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Publié par Christian Hivert

Trajectoire érronée

Isabelle était allongée sous les couvertures , la pièce qui lui servait de chambre était petite , toute la place était prise par le lit , l’armoire au bout ne pouvait d’ailleurs s’ouvrir complétement . Le type était là sur le bord du lit , en slip , à se ronger les ongles . Depuis un moment , elle réfléchissait sur le moyen d’atteindre son reflet dans le miroir du couloir . Elle était à demi-nue et ne parvenait pas à se décider .

Si elle se levait comme ça , avec sa nuisette transparente qui ne lui couvrait que le haut des cuisses ,elle pouvait être sure que le type la materait . Si elle se rhabillait succinctement sous les draps , elle aurait l’air de quoi ? Ils venaient de faire l’amour ! Il n’avait pas l’air de vouloir se tirer. Y va pas s’incruster ? C’est une nuit pas plus ! Tiens ! Il se lève , il va aux toilettes ! C’est le moment ! Elle repousse les couvertures , et , le cœur battant , s’avance vers la glace .

Elle était plus suggestive ainsi que carrément nue . Elle s’arrangea les cheveux , se passa un doigt mouillé sur les lèvres . Elle n’arrivait pas à se décider , si elle était attirante ou non . Elle ne pouvait pas se fier aux impressions de ce type . Il ne l’avait suivie que pour ne pas dormir à la rue c’était sûr . Puis il en avait profité ! Elle s’était laissée faire , elle ne pouvait se dire si elle en avait vraiment eu envie . Elle s’injuria d’être aussi passive .De toute façons elle pouvait refuser ,elle savait ce qu’elle faisait en l’invitant .

La porte grinça ! Trop tard ! Il me voit ! Bon sang ! Ce que j’ai l’air godiche ! Une bouffée de chaleur l’envahit et lui brouilla la vue . Il la frôla presque en passant , elle se vida de ses forces , qu’est-ce qui va se passer , pourquoi ne me prend -t-il pas dans ses bras , je suis folle , qu’est-ce que je veux , je veux jouir bien sûr , c’est pas la peine de se commotionner pour autant . Puis , de toutes façons si j’en ai marre , je le jette . On se connait pas , après tout ; une nuit c’est une nuit , il me mate là , j’en suis sure , j’ai un gros cul, je suis pas belle , il me baise parce qu’il n’a rien d’autre ! Tout comme moi ! Est-ce que j’ai envie de lui franchement? Non ! Elle essayait de se calmer .

Elle se concentra sur l’image que lui renvoyait la glace . Un souffle d’air lui brûla les fesses . Bon qu’est-ce que je glande ? Réveilles-toi ma petite , t’es grande maintenant , secoues toi , respires un grand coup , tout va bien ! Elle releva fièrement la tête , se cambra et fit voler sa nuisette par dessus les épaules , avant qu’elle ne se soit évanouie à terre , elle était sous les couvertures . Il se retourna et lui chopa un sein au travers des couvertures , elle se pressa contre lui et se laissa embrasser .

Pierrot ferma sa BD et se tourna vers Isa, lui caressa les cheveux, la fille vint se coller contre lui et lui passa les bras autour du cou. Ils se firent quelques baisers et s'endormirent. Le soleil de l'après-midi les trouva encore enlacés.Isa se réveilla en achevant de faire tomber les couvertures. Elle bougea un peu dans le lit, frotta tendrement sa joue contre l'épaule de Pierrot, bailla et pensa musarder encore un peu au lit, pour son boulot, elle serait probablement encore malade aujourd'hui.

Elle eut froid et se rapprocha du corps qui ronflait à ses côtés, pour se réchauffer, passa sa cuisse autour de ses jambes, se serra contre lui et, sans qu'elle n'y prit garde, se retrouva le sexe appuyé contre sa hanche, sa cuisse sur ses bourses. Lorsque, émergeant vraiment, elle en prit conscience, elle n'avait plus froid du tout. La verge de Pierrot se mit à pousser sa cuisse, pourtant il n'avait pas cessé de ronfler. Elle se décolla légèrement afin de laisser le chemin libre et ne pas réveiller le dormeur.

Elle s'enhardit un peu, attendit que tout soit en place et se rapprocha à nouveau jusqu'à frôler doucement le gland tendu, descendre, le feu aux joues, le souffle arrêté, jusqu'aux pruneaux hérissés par le froid. Son sexe était resté collé à la hanche et elle eut l'impression de le sentir remuer. De temps à autre elle jetait un regard furtif au visage qui semblait toujours embrumé par le sommeil. Elle se demanda si elle devait continuer d'oser. Elle avança la main, déposa délicatement les doigts sur le membre, le sentit chaud et si doux.

