 

Je pensais être plus orgueilleuse que toi, c'est bien la preuve de ton orgueil, allez vas faire ta Reine, crie bien haut au secours et que l'on te sauve, ici tout va bien, cela fait des millénaires que cela dure, nous sommes de la classe des patients, des courbés fiers, nous ne nous rendrons pas, trouves ton Roi.

 

Arthur croisa la rue menant à son squat, par l'arrière, un chemin qu'il ne connaissait pas, le nouveau collectif se promettait d'être coton à approprier, les maliens étaient d'accord, des Autonomes d'Aubervilliers filaient la main, la permanence serait au rez de chaussé de l'immeuble.

 

Le militant culturel ni Narco n'avaient pu s'y opposer, Arthur n'aurait jamais pu être mis a la porte de l'immeuble, et il soutenait le projet, c'était cela qu'il y avait à faire désormais, un conseil, une assemblée de lutte permanente pour un logement décent pour tous, le Comité des Mal-Logés.

 

Cela gênait grandement les positions électoralistes des responsables associatifs et des Gens Bons qui pensaient bien exploiter les événements comme arguments massifs contre la main mise de la droite sur les arrondissements parisiens d'alors, Chirac avait fait le grand schlem quelques années auparavant.

 

Mais les sinistrés étaient toujours officiellement à la rue, et le désastre du logement sur la capitale touchait de nombreuses catégories, il n'y avait pas que les sinistrés, il ne convenait pas de dissocier des situations similaires de besoin de relogement en fonction de critères de gestionnaires.

 

La Première assemblée d'explication du projet avait eu lieu, il y avait eu foule, il fut décidé de faire le tour de tous les immeubles à problème et de convaincre de l'importance des enjeux, Arthur décida alors de cesser de se battre pour la gestion du 67, les laisser se dévoiler, creuser la différence.

 

Que le militant culturel ne veuille pas entendre parler de ce Comité et ne veuille pas en faire partie était la meilleur des choses qui soit, qu'il se prenne donc pour l'éducateur chef et gère les coup de balais, Narco encaissait les loyers, voilà qui les catégorisait bien, nul besoin d'en rajouter.

 

En arrivant aux abords du squat, Arthur songeait à glisser vivement sans signaler sa présence et filer chez Marcel qu'il n'avait pas vu depuis longtemps et voir avec lui l'opportunité d'un article dans l'Huma, lorsqu'ils les entendit pérorer, allons s'ils étaient là Ricks se ferait plus petit, la soirée serait agréable.

 

Dominique Premier se tint les côtes, voilà ta mesure, ton pote Charly et sa ration d'alcool, les nuits rhénanes ma chère, bien sûr Arthur, les paradis artificiels, que de références, pour un vin trembleur dans tes flammes, oui Arthur, la littérature a bon dos, l'or des nuits et tes éclats de rire.

 

Par la fenêtre du rez-de-chaussé, Arthur eut l'idée de ce qui l'attendait pour l'aider à finir sa nuit et à renouveler son ivresse, la petite table de la pièce commune de dix mètres carrés était couverte de cadavres de bouteilles de toute sortes, depuis les alcools forts jusqu'aux sages canettes de bière.

 

Arthur se posa les coudes sur la rambarde extérieure et passa la tête par la fenêtre ouverte,  le débat était terriblement animé, ils mirent un certain temps à le repérer, Arthur s'amusait bien, les échanges étaient vifs et souvent très drôles, les pires engueulades se finissaient en éclats de rire.

 

Arthur, beugla alors Charly, viens Arthur, mon pote, comment ça va, viens avec nous rentre, le volume des échanges verbaux diminua le temps que Arthur fasse le tour des embrassades, toute la bande était là, ils s'étaient rencontrés vers la fin du squat U.S.I.N.E. avaient bourlingué depuis.

 

C'était avec eux que Arthur passait ses moments de détente les plus aboutis, tout était fou et joyeux avec eux, ils avaient parcouru l'Europe des squats et des contestations, Arthur par ses réseaux avait les adresses d'hébergement et de regroupement radicaux, eux fournissaient la logistique de transport.

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