Les antifas collabos du nazisme mondial
L’entrisme
L’entrisme est une stratégie qui vise à noyauter un groupe par infiltration. C’est une ancienne technique qui remonte à l’entre deux guerres et qui se développe largement durant la guerre froide, des deux côtés du rideau de fer. Le noyautage est notamment utilisé pour détourner des groupuscules néonazis aussi bien qu’antifascistes, ou pour manœuvrer des groupes terroristes. C’est une méthode contre laquelle le CVIPMA met en garde les mouvements antifascistes sur la page « Les faux antifas : mieux les reconnaître ! » en décrivant bien les techniques d’infiltration policière ou par des barbouzes (agents de services secrets).
« Un faux antifa a plusieurs visages : celui du flic, de l’idéologue, de l’hystérique. (…) Les groupuscules anarchistes violents sont sa cible privilégiée. (…) Mais, plus subtil, il existe des flics qui ont leur propre organisation antifasciste. Au service d’un Etat, ils concentrent leurs attaques sur les partis ou mouvements politiques les plus dangereux. Personne n’a trouvé mieux, à l’heure ou l’antifascisme dérive vers les autodafés médiatiques, que d’accuser tel ou tel parti ou homme politique de fascisme. Comme le premier type de flic, les valeurs démocratiques et humanistes de l’antifascisme sont subordonnées à une cause policière. C’est une forme très perverse de trahison de la cause antifasciste. (…) Mais le grand tournant, après la fin de la Guerre Froide, c’est l’appropriation par les idéologues en chef du néo-libéralisme triomphant des slogans de l’antifascisme. Aujourd’hui, tous les ennemis du nouvel ordre mondial sont taxés de fascisme. L’effet médiatique est immédiat. Ils n’ont pas trouvé mieux, avant les tapis de bombe en Irak, en Yougoslavie, en Afghanistan, que de sortir la grande cause de l’antifascisme. Ceux qui lisent Le Monde et le Courrier International en savent quelque chose. Il n’y qu’à ouvrir les pages des quotidiens ou allumer les chaînes de télévision où se répandent les maîtres penseurs du néo-libéralisme. Pour ceux d’entre eux qui haïssent le communisme, et qui se sont vu privés de leur raison d’être avec la fin de l’URSS, il y a un nouveau slogan : les rouges-bruns. C’est la grande panacée, on fait d’une pierre deux coups : on vomit sa haine du communisme et on instrumentalise l’antifascisme. Les rouges-bruns, c’est un mythe. »
C’est en 2001 que le CVIPMA a rédigé ce texte. Ils avaient déjà conscience de l’infiltration et de la récupération des mouvements antifascistes par leurs véritables ennemis idéologiques ultralibéraux. Et c’est notamment contre ces dérives antifascistes que le CVIPMA a enquêté au sein de la mouvance antifasciste.
Si j’en juge par les événements de ces dernières années, leur travail a échoué. Il semble bien qu’aujourd’hui, les mouvements parisien, mais aussi toulousain, lyonnais et belge sont noyautés. Mais par qui ? Considérant les cibles de ceux-ci, deux pistes me semblent possibles : les services secrets US et/ou le Mossad. En effet, c’est principalement des résistants à l’Empire atlantico-sioniste qui sont visés, mais également un mouvement d’émancipation et de prise de conscience que nous ne sommes pas (et n’avons jamais été) en démocratie qui est visé. L’oligarchie veut faire taire les penseurs qui développent ces thèmes et étouffer dans l’œuf un possible réveil des peuples pour empêcher la montée de revendications démocratiques (constituante populaire, tirage au sort, contrôle des mandats des représentants, etc.). De la même manière, il faut discréditer et faire taire – au moins en les éloignant des grands médias – ceux qui dénoncent la politique d’apartheid et les crimes de guerre d’Israël, tout autant que la politique hégémonique des USA. Il faut désigner ceux qui s’opposent aux guerres néo-coloniales comme étant des traîtres, des fascistes, des « idiots utiles » défenseurs des tyrans et des dictateurs de tous poils.
