PUDERE (Avoir honte) : P.SELOS
PUDERE
Avoir honte
Que le christianisme ait cristallisé, via ses diverses déclinaisons, la notion de honte liée à la nudité n’est plus contestable.
Le poids du péché originel, conséquence d’une transgression primordiale, et l’expulsion d’Adam et Ève du paradis, en état de nature, jette un discrédit sur la moindre manifestation d’une pulsion sexuelle.
L’enfance et l’adolescence ont payé lourdement ces concepts rétrogrades par des refoulements ou des passages à l’acte vécus dans l’angoisse d’un châtiment divin. Ainsi en est-il de toutes les censures pratiquées par ces maniaques du sécateur et de l’éteignoir.
Cependant, l’antiquité gréco-latine n’en est pas exempte, contrairement à la réputation laxiste qui lui est faite sur ce sujet, les dispositions juridiques prises en ce sens sont pléthoriques, concernant autant les hommes que les femmes. Il s’agit bien-sûr d’individus relevant du statut d’être libre.
L’esclave n’étant qu’un objet de propriété, le maître a tout les droits, y compris celui de lui ôter la vie. Il relève du statut de mineur, au même titre que l’enfant pré-pubère.
Aux yeux du monde antique, les guerriers nus des sociétés considérées comme barbares et donc inférieures, contribuent à installer durablement le légendaire des Amazones, la dextérité des archers parthes et la cruauté des scythes.
Mais n’oublions jamais que toute loi appelle sa transgression.
Sur ce point le monde païen n’y dérogeait pas.
Toutes les civilisations dites primitives ou raffinée n’échappent pas à la règle de l’alternance entre des phases permissives totales et des périodes liberticides sans nuance.
Mœurs et coutumes sont des variables qui influent sur le cours de l’Histoire. Les ignorer, c’est ne pas avoir les clefs ni du passé, ni du présent, encore moins de tenter de pressentir de quoi l’avenir sera fait.
P.SELOS
Paris, le 26 Octobre 2015