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Publié par Christian Hivert

bienLe soleil était venu imperceptiblement chatouiller les grains de sable de la place, il s'était fait adopté par ceux de la maison blanche, il allait pouvoir continuer ses investigations, son sac à dos était posé. Il faudrait qu'il prévienne l'Union, c'était toujours mieux, de toutes façons, d'une manière ou d'une autre, ils le savaient déjà. D'abord un café arrosé, puis il irait dégoiser avec le vieux Tivlet

Ah je voudrais tant que tu te souviennes, cette chanson était la tienne, c'était ta préférée, je crois qu'elle est de Prévert et Kosma, et chaque fois les feuilles mortes... Et alors laisses-la monter, gravir les marches, triompher des embûches jusqu'à toi. Que te veut-elle, du mal ou du bien ? Du mal sans le vouloir ou du bien sans le savoir ? Ou l'inverse ? Vient-elle en voleuse ou en charmante complice ? Observes là, regardes là, peiner, s'efforcer, intérêt ou capital ? Agression ou affection?  Défi ou amitié ? Mais si le coeur t'en dis, indiques lui un chemin sans détour, un chemin sûr, alors à tes risques ! Seule la confiance amène la confiance ! Aies confiance en ses possibilités ! Sinon comment peux-tu l'aimer ? Que veux-tu d'elle ?

Rien que la tranquillité !
Mais l'aventure, la vie !
Mais la pomme à croquer !
Et la preuve sans contredit !
La sûreté dans le regard
Et le souffle au coeur
Et tu vaincras ta peur
Sur ses yeux sans fard
L'amour dans le ruisseau
La chienne de ta vie
Les paupières versent leurs eaux
Et ne sais pourquoi tu ris
Ton épaule tranquille d'un soir
Et voilà que revient l'espoir
Mais l'aventure, la vie !
Rien que la tranquillité !
Et la preuve sans contredit !
Mais la pomme à croquer !

Et quelle bêtise avait il faite ? Il raisonnait comme un enfant ! Ne valait-il pas mieux ! Qu'un filon sans filière, qu'une voie sans voile !

Artiste au coeur
Sans amitié, sans peurs
Fou débridé
Imaginaire passoire
Fatigue au soir
Remous du matin
Envie d'espoir
Amour coquin
Et le café noir
Ton orgueil
A la nausée
Dans ton fauteuil
Infâme et posée
Furtive et malsaine
Massacrant la peine
Indifférente à l'oubli
Générosité perdue, pis
Et on joue à la pelote basque
Avec le coeur des hommes
Etre née belle
Et ne pas être
Qu'une bouse de fiel
A la joie de paraître
Dominer, illusion
Exister, perdition
Folle, tes angoisses
Te poursuivent
Heureuse dans la poisse
La tristesse s'avive
Petite crâneuse
Tu n'es qu'une peureuse
En tuant l'espoir
Saccageant la tendresse
Comment peux-tu croire
Atteindre la sagesse ?

Ce désir de vaincre, encore et toujours, vouloir gagner, le plaisir de triompher, tout simplement génétique, animal et pauvre. La grandeur dans la petitesse. Le sommeil comme refuge et bouée de sauvetage, quand on veut dire pousse, et qu'on ne veut pas le dire, par rouerie. Et oublier même jusqu'à ses rêves. Monde désorienté, poussé par les seules lois naturelles de la vie, bagarre, peur, agression, reconnaissance, lois et combinaisons. Respiration absente de volonté et volonté de respirer autrement. Vouloir être ici et désirer être ailleurs. Il s'endormit.

Il n'y a qu'une seule loi et chacun y est soumis. Certains appellent cette loi Dieu, Allah ou autre. Il n'y a qu'un seul Dieu et personne n'est son prophète. Ensuite on peut s'inventer des systèmes complexes, purement formels, fouillés jusqu'au détail le plus absurde, pour tenter d'adoucir cette douleur inexorable, béquilles de l'esprit. Naissance vie et mort que personne ne maîtrise. Destin et hasard. Les atomes s'entrechoquent et se reconnectent. Transposition de la mort et la vie renaît, différemment. S'inventer d'autres lois pour bien se conduire, pour pouvoir s'y insoumettre et oublier, qu'on ne s'insoumet pas à la grande loi unique de la vie et de l'univers. L'unité du monde est équilibre.

Et l'homme n'est qu'une poussière ambitieuse. Dramatiquement orgueilleuse ! Dans son désir d'exister se masque la pire des impostures, sa paresse à se regarder tel qu'il est ! Du haut de son mètre cinquante et demi il contemple des étoiles des milliards de fois plus grosses que lui, s'imagine seul, se pose des problèmes de cheveux égarés ou de préséance, ne voit qu'à quelques mètres devant lui, pense que l'univers ou plus près la nature ne sont que des décors, pire des magasins généraux d'alimentation, redécouvre la vie à chaque naissance, s'imagine maître lorsqu'il n'est qu'esclave de sa réalité. Et pourtant il est beau, il pense.

Arrêtons le massacre !
Je t'ai vu dans ta robe à carreaux et tu m'as ignoré
Tu lui as tendu la main et il t'a méprisé
Il nous a accueilli chaleureusement et nous l'avons massacré
Nous vous avons retenu l'espoir et vous nous avez emprisonné la vie
Vous les avez aimé plus que vous même et ils vous ont craché au nez
Ils m'ont sourit et je ne les ai pas compris.

Conjugaison cinglante, l'instinct de conservation ne devait pas accepter de servir d'alibi funeste à tous nos renoncements. Et y'en a marre. Oui, très franchement il y en a marre de juger, jauger, agresser, dépouiller, accabler, soupeser, se méfier. Le monde est méchant, es-tu le monde ? L'autre t'en veux, c'est sûr il va te découper, te voler, te dominer, te marcher sur les pieds, te réduire, t'énerver quoi, en gros. Bon, et alors ? As-tu essayé autre chose ? Bientôt lorsqu'il fera trop chaud sur le sable, on déclarera la guerre au soleil. Nous en avons les moyens! Elle est chouette ta vie, je t'envie, au moins on s'ennuie pas.

Toujours parer, riposter ! Quelle passionnante aventure ! Et le jazz rythmait son inspiration molle. Et que vouliez vous donc qu'il fit, il se sentait agressé dans ses fondements même, comme s'il avait trouvé ses consonances internes et son amour propre en palissait ! A l'envie de penser n'importe quoi se succédait le désir d'analyser ce n'importe quoi. Car n'importe quoi ne sort pas de nulle part. Il y a toujours une origine qui ressemble à quelque chose et l'expression même de ces formulations décousues est emplie de sens ramifié, se relie à la profondeur de la macération trépidante de l'individu ci-présenté comme écoutant du jazz.

Une respiration haletante passa devant ses yeux, un blême tentait de courir ses chances à perdre haleine. Il se la jouerait lui, à l'ennui frelaté, et cette petite machiste qui s'invitait dans ses limbes à chaque moment, furtive et espiègle, sans s'annoncer, poussant toutes les portes avec la plus totale des sans gênes et fermant les siennes comme des paupières alourdies par le sommeil et l'oubli. S'imposant, maîtresse et fière, dominatrice sans pouvoir. La cérémonie était la sienne, le décor était le sien.

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