Et ça marche. Les petits crétins sans culture politique ni culture générale, sans faculté d’analyse mais dopés à la testostérone et en quête d’adrénaline, se font aisément fanatiser par quelques idéologues (faux antifascistes) et se jettent avec autant de haine que de hargne belliqueuse contre les « ennemis » désignés, les « rouge-bruns ». Une fois entraîné dans pareils excès, difficile de faire marche arrière et de se désavouer, même si, par miracle, une lueur de lucidité touche soudain leur esprit. Le phénomène est bien montré dans l’expérience de Milgram : on appelle cela « l’état agentique ». C’est cet état qui est décrit, de façon allégorique, dans le film Matrix, lorsque le personnage de Morpheus explique :
« La Matrice est un système, et ce système est notre ennemi. Quand on est à l’intérieur, qu’est-ce qu’on voit partout ? Des hommes d’affaires, des avocats, des enseignants, des charpentiers, … C’est avec leur esprit qu’on communique pour essayer de les déconnecter. Mais en attendant, tous ces gens font quand même partie de ce système. Ce qu’il faut que tu comprennes, c’est que pour la plupart, ils ne sont pas prêts de se laisser débrancher. Bon nombre d’entre eux sont tellement inconscients et désespérément dépendants du système qu’ils vont jusqu’à se battre pour le protéger, ce qui fait d’eux nos ennemis. »
L’ironie suprême étant bien entendu de conduire ces jeunes décervelés à cet état agentique (soumission à une autorité) afin qu’ils en arrivent à défendre le système (sans en avoir conscience) et cela au sein même de groupes anarchistes et libertaires prétendant combattre « les valeurs bourgeoises » et défier les principes hiérarchiques de leurs pères (il est à noter que contrairement aux antifascistes des années ’80 et ’90, qui étaient pour la plupart fils d’ouvriers, bon nombre d’antifascistes d’aujourd’hui sont recrutés (!) dans les facultés au sein de la jeunesse bourgeoise, traditionnellement bien-pensante). Et c’est là que le Diable hurla de joie.
Le CVIPMA fait le même constat : « Les jeunes antifas ont mélangé crise d’adolescence et militantisme antifasciste. L’autorité est devenue fasciste, la loi est devenue fasciste, le nationalisme est devenu fasciste, la rigueur est devenue fasciste. La nuance elle-même est finalement devenue fasciste. D’où l’hystérie, la paranoïa (…) Les pseudo antifas hystériques, qui sont finalement des antifas naïfs, sont des éponges à propagande. Dès que l’opprobre médiatique ou autre leur jette en pâture le terme de fascisme, ils courent, ils se font avoir. Cette catégorie est extrêmement influençable par les flics et les idéologues. (…) Le problème est que cette attitude fait le jeu de l’idéologie dominante, le néo-libéralisme. (…) Précisons qu’un hystérique peut ne plus être très jeune, tout en restant très naïf. »
Le CVIPMA conclut cette page de leur site en décrivant le profil de l’antifasciste légitime :
« L’antifa légitime est d’abord indépendant des idéologies et de leurs relais médiatiques. Il se méfie des abus de langage, des amalgames. Il combat le fascisme quand il se présente, et il combat les autres idéologies meurtrières et aliénantes pour ce qu’elles sont. Pas pour régler des comptes, pas pour servir l’ordre dominant à une époque donnée. C’est une posture critique et lucide, qui sait se garder des slogans et mythes de ceux qui se réapproprient l’antifascisme. Afin que ce combat ne dérive pas vers des objectifs de reproduction de l’ordre dominant, ni ceux de la réémergence d’idéologies aussi meurtrières qui appartiennent au passé. Ses principaux ennemis sont d’abord les faux antifas. Parce que le fascisme ne peut être combattu si on les laisse dénaturer cette cause. »
Quels indices avons-nous pour étayer l’hypothèse du noyautage par la CIA et/ou le Mossad ? Primo, l’enquête diligentée par l’UPR de François Asselineau concernant Ornella Guyet (alias « Marie-Anne Boutoleau ») a montré, d’une part, les liens très particuliers de cette dame avec les lobbys étasuniens et la CIA, d’autre part que le réseau Indymedia (dont elle semble être coadministratrice) est entièrement financé par des sociétés étasuniennes (dont la Fondation Ford, prête-nom bien connu de la CIA). D’autre part, en Belgique, les mouvements antifascistes sont chapeautés depuis 1996 par la Coordination Antifasciste de Belgique (CAF), initiée par Manuel Abramovicz, également dirigeant de ResistanceS.be, un site internet et une revue consacrée à « l’observation de l’extrême-droite » (sic). Il est lié au PS (parti socialiste francophone de Belgique), donc à l’establishment et l’oligarchie politique Belge. Abramovicz est connu pour ses positions pro israéliennes, pro atlantistes et islamophobes. Il a également eut à faire à la justice concernant ses méthodes « spéciales » d’investigation. Ces indices ne sont pas rien.
