HÉMOGLOBINE : P.SELOS
Bachar el- Assad aurait très bien pu appeler sa fille, née en 2003, du doux prénom d’Hémoglobine à la place de celui de Zein.
Tendre avec ses enfants, assassin de ceux des autres, le Raïs vient d’être réélu « démocratiquement » à la tête du territoire confetti qui lui est encore fidèle.
Le reste lui permet d’assouvir ses instincts sanguinaires, partagés en cela par les diverses composantes d’une prétendue opposition vivant des pillages et des prébendes de pays dont les intérêts géopolitiques entretiennent le conflit.
Expression empruntée à Albert Camus, le silence assourdissant des pseudo-démocraties qui se plient aux injonctions des pouvoirs de l’argent, déshonore l’idée même d’une quelconque dignité humaine.
Je connais l’impuissance de mon cri mais il m’est vital. Je sais que je nage à contre-courant et qu’une coupe du monde de foot a plus d’importance aux yeux des médias pour leur rôle d’anesthésiant quant aux opinions publiques.
Existe-il une limite pour atteindre celle del’inacceptable ?
On classera bientôt les plages du débarquement de Normandie au patrimoine de l’UNESCO.
Ne pourrait-on pas en faire autant pour les décombres de la Syrie ?
Je viens d’entendre une publicité, pour une marque de bière, parodier « à la sauce résistance »un message à sa clientèle. Dans le même temps, on discute du bien fondé d’accueillir des résistantes et des résistants au Panthéon.
Tantôt on me reproche la naïveté de mes bons sentiments ; tantôt la violence de mes indignations.
Avant ma mort intellectuelle, veuillez me pardonner de ne pas avoir un encéphalogramme plat.
J’aimerais bien me recentrer sur moi-même mais la réalité me rattrape toujours.
Il me reste la honte … Et vous ?
P.SELOS
Paris, Le Samedi 7 Juin 2014