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Publié par Christian Hivert

dimanche 5 juin 2011

Le chant du signe

Fukushima : pour qui sonne le glas…

Par le Passeur.

Comment et pourquoi l'accident de Fukushima signe la fin de l'industrie nucléaire.



L’interview filmée de Jeremy Rifkin.


Pour une fois, un peu d’actualité du monde de la dualité, juste pour illustrer ses ébats dans l’effondrement. Le glas sonne pour deux acteurs majeurs du système social dans lequel nous vivons et un acteur économique : les politiques, les médias et l’industrie nucléaire. Commençons par cette dernière. En réalité elle est déjà stoppée depuis 25 ans dans le monde entier excepté la France, depuis les accidents de Three Mile Island en 1979 et Tchernobyl en 1986.

Selon Jeremy Rifkin*, qui est Président de la Fondation pour les tendances économiques, représentant 120 des compagnies les plus importantes du monde dans différents secteurs majeurs, dont l’énergie, c’est le réchauffement climatique qui permis au lobby nucléaire de rebondir en affirmant vendre une énergie propre. Pour lui, même si l’on n’en parle pas dans la presse française, il n’y aucun doute possible, après Fukushima, l’industrie nucléaire est morte. Définitivement. Et ce pour quatre raisons :

1 – Il y a 443 centrales nucléaires dans le monde, toutes vieilles, qui représentent seulement 6% de toute l’énergie produite. Selon les experts en énergie de l’ONU, il aurait fallu atteindre 20% pour que le nucléaire ait un impact minimal sur le réchauffement climatique. Il faudrait donc remplacer les vieilles centrales et en construire un millier d’autres, pour atteindre 1.500 centrales en service dans les 25 ans à venir. C’est économiquement totalement irrationnel et personne ne le fera.

2 – Après 60 ans de production nucléaire, malgré les affirmations faites depuis le début par les acteurs de cette industrie selon lesquelles ils allaient trouver la solution, ils ne savent toujours pas quoi faire des déchets radioactifs. Aux Etats Unis, il a fallu 18 ans pour bâtir une voûte dans la montagne Yucca afin d’y stocker les déchets pour leurs 10.000 ans de nocivité. Avant même que le stockage ait pu commencer, le site a connu des problèmes de fondations en raison tout simplement du mouvement des plaques tectoniques. Il n’y a pas de solution qui tienne devant la Nature.

A Fukushima, les explosions ont mis a nu les barres de combustible car elles étaient exposées. Ce n’est pas une erreur, c’est juste qu’on ne sait pas faire autrement, partout, y compris en France. J’ajouterai pour ma part que les enceintes de confinement dont on nous affirmait haut et fort qu’elles résisteraient… n’ont pas résisté. Les barres en fusion les ont traversées. Donc au premier accident de ce type, on a un nouveau Fukushima.

3 – L’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) estime que le monde fera face à un déficit d’uranium entre 2025 et 2035. Et le prix de l’uranium ne baissera jamais, il ne fera qu’augmenter. Qui ira investir dans ces conditions ?

4 – La France a une nouvelle génération de centrales nucléaires qui peuvent recycler l’uranium en plutonium. Mais que va-t-on faire de tout ce plutonium sur la planète ?

5 – Enfin, accrochez-vous bien : 40% de toute l’eau potable consommée en France sert à refroidir les réacteurs des centrales nucléaires ! Et comme chacun le sait, l’eau rejetée est chaude et déséquilibre les écosystèmes nécessaires entres autres à un secteur agricole durable et vivant. Quant aux centrales fonctionnant avec de l’eau salée, elles sont construites sur les cotes et sont toutes exposées aux tsunamis.

Pour Jeremy Rifkin, l’industrie nucléaire est le reflet d’une pensée centralisée typique du 20° siècle, qui s’avère totalement dépassée par ce que le monde devient. Si les politiques ne l’ont pas encore tous compris, à l’image de N. Sarkozy qui vient de réaffirmer l’engagement de la France dans ce secteur (EDF aimerait bien vendre des réacteurs), les grands chefs d’entreprise de la planète l’ont parfaitement intégré. Fukushima était l’accident de trop, maintenant c’est fini.

