Aux marthyrs du capitalonazisme : 31
Adlène Hicheur condamné à cinq ans de prison, dont un avec sursis
Créé le 04-05-2012 à 16h01
PARIS (AP) —
L'ancien ingénieur du Centre européen pour la recherche nucléaire (CERN) Adlène Hicheur, jugé pour avoir évoqué des projets d'attentats par mail avec un membre supposé d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), a été condamné vendredi à cinq années de prison, dont un an avec sursis.
Son maintien en détention a été ordonné, mais il devrait être remis en liberté prochainement selon son avocat en comptant d'éventuelles remises de peine et le temps passé en détention provisoire.
Lors de son procès les 29 et 30 mars devant le tribunal correctionnel de Paris, six ans de prison avaient été requis à l'encontre du physicien. Il est reproché à Adlène Hicheur d'avoir échangé plus d'une trentaine de mails au premier semestre 2009 avec un membre supposé d'AQMI, Mustapha Debchi, dont l'identité et le statut réels suscitent les doutes de la défense.
Les deux hommes avaient notamment évoqué des projets d'attentat, Adlène Hicheur citant ainsi, dans un message, le 27e bataillon de chasseurs alpins d'Annecy, à Cran-Gevrier comme cible possible.
Dans son jugement, le tribunal estime "qu'Adlène Hicheur, en servant de relais et de soutien logistiques et médiatiques à diverses structures terroristes de la nébuleuse islamiste radicale, en participant à des discussions via des flux internet avec un membre d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (...) a commis le délit de participation à une association de malfaiteurs ayant pour but de préparer des actes de terrorisme".
Me Patrick Baudouin, l'avocat d'Adlène Hicheur, a trouvé cette "peine scandaleuse", "abusive" et a estimé que ce procès était "joué d'avance". "Ce jugement traduit un malaise du tribunal puisque le procureur avait requis six ans", a souligné l'avocat.
Selon Me Baudouin, "avec les remises de peine, M. Hicheur devrait sortir assez rapidement". Adlène Hicheur, 35 ans, est en détention provisoire depuis deux ans et demi.
Son conseil ne savait pas encore si le Franco-Algérien allait faire appel de cette décision. "Mon client sera certainement partagé entre la volonté d'obtenir justice, et puis aussi le manque d'illusion qu'il peut désormais avoir sur (la) justice" française.
Son frère, Halim Hicheur, a insisté sur le fait que le prévenu n'était "jamais allé dans des pays exotiques. Il n'a jamais cherché à se former, il n'a jamais cherché à acheter des armes. Il n'a aucun contact douteux. Il a tchatté sur Internet, et il est condamné aujourd'hui", a-t-il déclaré devant la presse.
"Comment est-ce que ça se fait que des personnes dangereuses, sous surveillance de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur), n'aient pas été inquiétées, et qu'elles aient pu commettre des tueries, comme ce qui s'est passé à Toulouse?", a-t-il lancé en référence à l'affaire Mohamed Merah. "C'est un scandale, c'est un Guantanamo français", selon lui.
A l'époque des faits, le prévenu, docteur en physique des particules détaché auprès du Centre européen pour la recherche nucléaire (CERN), était immobilisé chez lui à cause d'une hernie discale. Pendant son procès, il a expliqué qu'il était sous morphine et traversait "une zone de turbulences".
"Je comprends que certains des passages aient pu inquiéter", avait-il reconnu. AP