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Publié par Christian Hivert

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Les ONG, avant-garde du mercenariat mondialiste

Depuis leur reconnaissance par l’ONU en 1948, la place occupée par les ONG, sur le plan médiatique ou l’inconscient collectif, induit une méconnaissance des véritables enjeux qu’elles soulèvent de fait. Ainsi, le statut juridique et associatif des ONG devrait donner à réfléchir quant au rôle majeur joué dans la prise de décisions internationales.

Les ONG prétendent notamment instruire une forme de contre-pouvoir, qu’elles exerceraient via un dialogue continu avec les forces politiques et économiques. Face à la violence de la mondialisation et ses conséquences désastreuses, la solidarité internationale ne peut naturellement que jouir d’une image collectivement perçue comme positive. Mais, de par leur collaboration avec différents systèmes de coopération internationale, elles sont de fait intégrées à la globalisation. Elles participent notamment aux sommets des Nations unies dont le fonctionnement repose sur une architecture plus que discutable. En effet, le Conseil de sécurité de l’ONU et le Tribunal pénal international sont contrôlés par les États-Unis et leurs alliés, grâce aux invraisemblables droits de veto dont ils disposent. Ce qui permet l’accaparement de la guerre en l’excluant de tout débat démocratique, mais aussi de fixer les règles de sa légalité. Du point de vue de leur immersion dans ce système de domination onusienne, elles ne peuvent donc pas être considérées comme un contre-pouvoir mais plutôt comme un adjoint du pouvoir.

Un nouveau mercenariat international

Il est donc tout à fait logique qu’en période de globalisation accrue les ONG ne s’opposent pas aux principes légaux de l’organisation mondialiste à laquelle elles doivent tout ou presque. Bien au contraire, elles adoubent ces règles, tout en sachant qu’elles ordonnent inévitablement une politique internationale précarisée par l’hégémonie d’un monde unipolaire. Avec plus de distance, il est évident que les Nations unies tendent à imposer la globalisation, car la survie de cette organisation – laquelle a finalement assez peu empêché de guerres, au regard de toutes celles qu’elle a laissées se perpétrer au mépris du droit international – en dépend, et réciproquement.

Pareillement, on pouvait penser que la surreprésentation de la société civile et sa prétention à une reconnaissance de plus en plus accrue, auraient pu aboutir à une sorte d’auto-institutionnalisation, son indéniable présence sur le terrain lui ayant permis d’entrer de « force » dans les institutions politiques. En réalité, il ne s’agit que d’ajustements au sein d’un système cooptant ses différents représentants afin d’entretenir une progression illimitée de la globalisation (1).

En ce qui concerne le caractère « apolitique » des ONG, il est en effet « anormal », puisque ne procédant en rien de l’organisation des gouvernements traditionnels. En effet, ces organisations transnationales ne sont ni élues, ni théoriquement affiliées à des orientations politiques. Pourtant, elles ont la capacité de pousser leurs idées et les préconisations qui en découlent lors des sommets internationaux. Cette particularité entraîne une imprécision, aussi bien concernant leur objectif, que leur constitution.

Ainsi, le Conseil économique et social des Nations unies, chargé d’accréditer les OSC (Organismes de la Société civile) par l’intermédiaire du Département des ONG, met sur le même plan des organismes qui n’ont officiellement pas les mêmes objectifs. On y trouve aussi bien la Fondation Ford (qui est un paravent de la CIA) ; des associations dites citoyennes comme ATTAC ; des ONG de solidarité internationale comme Action contre la faim ; des syndicats patronaux comme la Business Roundtable (2) ; des instituts et think-tanks tel le Club de Rome ; etc. Cette extension du sens communément accepté des ONG jette un flou considérable sur leurs objectifs : tantôt venir en aide à des populations et proposer des régulations de l’économie mondialisée (ce qui est le cas d’Action contre la faim et d’ATTAC) ; tantôt représenter cette même économie et/ou servir les intérêts d’un ou de plusieurs États (ce que font la Fondation Ford, la Business Roundtable et le Club de Rome).

Toujours critiquer la forme, mais jamais le fond

Lors du récent sommet de Copenhague, nous avons pu assister à l’explosion du nombre des ONG, et à une avancée considérable de leur capacité à faire connaître leur(s) opinion(s).Comme dans le cas des Nations unies, aucune d’entre elles n’a critiqué le fond de ce sommet, alors qu’il ne repose ni sur un consensus scientifique international, ni sur une véritable coopération des nations. Ce sommet avait simplement pour objectif d’aboutir à de nouvelles règles « écologiques » internationales, voire mondiales, cela afin de contenir le développement industriel des pays émergents qui seront les puissances de demain. En particulier celui de la Chine, nation que les États-Unis ne souhaitent pas voir défier leur hégémonie en plein essoufflement. Là où les ONG furent donc « utiles » c’est dans leur soutien indéfectible à la tenue de ce sommet et dans le travail effectué en amont et visant à définir les perspectives énergétiques d’avenir. Perspectives qui envisagent ouvertement la création d’un ministère mondial de l’écologie.

« L’échec de Copenhague » – pour reprendre l’expression d’une grande partie de la société civile – n’est donc que virtuel de ce point de vue. De plus, depuis la fin du sommet, de grandes opération, dont les conséquences seront semblables à celles attendues au sommet de Copenhague, ont été lancées. C’est notamment le cas de la Robin Hood Tax, initiative poussée, entre autres, par Georges Soros et Warren Buffet. Son objectif est la mise en place d’une taxe sur les transactions bancaires pour lutter contre le réchauffement climatique. Ce projet est soutenu par les centaines d’ONG qui déclaraient quelques semaines auparavant qu’elles avaient assisté au naufrage de la cause écologique lors d’un sommet qui n’avait mené à rien de concret. Mais surtout, cette idée, si elle aboutit, entraînera forcément une aggravation de la globalisation via les règles qu’elle fixera unilatéralement. Pourtant, la réalité industrielle est différente pour chaque État, en particulier pour les pays émergents dont le développement repose en grande partie sur leur capacité à déployer un arsenal industriel.

Mais selon les règles que veulent imposer le G20 et ses ONG alliées, cela provoquerait des émissions de CO2, ce qui n’est évidemment pas acceptable, et cela bien que le socle scientifique de la théorie du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) en soit encore à l’état spéculatif.

Des ONG bien mieux organisées qu’Al-Qaeda

Le point de ralliement des ONG au système de domination est donc contenu dans sa composante la plus essentielle : maintenir un monde unipolaire. Par conséquent, et afin d’exporter les règles et principes du système de domination mondiale, les ONG tout comme le Marché, se doivent d’être transnationales et/ou internationales. Elles disposent de bureaux dans l’extrême majorité des nations du monde et font remonter leurs travaux, études et expertises auprès des véritables architectes de la globalisation dont elles sont, de fait, un des principaux vecteurs.

Elles ne font que s’aligner sur le système qui les chapeaute et servent de porte-paroles à une opposition fantasmée par les médias vassaux de la globalisation. Elles ne sont donc ni un contre-pouvoir, ni un outil de régulation démocratique. Il ne s’agit pas simplement d’une institutionnalisation de l’apolitique mais surtout d’une normalisation des circuits du système de gouvernance mondiale.

 

Luc Minelli et Julien Teil, pour FLASH

Publié  sur Mecanopolis avec l’aimable autorisation de Jean-Emile Néaumet, directeur de la rédaction.

Reproduction libre avec indication des sources

(1) L’institutionnalisation de la société civile, Thibault Le Texier, Janvier 2010.

(2) La Business Roundable a été fondée par de grands groupes économiques américains en 1972.

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