Qui sont les vrais fascistes aujourd’hui ?
Un tableau valant mieux qu’un long discours, reprenons celui que nous avons élaboré ci-dessous : (bloblog ne veut pas charger le tableau en jpg, cliquer sur le lien)
http://www.cercledesvolontaires.fr/wp-content/uploads/2013/06/Tableau-2.jpg
"Bien sûr la France n'est pas comptabilisée, son histoire de formatrice des dictatures mondiales parle pour elle sans compter son habitude génocidaire des peuples colonisés" (note de Christian Hivert)
Bien que les USA et Israël aient un gouvernement (prétendument) représentatif fondé sur des principes parlementaires, il n’est pas difficile de montrer l’absence réelle de représentativité et la nature oligarchique de ces régimes, notamment par le truchement du principe électif. Il n’y a pas, stricto sensu, de parti unique et ces deux régimes ne sont pas stricto sensu totalitaires, mais la politique – et notamment la politique étrangère – a une orientation impérialiste, colonialiste et prédatrice prédominante qui montre une parenté avec les régimes fascistes.
Les deux pays ont un système policier et judiciaire puissant, des services de sécurité intérieure et extérieure puissants, un système répressif fort, fondé notamment sur les lois antiterroristes et la doctrine de la prétendue « guerre contre le terrorisme international ». L’arsenal judiciaire comprend le non respect de la vie privée, les arrestations arbitraires (y compris dans des pays étrangers, par la CIA, de façon totalement illégale), la détention arbitraire, le non respect de l’habeas corpus, des droits de la défense et jusqu’à la légalisation de la torture.
Le pouvoir politique est inféodé aux pouvoirs de la ploutocratie (les voleurs de ressources, multinationales, banques, FED, etc.), principalement aux USA où la corruption des partis politiques et le lobbyisme sont légalisés, mais également en Israël, où l’essentiel du budget dépend d’aides provenant des USA (principalement). À l’évidence, le pouvoir politique de ces deux pays est en faveur d’une classe dominante, riche et puissante économiquement.
Les USA ont un très lourd passé raciste (génocide des amérindiens, esclavage des noirs africains, lois raciales et ségrégationnistes) et ont une politique fondée sur un faux multiculturalisme où prédomine le communautarisme (diviser pour mieux régner). Ils font de gros efforts pour se donner une image moderne, progressiste, antiraciste, mais la culture profonde des USA reste fortement WASP. Israël est un état raciste, tant dans son mythe créateur que dans la doctrine sioniste sur laquelle repose toute sa construction. Les autorités Israéliennes veulent un état juif, pour les juifs, par les juifs. Ils pratiquent, depuis leur création en 1948, une politique ouvertement ségrégationniste, coloniale, violente.
Aussi bien les USA qu’Israël ont poussé le « patriotisme », le nationalisme, à des sommets. L’omniprésence du « drapeau étoilé » aux USA est caractéristique. Quiconque ose émettre une critique de la politique (en particulier de la politique étrangère et guerrière) est aussitôt taxé d’antipatriotisme et de trahison. Les pacifistes sont taxés d’être des « lopettes ». En Israël, la propagande nationaliste et raciste (essentiellement à l’égard des arabes, mais aussi contre les européens) est omniprésente, y compris dans le cursus scolaire. L’armée et la logique militaire y sont sans cesse valorisées.
Les deux pays forment l’avant garde de l’idéologie néolibérale, ultra capitaliste, et favorisent nettement une logique élitiste. L’importance et l’influence de la pensée religieuse protestante aux USA est déterminante dans cette orientation, où même Dieu semble cautionner l’exploitation des faibles par les riches. Dans les deux pays, la presse est détenue par de puissantes multinationales, notamment par le complexe militaro-industriel et les milieux financiers. Inutile de dire que la presse y est contrôlée et orientée.
