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Publié par Christian Hivert

Voir s'épanouir de nouvelles et d’anciennes expériences sociales, délivrées des rapports hiérarchiques ou de rentabilité marchande, juste vivre, attentif aux traditions rurales, aux savoir-faire paysans et aux cultures régionales, retrouver une solidarité villageoise, trop tard.

Il avait fallu se dépatouiller de la promiscuité et de la précarité des premières communautés, et de l’image hirsute des tenues vestimentaires, et des longues chevelures, en rupture parfois trop pathologique avec l’ordinaire environnant, vouloir moins changer le monde.

Passé la crainte découlant du sentiment d’être envahi et de perdre la maîtrise de leur territoire, regardé comme un désert et choisi comme tel, les anciens avaient bien rigolé, curieux et accueillants, tout le monde s’était entendu, ils n’en avaient pas plus les uns que les autres.

Mais toutes les normes de production agricole avaient changé, il fallait savoir ne pas être gourmant ni exigeant, les pays en terrasse ne supportent que très peu les tracteurs et autres roulantes agroalimentaires, on n’était pas venu pour s’enrichir mais pour vivre mieux, et s’aimer.

Au milieu d'une centaine d'hectares d'anciennes terrasses, de châtaigneraies en déshérence et de landes, acquérir l'ensemble d'un hameau où vivaient au début du siècle une vingtaine de familles, s’installer sans titre dans des écarts désertés retombés dans le domaine communal.

Les gens restés au pays se sont parfois saignés aux quatre veines pour que leurs propres enfants aient accès à une vie meilleure, donc urbaine, comment comprendre ces jeunes citadins, venus de la région parisienne, ou d’autres villes, faisant le choix inverse, puis leurs enfants.

Bien longtemps plus tard, pourtant, même peu nombreux, quelques-uns sont restés, en ouvrant leur activité, artisanale ou agricole sur le marché, ils se sont inscrits dans les réalités locales, sans regrets ni reniements, les enfants du pays, partis revenus, en sont parfois jaloux.

En dépit de son échec, il reste de l’utopie un mode de vie, une sociabilité particulière, de grandes tablées festives, et des rigolades ivres, les installations récentes se font la plupart du temps dans les mêmes maisons, les mêmes hameaux, des centaines d’histoires, mémoires, souvenirs.

Les nouveaux arrivés viennent de plus loin, viennent du Nord européen, les projets démarrent chez les banquiers et les agences immobilières, c’est pour s’occuper en attendant la retraite, le tourisme se développe bien, c’est un terroir paisible, la montagne est belle.

Les élevages marginaux d'hier, avec leurs races rustiques adaptées à la vie au grand air, se trouvent une attraction nouvelle imprévue des décideurs de la durabilité du développement, l'agrotourisme, les structures collectives originales, ils deviennent pays, leur pays.

Leurs enfants ont repeuplé les écoles de classe unique, des villages se sont maintenus, le pays n’est plus comme au siècle dernier, mais si ce n’est le pic immobilier, il deviendrait de plus en plus facile d’y vivre, est-ce donc trop tard, le monde court toujours après son avenir.

Comme au siècle dernier cependant se pose une question essentielle, la terre, son prix, son profit, les possibilités de développer une activité et d’en vivre, dans la région l’on trouve que les rémistes sont trop nombreux, tandis que d’autres ont trop de travail, ainsi les hommes vont.

Allait-on revoir de ces éléments anciens du monde, lui plaisant tant et permettant à tous de pouvoir tirer un revenu décent au travers d’une activité et d’un savoir faire, qu’il ne soit plus jamais trop tard pour les jeunes, les enfants du monde, Arthur continuait d’espérer, pourquoi pas ?

Que restait-il de toutes ces manifestations contre les injustices, de ces combats pour la justice, le monde semble être devenu plus fade et de moins en moins varié, remettre l’inventivité comme étendard, la gentillesse dans ses gestes, souffrir les indignes, rejoindre les braves ? 97 Depuis des millénaires, le monde des humains oscillait toujours entre l’épanouissement le plus délirant de toutes les facultés exceptionnelles, et la nauséabonde trace de la barbarie la plus cynique, fallait-il qu’il soit le seul à s’en soucier, au prix d’un écrasement de tout son être ?

Enfant, il nettoyait ses godillots et les mettait sous la cheminée pour y recevoir une orange, à caresser, à peler en jouant avec la pelure puis goûter, sucer, faire durer, avaler, cela pique, enfant, il était passé par là, que s’était-il passé là, il repassait par là, toujours présent.

L’Homme n’avait pas changé, depuis le début des civilisations barbares dites humaines, il repassait par là, et quoi, il avait la casquette des poulbots de Montmartre, l’entraînement de la dureté Ardéchoise, de la pauvreté en Aubenas, et la ténacité de l’espoir d’une vie.

Dans sa poche, la convocation de son assistante sociale crissait, il n’avait pas de projet cohérent, elle devait lui notifier ses fins de droits, le président l’a dit, les caisses ont été vidées, il n’y aura pas de cadeaux pour vous, les chiffres des chômeurs et rémistes ont baissé, tous radiés. I

l avait obtenu de nouveaux habits propres ne convenant plus à son donateur, vous aurez moins l’air pauvre comme cela, grâce au colis de denrées non-périmées il allait également pouvoir donner l’impression de ne pas avoir faim, c’est si simple parfois d’être pauvre et joyeux.

Il fallait qu’il rejoigne des pauvres, il n’y a que des pauvres pour se faire des cadeaux entre eux, des petits cadeaux pour rire, des cadeaux de pauvres, chargé de coeur, la chaleur humaine, être joyeux et ensemble avec peu, éclater de rire en écoutant les salades de pauvres, salauds de pauvres.

Le mental, c’est la part de Dieu, mais nous sommes des milliards à nous la partager, nous n’en avons plus en nous qu’une trace homéopathique, l’univers brille d’énergies colossales, de masses, d’étoiles, et de forces monstrueuses et cosmiques, tout cela pour en faire quoi ?
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