Une vision du capinazisme
lundi 2 mai 2011
Nazisme et Bouc émissaire
Par Nos Libertés le lundi 2 mai 2011, 08:10
Par Julien, pour le collectif “Nos Libertés”, le 2 mai 2011.
La fonction du bouc émissaire est essentielle dans une société qui veut asseoir son pouvoir, son autorité sur les autres et
faire accepter l’inacceptable. Le nazisme n’a pu exister et perdurer pendant douze ans que parce qu’il s’appuyait sur le principe du bouc émissaire. Le bouc émissaire a comme fonction de souder
le groupe contre un ennemi commun.
Cet ennemi commun peut être l’étranger, le Juif, le Musulman, le voleur, le pauvre, le Roms, le gros, le fumeur, le buveur. On retrouve cette thématique du bouc émissaire dans les séries policières, diffusées à longueur de journée sur le petit écran. Le bouc émissaire représente à l’écran le méchant, celui que les policiers (américains, ou français) traquent en permanence : drogués, déviant sexuel, pédophile, alcoolique, voleur de voitures, vendeur de marijuana.
Et le rôle de l’État (la police) c’est de nous protéger des méchants, comme dans les feuilletons télévisés. Le rôle de la série policière est donc de maintenir intacte cette croyance chez les téléspectateurs. En échange de cette protection policière étatique : le citoyen accepte que l’État lui prenne son argent, sa liberté, son épargne, sa santé, sa nourriture, ses enfants. En réalité, le bouc émissaire n’est jamais celui qui opprime, exploite, tue, racket les autres.
Le bouc émissaire permet au pouvoir en place de détourner le doigt accusateur qui se dirige vers lui, vers un faux responsable. Lorsque Michelin licencie 8 000 personnes, lorsque Peugeot délocalise à l’étranger, lorsque les salariés de France Télécom se suicident, lorsque le Mediator tue plus de 2 000 personnes, lorsque la médecine tue plus de 100 000 personnes par an, lorsque le nucléaire cancérise des millions de personnes, lorsque les sociétés du CAC 40 cachent leurs fabuleux bénéfices dans des paradis fiscaux, ces « sociétés » ont toutes un besoin urgent d’un bouc émissaire, qui détournera le doigt accusateur pointé vers elles.
Et ce bouc émissaire, bien souvent inoffensif, pourra être n’importe quelle cible, telle que les Juifs, les fumeurs, les gros,
les paresseux, les sdf, les rmistes, les Musulmans, les alcooliques, les clients de prostitués, les pauvres, les conducteurs de 4x4, les amateurs de corrida, les acheteurs de fourrures. Ce ne
sera à aucun moment l’État et ses partenaires économiques et financiers, puisque la propagande est là pour maintenir l’illusion d’un État vertueux et angélique, qui s’occupe du bien public, de la
santé pour tous et de la prospérité de chacun.
Le nazisme n’a rien n’a voir avec la France (et l’Europe) de 2011, car les formes du pouvoir, les avancées technologiques, la
centralisation des médias, l’internationalisation des industriels sont très différentes. En 1933, Hitler a pu s’appuyer sur le nouveau média de masse, la radio, pour faire sa propagande immonde
auprès des masses. Aujourd’hui, la télévision permet de faire bien mieux et surtout de manière plus subtile, plus trompeuse pour l’intelligence. Hier, Adolf Hitler parlait seul dans un
micro.
En 2011, des spécialistes, des experts sont invités à débattre démocratiquement d’un sujet : le tabac, le sida, le réchauffement climatique, le cancer, l’islam, la mondialisation. Malheureusement, il manque un sous-titre essentiel aux émissions de télévision : elles sont orientées, elles ne présentent pas tous les points de vue d’un sujet. Par exemple, sur le sujet du cancer le principal point de vue autorisé est la chimiothérapie. Or une chimiothérapie correspond à des doses de plus de 10 000 mSv, soit l’équivalent de près de 3 minutes d’exposition à proximité de la centrale nucléaire de Tchernobyl, lors de son explosion…
La majorité des autres thérapies contre le cancer sont soit absentes de la propagande, soit très critiquées. Hier, Adolf Hitler n’avait pas de caméra de vidéo surveillance afin de mettre sous contrôle l’ensemble des citoyens. Il fallait des agents de la Gestapo qui rapportaient ce qu’ils avaient vu dans la rue : un Juif sans étoile, un Juif dans le tramway, un Aryen discutant avec un juif. Hier, Adolf Hitler avait besoin de camps de concentration pour fournir une main-d’œuvre gratuite à IG Farben et au reste de l’industrie de guerre.