En ce qui concerne le parlementarisme, les deux pays n’y sont pas franchement défavorables, puisqu’ils l’utilisent pour maquiller leur régime en pseudo démocratie, mais une frange importante de leurs factions politiques sont en faveur d’un régime beaucoup plus centralisé et autoritaire. Certaines factions ne seraient pas contre une vraie dictature. On remarquera qu’aux USA, si le parti communiste a été officiellement interdit, le parti nazi ne l’a jamais été : pourquoi ce deux poids, deux mesures dans un pays qui se prétend champion de la liberté d’expression et de la liberté ?
Enfin, et c’est sans doute ce qui est le plus déterminant dans l’analyse : les deux pays fondent leur politique sur l’armée et sur la guerre. Les USA, à eux seul, représentent plus de 50 % du budget militaire de toute la planète ! Ils ont des bases militaires partout dans le monde, ils occupent de nombreux pays, notamment des pays qu’ils ont rasés suite à une guerre qu’ils ont déclenchée, le plus souvent en défiant les lois internationales. En Israël, le service militaire est obligatoire, pour les hommes comme pour les femmes. L’armée est omniprésente, notamment dans les territoires occupés.
On le voit, de tous les pays du monde, et bien que bon nombre de pays aient également des similitudes avec les critères qui définissent un régime fasciste, les USA et Israël collent à très peu de chose près au modèle fasciste. Pour ma part, cela ne fait pas de doute : les USA et Israël SONT des pays dominés par un régime fasciste, grossièrement maquillé en régime parlementaire et prétendument démocratique. L’adversaire désigné des antifascistes et des libertaires est donc bel et bien l’Empire atlantico-sioniste et leurs nervis et non ceux et celles qui dénoncent les politiques, les idéologies et les guerres de cet axe Washington-Tel Aviv.
Comment lutter efficacement contre le fascisme ?
Pour lutter contre le fascisme, il faut recentrer les actions sur la lutte globale, à la fois socioculturelle, économique et politique, contre tout ce qui, dans une société, est susceptible de permettre la résurgence de phénomènes fascistes. L’antifascisme radical, c’est celui qui entend s’attaquer aux racines profondes du fascisme, à commencer par les inégalités sociales et économiques.
- Socioculturel : l’antifascisme doit mobiliser ses forces dans la promotion de l’éducation populaire, et au lieu d’exclure des penseurs injustement accusés de « collusion avec les fachos », il faut au contraire promouvoir la défense radicale de la liberté d’expression et miser sur la volonté grandissante des peuples à apprendre, à se cultiver, à penser par eux-mêmes. C’est l’axe le plus important, le plus décisif, car le fascisme se nourrit et alimente les peurs, l’ignorance et l’obscurantisme.
- Économique : l’antifascisme doit lutter contre les inégalités sociales (lutte des classes) et économiques (pauvreté, différences salariales, inégalités face au pouvoir de l’argent). Il faut analyser et comprendre les ressorts de l’économie, comprendre comment certains accaparent les ressources par la création monétaire, quitte à remettre en cause l’économie fondée sur la monnaie elle-même. Il faut étudier de nouvelles façons de penser l’économie (par exemple, l’EBR). La lutte radicale contre les inégalités économiques et sociales passe par la remise à l’ordre du jour de l’anarchie en tant que système social indissociable de la vrai démocratie.
- Politique : Il faut analyser les causes profondes de ces hiérarchies sociales et comprendre l’origine des principes hiérarchiques dans les sociétés prétendument « modernes ». Il faut lutter pour promouvoir une société non hiérarchisée, où le pouvoir est réparti horizontalement et non plus verticalement. Il faut se réapproprier les notions de la vraie démocratie et le germe démocratique que fut l’Athènes d’il y a deux mille cinq cents ans. Le slogan – si slogan il doit y avoir, devrait être « Je suis démocrate DONC anarchiste ! ».