Le glas sonne aussi plus fort pour les politiques, à l’image du gouvernement Japonais qui dans ses tentatives de gérer cette crise prend des postures ubuesques. Comme par exemple celles de relever plusieurs fois les taux de radioactivité admissible. Ceux-ci avaient donc été fixés un jour sur des critères que l’on imagine sanitaires, puis, face à une situation qui plonge les faiseurs de normes dans l’impuissance absolue, on décide de changer les dites réglementations. La maison brûle ? Pas de problème, on change les normes de dangerosité des brûlures sur le corps humain. On est au pays d’Ubu Roi.

Que reste-t-il de confiance dans les politiques ? En France, on voit un président, devenu un super VRP des industries tricolores, se faire le chantre du lobby nucléaire, jugé partout sur la planète comme des plus influents, sans réaliser le contre-sens d’une telle posture. Les Allemands, décidément toujours plus pragmatiques, ont annoncé l’arrêt programmé de cette industrie. Ce qui au vu de ce qu’on a dit plus haut ne relève pas d’un certain courage mais simplement du bon sens.

Le glas sonne enfin un peu plus pour les médias français, qui non contents de n’avoir rien compris de ce qu’était devenue l’information depuis le développement d’Internet, continuent à se faire la voix de son Maître autant qu’ils le peuvent et ne voient toujours rien venir de la vague qui déferle sur leur univers. Pour comprendre cette attitude à la fois hautaine et servile, il faut d’une part regarder à qui appartiennent les groupes de presse et d’autre part être conscient que ces professions sous les projecteurs attirent davantage d’égos blessés du manque de reconnaissance que d’autres. Ceux qui ont la télé se seront ainsi vus infliger ces dernières années sur le petit écran, à maintes reprises, les mêmes figures vues et revues depuis des décennies venir fustiger la médiocrité d’Internet face à leur qualité de journalistes professionnels. Ah, quand l’ego souffre !

A présent, pour ce qui est du traitement dans la presse traditionnelle de l’accident de Fukushima, on est proche du zéro absolu. Il n’est en rien fait état de la réalité de la situation, qui n’est abordée que rarement, partiellement, après coup et de manière édulcorée, des semaines après les médias alternatifs – ceux-là même qu’on fustige pour leur manque de professionnalisme – et seulement lorsque le silence est devenu trop assourdissant. Ou bien on donne la parole aux agités qui ne décolèrent pas depuis la décision de l’Allemagne d’arrêter le nucléaire. Du grand journalisme, courageux, entreprenant et indépendant. Les pères de la profession doivent se retourner dans leurs tombes.

Pour être juste, côté médias alternatifs, reconnaissons qu’il y a là aussi de sérieux progrès à faire. Vers plus de discernement, de vérification et parfois un peu plus de mesure.

Doit-on enfin s’étonner des déclarations de l’AIEA évoquant l’exemplarité de la réaction du Japon face à la crise ? Surtout lorsqu’on sait, comme le disait il y a peu encore le physicien Jean-Pierre Petit sur son site, que TEPCO n’a même pas jugé bon de commencer par déblayer la route pour accéder aux réacteurs juste après le tsunami ! Et que dire de l’opacité de la communication gouvernementale sur les risques encourus les premières semaines, et même encore aujourd’hui ? Les réactions qui nous proviennent des Japonais eux-même, via Internet une fois de plus, sont plutôt celles de gens exaspérés et parfois désespérés par les silences et les contradictions de leur gouvernement quant à la situation à laquelle ils sont exposés. Nombre de gens compétents estiment pourtant qu’au moins le nord du Japon devrait être évacué. Pour aller où me direz-vous ? Le pays est petit et surpeuplé, et à part un député Russe de la Douma qui a proposé isolément d’accueillir tout le peuple japonais sur les territoires déserts de la Russie, on n’a vu personne pour le moment se bousculer au portillon de la solidarité.

Bref, il semble que le Japon cristallise depuis le séisme la mise en lumière de tous les travers du monde ancien qui se lézarde, un monde qui repose sur une industrialisation de plus en plus déshumanisante, une exploitation de la Nature qui n’est qu’un aller-simple vers la destruction de tout, une démographie aberrante, le dieu Argent qui a semé l’indigence et la corruption sur tous les visages du pouvoir, le mépris, la manipulation et l’avilissement des peuples et des règnes vivants. De cette énergie glauque et vampire, un nombre plus grand chaque jour ne veut plus. Ceux qui tirent encore les ficelles de l’ancien monde le savent, mais tous ceux qui s’agitent sous les marionnettistes en s’imaginant contrôler quelque chose ne l’ont pas compris. C’est pour ceux-là que sonne le glas

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