Toi
Tu avais deux enfants et ton compagnon était jaloux
Tu t'es glissée un matin dans mes draps
Tu m'as reproché cette frustration, cette envie que mon refus te força à refouler
Tes yeux furibonds avaient mal
Tu me certifiais qu'il n'en saurait rien
Tu ne me parlais plus
Tu mâchonnais la pâte amère de nos regrets
Ton compagnon te pesait
Tu l'as quitté
Tu ne rencontras plus la conjoncture de nos envies, subsiste la gêne
Tu avais deux garçons éveillés et rieurs
Tu partageais leur accompagnement avec leur père
Tu recherchais constamment la douceur timide des garçons inexpérimentés
Tu t'assurais de ma formation aux conversations des corps
Tu me chassais quand je devins plus sûr, demandeur, amant
Tu me plaisais, tu plais aux jeunes hommes, subsiste la tendresse
Tu vivais seule
Ton avidité gourmande te fit vouloir des deux frères durant la nuit
Tes glaces furent succulentes, subsiste le plaisir
Tu étais ma soeur du moment
Ton désir flirtait doucement avec mon émoi
Tu voulais que j'avoue, je n'en fis rien
Tu savais ce que tu voulais savoir, tu n'en fis rien, subsiste la torpeur
Tu avais une petite fille
Tu avais peur de te la faire enlever
Tu la protégeais d'eux, de moi
Tu voulais me retenir et tu m'écartais
Tu aimais notre fusion d'origine après un lent désir
Tu te lamentais de l'attrait du souvenir
Ton aimantation m'exaspéra, subsiste la rancoeur
Tes rencontres étaient furtives et plaisantes
Tu ne voulu aggraver le malheur de ton compagnon
Tu en restais là
Tu m'avais goutté
Tu pouvais plaire encore
Tu étais rassurée
Tes filles seront belles comme nos nuits, subsiste le souvenir
Tu me plaisais quand tu avais seize ans
Tu doutais
Tu espérais
Ta peau m'émerveillait et nos conversations s'alanguissaient
Tu as trouvé l'homme qui prenait soin de toi
Tu l'as aimé
Ta flamme adolescente vacillait
Tu te laissa aller dans la douce torpeur d'être sa femme
Tu devins jalouse
Tu perdit de ton éclat, subsiste le froid
Vous étiez riantes et pleines de fraîcheur pour moi
Je vous aimais et ne savais plus qui j'aimais
Je vous aimais et ne savais plus si c'était du désir
Nous étions plus frères et soeurs qu'amoureux vraiment
Le souvenir de l'une se rajoutait au souvenir des autres
Nos adolescences tardaient à s'éveiller
Nos désirs n'étaient jamais dit
Nos caresses timides n'en demandaient-elle plus ?
Avions nous le choix, subsiste la vie
Tu désirais des rapports nouveaux entre les hommes et les femmes
Tu n'avais pas confiance en toi et nos rapports ne furent pas nouveaux
Tu me le reprochais, subsiste l'envie
Tu m'as toujours désiré, moi et le désir que j'avais de toi
Nos émois dansaient et nous buvions, puis nous dansions
Nous roulions à terre, tendrement enfants
Tu t'inquiétais de ma solitude, subsiste nos désirs
Ta saoulerie alimentait la mienne
Tu roulais sur moi, nous culbutions
Nous nous serrions et nous pleurions, puis nous rions
Tu me trouvais gentil et tu me disais ta vie
Tu étais chaude contre moi
Je m'inquiétais de ta douleur de n'être jamais qu'une proie
Dans le regard des garçons
Assis l'un sur l'autre
Bitume du trottoir
Je te pris ton foulard subsiste le rire
Tu me prenais par la main
Nos virées nocturnes
Tu me désirais, joue sur mon sexe
Canapé de passage
Je te repoussais, j'aimais ta soeur
Elle s'aimait elle-même, sans espoir
Frères et soeurs, aventures, la vie
Ton corps eu besoin d'autres garçons,
Nos caresses s'alanguissaient, incestueuses dans la nuit
Tu me blessa sauvagement, le jour
Nos fêtes étaient finies, subsiste l'oubli
M'as-tu aimé
Toi
La seule que j'attendais patiemment
L'amie qui m'humilia
La soeur qui sourit de ma douleur
La complice qui se méfia
La compagne de route qui m'ignora
Imaginait aimer en voulant modifier
Voulant maudit fier
Mot dit fiel
Maux dits
Lâchement orgueilleuse
Cancresse qui se voulait professeur
Tu perdit ton nom, subsiste le néant
Il est des traîtresses
Et des femmes cruelles
Leur heure n'est pas la mienne
Celle dont tu fis ta servante
Qui s'éprit de moi
On feignit
Pour pénétrer
Mon intimité
Et t'en informer
Me rendit fauve
C'est toi que tu détruis
Je lui mentis
Pour connaître
Jusqu'au bout de ta boue
Sans plaisir à te ruser ainsi
Je suis indocile
Je voulais vivre
Continuer de porter
Sur mes mains
Ma bouche
Mes cuisses
Mon sexe
L'odeur du sexe
De la femme
Tout le jour
Souvenir
Promesse de l'avenir
D'une nuit
Et ainsi allait le monde
Jusqu'à toi
ma femme