Aujourd’hui, les esclaves sont chinois ou indiens, loin des regards occidentaux. Hier, Adolf Hitler n’avait pas de radars automatiques, ni de système informatique complexe, ni de programme Échelon, ni de puces RFID. Notre époque est donc totalement différente du nazisme de 1933-1945 dans sa forme, mais pas dans ses objectifs : fabriquer des boucs émissaires pour que les cartels industriels et bancaires puissent continuer à tuer, monopoliser, coloniser, exploiter, esclavager, délocaliser, polluer, cancériser.
Aujourd’hui, plus besoin d’un Adolf hurlant dans un micro pour accepter l’inacceptable : prison pour alcool au volant, retrait
de permis, permis à point, gilet jaune, exclusion des fumeurs, exclusion des sdf, exclusion des pauvres, exclusion des gros, chute du pouvoir d’achat, dettes étatiques
colossales, détournements de fonds publics, destruction des artisans, etc. La propagande démocratique de la presse, de la radio et de la télévision suffit à ce que le peuple se soumette à la
volonté de l’État et de ses experts grassement payés.
Le nazisme a été un système excellent pour les milliardaires des cartels qui permit de ruiner la classe populaire, la classe
moyenne et même une bonne partie de la classe bourgeoise. Le nazisme était un modèle exemplaire pour permettre : la soumission, l’ordre, l’esclavage, le racket, l’exploitation, les journées de
douze heures, la guerre, les bombes, la famine. Mais, comment un peuple entier a-t-il pu accepter les cartes d’alimentation, la faim, les contrôles incessants, la Gestapo en permanence ? Parce
que le peuple allemand avait un bouc émissaire sur qui taper, le « sale » Juif sur lequel il pouvait cracher, se défouler.
Bien sûr, une grande partie des Allemands se doutait bien que le petit cordonnier juif de leur quartier n’était pas responsable de leurs misères, de même que le Français de 2011 se doute que le fumeur n’est pas responsable de la multiplication par 100 des cancers des poumons depuis 1945. Mais la propension de l’humain à se mentir à lui-même est sans limite. Cette farce du Juif responsable de sa torture quotidienne lui permettait donc de ne pas avoir à être courageux, de ne pas avoir à affronter de face l’État, seul responsable avec ses amis industriels de ce totalitarisme. Et, bien souvent, les Allemands, peuple très discipliné, se contentaient simplement d’obéir aux ordres de leurs supérieurs. « Mon supérieur veut que je vous interdise de sortir de chez vous après 21h, alors j’exécute les ordres ». « Mon supérieur souhaite vous exproprier de votre logement, alors j’obéis, mais je comprends votre situation désespérée… »
Le principal défaut du nazisme était son côté trop rapide et trop voyant. En 2011, le nazisme est beaucoup plus intelligent : il avance de manière progressive et de façon démocratique : les experts pensent que vous devez arrêter de fumer, de boire, de rire, de penser, de désobéir, de manifester, de vous révolter ou de faire du bruit. Le nazisme est la conséquence logique du capitalisme. Pour faire des milliards il faut des usines immenses et des esclaves soumis et pauvres. Pour sortir du nazisme, il faudra sortir du capitalisme, sortir d’un système de domination par un petit groupe, un système où le gigantisme est l’objectif central.
Comme le disait Montesquieu : « C’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser […] Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. » Un monde humain sera possible lorsque les citoyens auront mis au point des outils pour contrôler, encadrer tous les centres de pouvoir (État, multinationales, banques, médias, OMS, OMC, FMI, BM, Codex Alimentarius, ministres, députés, maires, juges, policiers, etc.).
Les humains doivent abandonner la religion capitaliste, la religion technologique, la religion communiste pour apprendre à cultiver ce que l’école et les autorités ne leur enseignent pas : la liberté, l’insoumission, l’autonomie, l’indépendance et le combat de tous les pouvoirs en place.