Il est nécessaire de faire savoir ce qu’est le fascisme – le vrai – et ce qu’il n’est pas. Il faut introduire du savoir, de la connaissance, du discernement dans les analyses. Il faut avoir le courage de dénoncer les fascismes là où ils sont les plus dangereux, c’est-à-dire lorsqu’ils se manifestent à travers les grandes puissances de ce monde. C’est derrière le masque craquelé de « champion de la démocratie » que se cache aujourd’hui la pire menace fasciste que la Terre et l’humanité aient jamais connue.
des actions doivent, hélas, mener à des violences, il est essentiel qu’une forte éthique gouverne celles-ci. Je n’en vois qu’une qui puisse servir de modèle à d’authentiques antifascistes, c’est l’éthique des Jedi dans la saga Star Wars : la violence ne doit être utilisée que pour se défendre contre la violence. Cela demande beaucoup plus de rigueur, beaucoup plus de conviction et de maîtrise de soi. Mais ce n’est qu’à ce prix que l’on peut lutter contre le fascisme sans sombrer soi-même dans le côté obscur. Car la violence n’est jamais la solution. Elle est le problème : violences morale, psychique, sociale, économique, physique, c’est par toutes ces formes de violence que naissent les fascismes.
Il n’y a pas de colère, il y a la paix. Il n’y a pas d’ignorance, il y a la connaissance. Il n’y a pas de passion, il y a la sérénité. Il n’y a pas de chaos, il y a l’harmonie. Ne jamais attaquer, seulement défendre.
Et croyez-moi, ces considérations n’ont rien à voir avec de l’angélisme, c’est tout le contraire. Notre civilisation est en déclin. Sa chute est inévitable (et souhaitable), mais cette chute risque d’être douloureuse, dangereuse. Il ne s’agit pas de chercher à empêcher cette chute (elle est inéluctable) mais à se préparer à nous relever après la chute, à anticiper la civilisation à venir, afin d’empêcher qu’une fois encore la stratégie du choc nous fasse requérir les fausses solutions des voleurs de ressources et de pouvoir.
Enfin – et c’est certainement le plus important – la lutte contre le fascisme doit passer par une traque impitoyable des faux antifascistes et des mouvances antifascistes d’origine policière (au sens large). Sans ce travail d’assainissement, l’antifascisme continuera à servir les intérêts de l’oligarchie et des puissances qui dominent le monde, ce qui est le comble de l’absurde. Sans compter qu’elle se décrédibilisera de plus en plus aux yeux du grand public. Il faut donc prestement réactiver le CVIPMA, c’est indispensable.
Conclusion
En entamant ce dossier, j’ignorais à peu près tout de l’antifascisme. J’ai découvert beaucoup de choses, et notamment que le mouvement antifasciste authentique avait déjà tracé les contours de l’action la plus pertinente de l’antifascisme. En découvrant des documents précieux issus des mouvances antifascistes elles-mêmes, j’ai trouvé toutes les causes de la dérive antifasciste actuelle, mais aussi toutes les solutions (ou presque). Si l’antifascisme d’après la guerre froide a échoué, de même que l’antifascisme contemporain, c’est bien parce qu’au lieu de s’en prendre aux causes, ils ont agi sur des conséquences, sur des symptômes. Et s’ils ont orienté leurs actions sur ces symptômes, c’est parce qu’en grande partie, ils se sont laissés manipuler par infiltration et récupération de leur cause par les nervis de l’ordre établi – et notamment par le PS (tant en France qu’en Belgique). Ils le savent : ils l’ont écrit.
Mais une chose me saute encore aux yeux : les antagonismes intégristes (que l’on dit à tort « radicaux ») sont la plus grande faille, la plus grande faiblesse de la lutte contre les extrémismes, quels qu’ils soient. Ils mènent au manichéisme judéo-chrétien, stérile et mortifère, à la pensée binaire, à l’exclusion de l’intelligence et du discernement. Ils mènent, inévitablement, à la confrontation brutale, à la guerre. Si on lutte contre la guerre, c’est-à-dire pour la paix, il faut rompre avec les logiques intégristes, et pour cela il faut se réapproprier le vrai sens du mot « radical ». Il y a une très grande différence entre l’intégrité et l’intégrisme, malheureusement, la distance entre les deux est extrêmement mince : seule une rigueur éthique et morale peut nous garder de franchir cette fragile frontière. La bienveillance et la tolérance ne sont jamais les positions les plus confortables, et certainement pas les plus faciles à adopter. Mais la lutte contre le fascisme – contre tous les fascismes – passe par là.
Morpheus