Contre la loi séparatisme
Contre la loi séparatisme
La loi « séparatisme », rebaptisée « loi confortant le respect des principes républicains », ajoute de nouvelles mesures d’exception visant les musulmans et leurs organisations : « Contrat d’engagement républicain », obligation d’une nouvelle déclaration préalable en préfecture pour les associations cultuelles, les libertés fondamentales d’association, d’expression, d’enseignement et de culte sont menacées.
Cette énième loi d’exception visant les musulmans, après les lois de 2004 et 2010, est d’abord une loi islamophobe, qui doit être combattue comme toute loi raciste. En jetant la suspicion sur la minorité musulmane de ce pays, en désignant les musulmans et leurs organisations comme « ennemis de la République », cette loi s’accompagne d’une diffusion toujours plus large des thèses racistes encouragée par le pouvoir.
Depuis des années, les atteintes aux droits et aux libertés des musulmans se sont multipliées : les interdictions de Baraka City et du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), les fermetures d’écoles et de mosquées, les milliers de perquisitions en 2015-2016 et 2020. La loi « séparatisme » est une nouvelle étape, qui entre autres organise la mise sous tutelle de la religion musulmane en France par l’imposition d’une Charte des Principes pour l’Islam de France. Toutes ces atteintes aux droits et aux libertés des musulmans doivent être combattues.
Vingt-quatre lois « antiterroristes » ont été votées depuis 1986. Ces lois votées en urgence sont quasi-systématiquement devenues permanentes, et leur cible s’est étendue à tout le mouvement social.
Il faut prendre conscience que laisser la minorité musulmane subir contrôle et persécution ne sera pas sans conséquences pour tout le mouvement social et pour la garantie des libertés dans ce pays. La présentation simultanée de la « Loi sécurité globale » et de celle contre le « séparatisme » l’indique clairement. C’est pourquoi le Collectif Ni guerres ni état de guerre s’est mobilisé contre les deux projets de loi, en regrettant les hésitations d’une partie de la gauche à s’opposer à l’islamophobie.
Les organisations de gauche, les syndicats, les organisations de défense des droits de homme et des libertés doivent prendre conscience que les atteintes aux libertés des Musulmans aujourd’hui, s’étendront demain à tous, syndicalistes, militants de gauche, écologistes.
Les guerres menées au loin au nom de la « lutte contre le terrorisme » contre les peuples de l’ancien empire colonial (Moyen-Orient, Sahel…) sont utilisées ici pour combattre une prétendue « cinquième colonne islamiste ». En retour, la répression antimusulmane menée ici sert de pivot à une attaque générale contre les libertés : c’est la condition pour que l’État français continue à mener ses guerres là-bas.
Plus que jamais : ni guerres, ni état de guerre !
Une coordination Contre La Loi « Séparatisme » a été créée, que soutien le Collectif Ni Guerres Ni État de Guerre ; Cette coordination a déjà organisé un rassemblement le 14 Février 2021, la prochaine mobilisation aura lieu le 14 Mars 2021, 17éme « anniversaire » de la loi islamophobe de 2004 interdisant le hijab au lycée et en commémoration de l’attentat islamophobe de Christchurch de 2019.