L'OTANAZI accélère la crise
par Patrick Le Hyaric
Posté le 9 septembre 2014 — 1 Réaction
Un conseil des ministres de l’agriculture s’est réuni vendredi dernier pour tenter de trouver des parades à l’embargo russe. Celui-ci produit déjà de graves effets sur les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire. La production recule déjà de 2,5%. On estime à plus d’un millier le nombre d’emplois supprimés, liés à la fois à la pression sur les prix et aux rétorsions décidées par Moscou.
Dans une Union européenne où on ne cesse de nous répéter qu’il n’y a pas d’argent dans les caisses, la Commission européenne et le Conseil des ministres de l’agriculture, tentent de saupoudrer, débloquant ici 30 millions d’euros pour des actions de promotion, 32 millions là pour le retrait des pêches et des nectarines, 100 autres ici pour aider le secteur du maraîchage, au moment même où l’Organisation pour la coopération et le développement économique relance la chasse aux aides publiques, considérées comme des « instruments d’intervention qui faussent la production et les échanges » et réclame du même coup, « la réduction des mesures de soutien à l’agriculture ».
Au secteur agroalimentaire, il faut désormais ajouter les conséquences désastreuses de l’annonce de la non livraison du bateau Mistral, sur injonction des Etats-Unis et de l’OTAN, quelques heures avant un sommet de cette organisation militaire guerrière et les possibles effets, d’ici quelques semaines, sur le prix du gaz qui pourrait augmenter de près de 4% en octobre et à nouveau de 2 à 3% au mois de novembre.
Ainsi, les populations européennes sont déjà les victimes d’une guerre déclenchée depuis le jour où les dirigeants nord-américains et européens ont décidé de faire basculer l’Ukraine du côté de l’Union européenne et de l’enrôler dans l’OTAN en destituant un oligarque ukrainien pour le remplacer par un autre, avec le soutien des forces de l’ultra-droite fascisante.
Tout le monde savait que ces provocations ne pourraient pas laisser la Russie sans réagir. Nous en sommes maintenant au point où les forces de l’OTAN pilotent de Washington, avec les dirigeants allemands, français et polonais une dangereuse escalade militaire avec la Russie qui elle-même déploie son arsenal militaire. Cette guerre a déjà fait plus de 2500 morts. Cette guerre porte trop l’odeur du pétrole et du gaz et des intérêts géostratégiques des puissances pour laisser faire. D’autant que, comme à chaque fois, ce sont les peuples qui trinquent.
L’escalade militaire ne peut que mener à l’impasse, augmenter et généraliser les souffrances. Il y a donc urgence à peser pour l’arrêt de cet engrenage guerrier et aider les citoyens ukrainiens, sous l’égide des Nations-Unies, à recouvrer leur souveraineté politique, économique, territoriale et à pouvoir décider entre eux de la forme de leur Etat et de leurs alliances coopératives.
En même temps, au lieu de suivre les injonctions des Etats-Unis, l’Union européenne doit engager un dialogue politique avec la Russie, sur les enjeux de coopération régionale et de sécurité commune. Il ne s’agit pas d’enjeux loin de nous. Déjà, ils commencent à avoir des conséquences sur l’emploi, les prix et peuvent dégénérer à tout moment. Empêchons-les !