La douceur surtout l'étonnait, elle eut envie de cette douceur là dans sa bouche, elle jeta un dernier coup d’œil aux yeux toujours clos de Pierrot, changea de position, le plus furtivement et légèrement qu'elle le put, elle tira avec deux doigts la peau qui recouvrait le gland, tâta avec la langue doucement, léchouilla curieusement, ouvrit grand la bouche, accueillit, le serra gentiment avec sa langue contre le palais et salivant luxurieusement commença un subtil acquiescement de la tête.

C'est à ce moment que son cœur se figea, que sa tête se vida, que la panique monta sans gêne à bord, que le type grogna, qu'elle sentit une main sur ses cheveux. "Hum, salut Isa... Hum, continue... Super, tu vois que t'as d'bonnes idées des fois !". Il fit glisser sa main le long de ses cheveux, puis le long de l'épaule et la gara dans le creux des reins. Isa reprit pied, ses tempes rebattirent la mesure de son humiliation, les larmes aux yeux et un feu dévorant au visage elle poursuivit sa fellation, le temps de finir, elle reprendrait ses esprits.

Par la fenêtre, le voisin engueulait sa femme avant de partir au boulot, comme tous les matins, week-ends exceptés.

Lorsque Pierrot ouvrit les yeux, la première chose qu'il vit fut la peupon ensanglantée qui traînait sur la table de nuit "Mince, j'ai oublié de la nettoyer, elle va être foutue !". Il bailla et se rendormit. La chaleur qui émanait du corps d'Isa lui fit du bien.Ce n’était pas de sa faute, mais il plaisait aux filles , c’était indéniable , depuis l’autre fois il y a six mois , quand Michèle , une amie de ses parents qui venaient de le virer de chez eux , l’avait hébergé. Son envie frustre et inattendue ne lui avait pas laissé le choix.

Dans les joutes de paroles et les regards intéressés, dans les gestes croisés et les attentions échangées, dans les avances acceptées et les caresses rendues, dans le désir montant et le repas qui s'achevait, la volupté s'était écoulée. Les enfants partirent se coucher et il aida Michèle à débarrasser la table. "Je ferais la vaisselle demain, laisses !". Il se retourna, sentit la chaleur de son corps proche, le trouble l'envahit, le secoua, le poussa, l'attira. Ils se blottirent, l'un contre l'autre, à reprendre leur souffle.

Il ne pouvait savoir comment étaient ses propres yeux, mais la douceur craintive et attentive qu'il y avait dans ceux de cette femme l'émut agréablement ; lentement, par approche hésitante, leurs lèvres finirent par se frôler, s'interroger timidement, se pincer légèrement, s'ouvrir progressivement ; longuement ils s'embrassèrent. Ce n'est que plus tard dans la nuit, dans les cris de Michèle et son propre oubli que la tendresse faillit l'évanouir.

Ils cheminaient côte à côte sans se parler, leurs regards se frôlaient parfois. Une fille passait en minijupe, elle avait de très belles jambes, elle la suivit des yeux jusqu'au coin de la rue où elle tourna. Pierrot l'avait vue lui aussi, il avait du la suivre du regard, elle la haïssait. Le visage de Pierre était impassible. Se pouvait-il qu'il ne s'y soit pas intéressé ! Allons, faut pas rêver ! Elle se surprenait à être jalouse.

Se sentant observé, Pierrot tourna la tête et lui sourit, Isa blêmit, attrapa son sac à main nerveusement, paya le ticket qui était sur la table et dit

"Bon, on y va ?"

"Soit pas speed comme ça ! On y va ! On y va !" Pierrot se leva.

"Non parce que mes parents mangent tôt le midi, et comme je les ai pas prévenus qu'on venait à deux... Ce serait bien de ne pas en rajouter !"

Son ton s'était radouci, elle avait un air fautif incongru. Mais Pierrot fixait droit devant lui, il n'y prenait garde. Ca fait du bien de marcher. Assis à la terrasse du café, il avait l'impression d'être comme une vache qui regarde les trains passer. Lui c'était les voitures, les gens et les jeunes filles en minijupe. Isa se serra contre lui et se jura de s'en acheter une plus courte encore, d'avoir l'audace de la porter.

Il était à bonne distance, le paveton bien calé dans sa main droite le long du corps, il s'élança, lança, le pavé ripa, partit trop haut, retomba trop court, sur un type qui s'effondra. Le choc d'une effroyable stupidité le laissa sans force. Il se mit à marcher hagard. Les C.R.S. chargeaient maintenant.

Il marchait dans l'autre sens. Il souhaita se faire massacrer, assommer. Mais rien ne lui arriva. Les C.R.S. continuaient leur charge sans s'occuper de lui. Il se retourna. Une escouade d'hommes bleus entouraient le type recroquevillé, inerte. Comment payer maintenant ? Merde, chienne de vie !

NE PEUT ÊTRE VENDU (Christian Hivert),

No copy right

Squat U.S.I.N.E. 1985 - Squat Riquet 1991

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