Aux marthyrs du capitalonazisme : 11
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Le sergent américain Robert Bales, accusé d'avoir tué seize villageois afghans, "ne se souvient pas" des faits qui lui sont reprochés, a déclaré son avocat, John Henry Browne, lundi 19 mars, après l'avoir rencontré dans la prison militaire de Fort Leavenworth, dans le Kansas. "Il se souvient du début de la soirée et d'après [les faits], mais il ne se souvient pas de ce qui s'est passé entre les deux", a déclaré Me Browne sur la chaîne CBS.
Le 11 mars au milieu de la nuit, le sous-officier de 38 ans avait quitté sa base du district de Panjwayi, dans la province de Kandahar, avant de tuer dans deux villages voisins seize personnes, dont des femmes et des enfants, et de brûler les cadavres, selon les premiers éléments de l'enquête. Il était ensuite revenu à sa base, où il s'était rendu.
Les enquêteurs estiment que "l'alcool pourrait avoir joué un rôle" dans son équipée meurtrière, selon un responsable américain.D'autres évoquent ses problèmes financiers.
Tuerie en Afghanistan : le portrait intime de Robert Bales
Le militaire américain n'a toujours pas été officiellement inculpé. Un porte-parole de sa caserne, dans l'Etat de Washington, a déclaré lundi que le commandement de la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) déployée en Afghanistan annoncerait les chefs d'inculpation dans le courant de la semaine.
Dans le système judiciaire militaire américain, il revient au commandant de l'unité à laquelle appartient le suspect de signer le document regroupant les éléments à charge récoltés par les enquêteurs. Ce document qualifie juridiquement les charges retenues contre lui.
Par la suite, il comparaît, assisté de ses avocats, lors d'une audience préliminaire dite "Article 32 hearing" avant tout éventuel renvoi devant une cour martiale. S'il est reconnu coupable, il encourt la peine de mort, selon le secrétaire américain à la défense, Leon Panetta.
Dans un communiqué distinct, la femme de l'accusé exprime sa peine pour les victimes en Afghanistan. "Notre famille ne dispose guère d'informations au-delà de ce que nous lisons ou voyons dans les médias. Ce qui a été rapporté ne correspond pas du tout à l'homme que je connais et que j'admire. Veuillez me respecter lorsque j'affirme que je ne peux fournir aucun éclaircissement sur ce qui s'est passé cette nuit-là, donc, s'il vous plaît, ne posez pas de questions", écrit Karilyn Bales dans un communiqué diffusé par son avocat. "Moi aussi, je veux savoir ce qui s'est passé, je veux savoir comment cela a pu se produire."