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Publié par Christian Hivert

Les mémoires d'un poilu de 14 : (6)

A mes neveux et nièces Jean et Jeanne Marie et à leurs enfants Christian et Dominique en témoignage de la grande affection que j’ai pour eux. Gaston Hivert le 21 Décembre 1969

Les restes de notre division furent dirigés dans une zone de « rafraichissement » au nord de Paris. Aussitôt j’avais écrit à maman pour la prévenir. Elle vint me voir 2 ou 3 jours et je lui racontais la catastrophe des gaz, dont j’étais un des survivants intact. Mais en la raccompagnant à la gare, subitement je ne pouvait plus sortir un mot, j’étais complètement aphone… j’étais pris à retardement.

Je fus soigné à l’infirmerie, mais aujourd’hui encore, je ressens des troubles bronchiteux consécutifs à ces gaz. Je n’ose me plaindre, je suis là… Ensuite, les rescapés furent incorporés dans la première division d’infanterie du Nord. Pour ma part je fus affecté au 43e d’infanterie de Lille, division sous le commandement de Mangin, régiment à fourragère, couleur médaille militaire.

—Verdun - Rive gauche —

Puis nous partîmes pour le secteur de Verdun, nous avons débarqué à Revigny (Meuse) et nous avons été dirigés sur Avecourt, où nous avons passé l’hiver 16-17, avec parfois -28° de froid. Nous avons pris le cimetière d’Avecourt, puis les allemands s’étant retirés sur les hauteurs de la côte 304 et le Mort-Homme, nous avons occupé le Bec de Canard, le point H… en passant par le Ravin de la Mort, qui aboutissait à une grande poche appelée « Le réduit d’Avecourt », dont les allemands occupaient les crêtes, nous étions accrochés aux pentes de cette cuvette ; celles-ci étant un véritable dépotoir à obus…

L’hiver fut si rude, -28 °, que nous allions aux cuisines roulantes pour le ravitaillement, et nous rapportions le pinard gelé dans nos musettes, quand au pain, il fallait le scier, et laisser fondre les glaçons qui brillaient dans la mie…

J’ai vu des soldats avoir les yeux noirs, brûlés par la réverbération du soleil sur la neige.

Au début du printemps, nous sommes descendus au repos à Robert Espagne, puis après nous sommes allés à la citadelle de Verdun, où nous avons connu un séjour agréable, accompagné du Théâtre aux Armées…

—Verdun – Rive droite —

Après ces quelques jours de repos, nous sommes remontés en première ligne, en passant par le faubourg pavé, Bras (Vacherauville étant occupé par les allemands) nous avons pris position à la côte du Poivre, Puis Douaumont et le point Z. Nous descendions en réserve à l’abri des 4 cheminées sous Douaumont, où avait été emmuré une compagnie de chasseurs à pied, séparée de nous par un mur. Paraît-il, un obus de 380 avait percuté sur le fort et avait enseveli les pauvres gars…

J’ai une fois fait allusion aux rats et aux poux avec lesquels nous cohabitions des semaines ou des mois, suivant les secteurs que nous occupions, mais il est une anecdote que je veux compter ici :

Un jour nous sommes descendus en réserve à Bras, nous étions une vingtaine à coucher dans une cave, nous étions étendus normalement sur le sol, enveloppés dans notre toile de tente. A peine nous avions fermé les yeux, que nous sentions une cavalerie accompagnée de cris stridents, courir sur nos toiles de tente… C'était des rats… qui se battaient entre eux, sur notre corps.

On projeta une lampe électrique et on vit des centaines de rongeurs courir dans tous les sens. Inutile d’insister, pour vous convaincre que notre nuit fut mouvementée. Mais dès le lendemain matin, on enleva les balles d’une cinquantaine de cartouches et on les bourra avec du papier et des petits morceaux de fer, coupés de grosseur d’un petit grain de plomb, avec des cisailles et le soir, nous avons passé la nuit à cribler ces bestioles, en les détruisant par 3 ou 4 d’une seule cartouche.

Ce fut pour nous une véritable distraction, et nous avons pu enfin nous reposer. Puisque nous sommes à Bras, je vais me permettre de vous conter un souvenir. Il existait à quelque 200 ou 300 mètres du pays, au bord du canal de la Meuse, une grande usine de chaux et ciment. Hors, adossé, au principal bâtiment de cette propriété, il existait un abri non fermé, tenant toute la longueur pour permettre aux ouvriers de déposer leurs vélos et autres ustensiles et outils, pendant leurs heures de travail…

Mais un jour, un officier du premier Génie, passant devant cette usine, regardait ses bâtiment, et fut intrigué par l’importance de ce hangar construit en grosses poutres et poutrelles, recouvert seulement par de la tôle ondulée et fixé au mur par une vingtaine de boulons. Poussant plus avant ses recherches, il remarqua, que cet immense abri se composait de deux tronçons se reliant, et il suffisait de dévisser les boulons et le hangar devenait mobile et sur pieds en le renversant.

La longueur totale correspondait à la largeur du Canal, et au cas, où le pont de pierre qui surplombait le cours d’eau aurait été détruit, en quelques heures il était remplacé par ce pont de bois préfabriqué permettant aux troupes allemandes de traverser le Canal. On appris par la suite, que le directeur de cette entreprise était sujet allemand et qu’il avait fermé sa maison 15 jours avant la mobilisation.

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