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Publié par Christian Hivert

revolution.jpgLe plus significatif de cette agitation sociale extraordinaire avait été la paix et le système de coopération mis en place par toutes les bandes. Les délégués des immeubles des barres gardiénnées de travailleurs se rencontraient régulièrement avec les bandes et d’autres délégués d’autres zones.

 

Des grèves perlées éclataient chaque jour dans les postes de travail aux unités de production de valeurs. Des containers complets de valeurs alimentaires avaient été pillés collectivement par les bandes avec l’appui complice et solidaire des travailleurs les plus engagés.

 

Cela faisait des mois que plus personne ou presque n’introduisait sa carte de crédit de valeur dans son questionnaire électronique d’appartement, ce qui fait que les loyers et les services n’étaient plus déduits et que la comptabilité générale de la cité ne pouvait plus être faite.

 

Les sanctions auraient touché trop de monde pour pouvoir être appliquées. Le processus et les gestionnaires du processus étaient pour l’heure absolument et complètement pris au dépourvu.

 

Le psychopol Laurier n’en décolérait pas, si on l’avait écouté ! Cette bande de dingues n’avait rien trouvé de mieux que de lui coller dans les pattes ce conard d’artiste imbu de sa personne et complètement débile. Il s’était imaginé déclencher la guerre entre les bandes en distribuant des armes, le cinglé. Ils s’étaient tout de suite fait repérer.

 

Les bandes avaient pris les armes, en avait zigouillé trois ou quatre et avaient dévoilées toute l’histoire. Et voilà que maintenant cela avait déclenché la pire des mobilisations solidaires de toute l’histoire de ces cités puantes. C’en était pas encore au niveau de l’insurrection mais il se demandait bien pourquoi. C’était un miracle.

 

Avec ça, ces loques de barons, ils s’étaient défilés au premier signe d’échauffement. Ils rechignaient à autoriser les réformes qui pourraient faire dégonfler le mouvement de contestation, et ils tergiversaient les tarés, ils voyaient pas qu’ils étaient sur un volcan qui n’avait encore fait que tousser. Et l’autre emmanché de Boeldieu qui avait encore tous pouvoirs et qui n’arrêtait pas de se bourrer la gueule.

 

C’était du délire, c’était bien la première fois de sa vie qu’il était à bout de solutions. Et avec ça, en plus, ils ne pouvaient même pas se servir de l’ordinateur organique de contrôle que Landru avait bousillé.

 

Tout ce merdier pour rien, il ne pourrait jamais s’y faire, qu’est ce qui pouvait bien avoir déconné à ce point ? Si une solution n’était pas trouvé rapidement, à la vitesse où le mouvement gagnait du terrain, ils allaient avoir sur le dos, le plus gigantesque cataclysme social de toute l’histoire de l’humanité.

 

A côté de cela, la guerre à outrance contre les pays du cartel des tyrans arabes serait de la pisse de chat. Comment rétablir, comment rétablir ? Le grand collège des psychopols était complètement divisé, impossible formellement de prendre une décision commune. Chacun appliquait ses convictions comme il l’entendait sur son ère de contrôle. Certains ne faisaient strictement rien.

 

D’autres prenaient exactement les mesures qui indignaient la population et permettaient au mouvement de se répandre comme une traînée de poudre. La plupart des capitales Européennes se trouvaient confrontées aux mêmes phénomènes.

 

L’Ubavère avait bien tenté d’imposer une censure sur toutes ses autoroutes électroniques d’informations, mais cela avait plus désorganisé ses services que permit réellement de freiner la transmission des informations conspiratrices. Même si quelques meneurs étaient régulièrement abattus et des quartiers plus agités que d’autres, rasés, cela ne faisait que renforcer la motivation des résistants qui devenaient de plus en plus audacieux.

 

Ils avaient commencé même à pirater des trains entiers pour se transporter d’une cité à une autre, et ce à la barbe des trôleurs impuissants. Pour leurs réseaux de débats et de décisions des transcoordinations, ils se servaient de leurs visiocoms d’unité de travail pour brouiller les pistes de repérages éventuelles, ils avaient la complicité d’agents des télécoms pour détourner des lignes, c’était vraiment, vraiment la merde !

 

En fait tout avait vraiment commencé à dérailler avec cette foutue histoire de blêmes, la réaction de résistance et de solidarité des populations des cités ghettos s’était enraciné à cette époque et, depuis, toutes les mesures prises pour tenter de juguler le phénomène n’avaient en réalité que contribué à l’amplifier et à l’élargir à la solidarité de nouvelles couches de la société qui auparavant étaient les plus fidèles soutien du processus.

 

A croire que le mythe de l’Equilibre Idéal et de l’Evolution Consensuelle inventé quarante trois ans plus tôt par les ancêtres des psychopolitiques, (personnalités humanitaires, sociaux-démocrates, révolutionnaires institutionnels) pour faire barrage à la force montante des populismes déstabilisateurs alliés aux mafias armées des pirates de l’économie étatique, à croire que ce mythe qui avait été le rempart rassembleur de toute l’Américan Europe « civilisée », démocratique, libérale et humaniste, que ce mythe qui était le prolongement historique et la nouvelle légitimité de la « civilisation » blanche de la côte ouest des E.U. d’Amérique à la côte est des E.U. d’Europe, que ce mythe qui avait renoué les liens solidaires de cette race qui dominait le monde depuis tant d’années, que ce mythe fabuleux, mégalomane, destructeur et cruel avait finit de fasciner l’occident anciennement chrétien et que la « civilisation » qui le portait allait disparaître.

 

Si tel était le cas, ce serait le plus grand cataclysme de tous les temps. Et Laurier commençait à se dire qu’il n’avait nulle envie de se laisser engloutir avec.

 

Durant ce temps sur la dalle des valeurs retrouvées, les « Milles » s’étaient restructurés, combattaient comme jamais, fédéraient, organisaient, contrôlaient et coordonnaient tout ce qui se trouvait à proximité de leur territoire. Mais Miro, toujours plus pensif et taciturne à mesure que son influence grandissait se disait qu’ils étaient bien fragiles et vulnérables.

 

Pour le moment aucune répression armée n’avait été menée à leur encontre depuis qu’ils avaient lancé leur mot d’ordre de désobéissance civile et de résistance solidaire. C’était une chance à saisir pour aller le plus loin possible dans l’instauration de nouvelles règles de survie et de fraternité. Mais que le chemin semblait encore long et que le pouvoir d’anéantissement et de possible reprise de contrôle du processus semblait encore grand.

 

L’espoir qui pointait le nez, cette nouvelle aube de l’humanité solidaire lui donnait le vertige, et il avait des fois bien du mal à se ressaisir afin de continuer à faire progresser son environnement dans le sens qui leur paraissait le plus juste à lui et à ses compagnons. Déjà le problème de la répartition des biens produits et des tâches à la production réapproprié suscitait joutes verbales, antagonismes et jalousies. Rien n’était vraiment simple.

 

Depuis leur fédération au syndicat des producteurs de la cité gardiénnée la question d’organisation posée était la suivante :

Comment comptabilisait-on l’utilité et le service rendu par un individu à la collectivité? Comment répartissait-on les valeurs détenues par la collectivité entre ses membres ? Et que faisait-on par rapport aux individus qui n’auraient pu se rendre utiles à cette collectivité ? Du fait du système oppressif de production de « valeurs » hérité du processus, disaient les uns, du fait de leur paresse et de leur parasitisme disaient les autres !

 

Et cette question était loin d’être réglée, voire dépassée historiquement pour l’ensemble de l’humanité. Mais Miro pensait, et il n’était heureusement pas le seul, que c’était là le challenge, leur challenge !

 

Lentement et progressivement, lui et ses compagnons tentaient de faire passer les idées qui allaient dans le sens de la plus grande solidarité possible. Et bien évidemment c’était un système qu’ils mettaient en place où il était demandé compte à chacun de ce qu’il pouvait raisonnablement faire pour améliorer le sort de la collectivité. Des équipes de travail avaient été constituées, qui apprenaient à faire les réparations et les petites rénovations qui depuis trop longtemps n’étaient plus faites. La ruche bourdonnait en tout sens et chacun se proposait spontanément pour effectuer une des tâches décidées collectivement.

 

Des conseils, autonomes des institutions de gestion de la cité, avaient été mis en place et géraient d’une autre manière plus proche des gens. Une semaine plus tôt une grande décision avait été prise, dans plusieurs sens :

1.   les grandes structures d’habitations ne seraient pas touchées tant qu’un grand débat sur la restructuration générale du cadre de vie n’aurait pas donné les indications sur le où les désirs des habitants.

2.   la priorité des activités de rénovation serait de permettre à tout le monde de se loger dans les normes actuelles.

3.   Ce qui voulait dire que les travailleurs et les bandes s’engageaient d’un commun accord à réhabiliter et à se réapproprier tout espace et tout logement laissé à l’abandon ou inoccupé et s’engageaient également à se les répartir en fonction des urgences les plus criantes selon le principe de :

·    1 chambre par individu adulte

·    1 chambre pour 2 enfants

·    1 salle commune, ainsi qu’1 sanitaire et cuisine complet par « famille » ou « groupe de survie de 4-5individus

 

Etaient dans l’ordre de priorité immédiate :

- les sans abris

- les fuyards des zones (quelques unes) réprimées

- les habitants de barres détruites qui devraient être rénovées

- les habitants en surnombre des appartements en état de fonctionnement

 

Chacun comptait sur chacun pour ne pas s’octroyer par fraude plus que le nécessaire. Les calculs les plus pessimistes indiquaient qu’en six mois de travail collectif sur cette question les problèmes les plus cruciaux de logement seraient résolus.

 

Les plus optimistes pensaient que 2 mois seraient largement suffisants. Ensuite on pourrait prendre tous les locaux et espaces vacants qui resteraient pour les attribuer aux diverses activités des conseils, des groupes où des individus, avec comme ordre de priorité :

·    les activités productives indispensables au bon fonctionnement de la survie de la collectivité

·   les activités d’apprentissage, de scolarité et de sport de la collectivité (qui viendraient en complément de celles qui éxistaient déjà et qui seraient maintenues et améliorées)

·    les activités de loisirs des groupes et individus

·    les activités productives, collectives ou non, non indispensables à la survie de la collectivité

 

Mais dés que cette charte avait été votée par acclamation , au cours d’un débat géant tenu pendant deux jours sur le boulevard des manifestations, que déjà des groupes et des organisations (dont certaines étaient notoirement connues comme étant mêlées à l’ancien fonctionnement lié au processus) contestaient les décisions qui avaient été prises et tentaient d’en empêcher l’application sur le terrain.

 

Déjà des accusations de détournement de valeurs collectives pour des usages personnels fusaient, fondées ou non !

 

Déjà de nombreuses personnes commençaient à se décourager, à penser et à dire que décidément jamais rien ne changerait, que tout serait toujours pareil, qu’il était inutile de dépenser tant d’énergie puisque de toutes façons tout serait récupéré par des bandits, et que l’on continuerait de toutes façons à trimer pour le bénéfice de quelques parasites.

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