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Publié par Christian Hivert

ouais

Se transformant mais ne disparaissent pas, les classes sociales changeaient, Reine ne croyait pas à l’émergence d’une classe sociale élevée transnationale si souvent décrite par les futurologues assermentés, mais à une certaine élite bourgeoise s’ennuyant et sombrant dans le totalitarisme.

 

Fadeur des prières exaucées, ses illusions perdues, son espérance devenue désenchantement se heurtait sans cesse à un monde des rêves devenu mesquin, l’outrance et l’ostentation des uns s’oppose à la simplicité et discrétion des autres, Reine se sentait forcée au réel fade.

 

La force de la vulgarité du marché global imposé est de parvenir à casser des modèles, par les voies de la guerre, du massacre massif et de la destruction de tout cadre de vie traditionnel, pour en créer d’autres plus cohérents avec les intérêts des forces dominantes mondiales.

 

La recherche scientifique a tenté de déterminer l'existence d'un gêne responsable du bonheur, certains seraient alors programmés pour être heureux, quelque aventure vécue le bonheur serait  une condamnation à vie pour certains, et pour le plus grand nombre une incertitude variable.

 

Désormais, il ne semble plus exister de classe élite fixant des normes, ce souci étant délégué aux cadres subalternes chargés de l'organisation générale du magasin mondial des gadgets jetables, nul n'est besoin de simuler des valeurs telles la ferveur, la grandeur, l’intransigeance.

 

La vulgarité cherche intentionnellement à blesser, à choquer, elle est l'arme favorite des pervers et de leurs cours de ricaneurs, toujours en verve de détruire  le psychisme les êtres de qualité, transformant ainsi tout espace sociologique en courée de basse cour, sans vertu ni humanité.

 

 Malgré cela, Reine avait voulu s'accomplir par  la concentration de l’esprit contre l'indécence dont on fait usage, une vie réussie est différente suivant la personne, on ne mesure la réussite de sa vie qu’à sa mort, nous  avortons sans cesse notre vie pour en découvrir d’autres.


Reine avait perdu ses jouissances, ou bien pire elle les confondait avec des renoncements, dans ses capacités réflexives elle creusait au plus loin qu'il lui était permis, là-bas elle était une enfant, elle commençait une vie, elle ne se souvenait plus de son père, il était parti, n'était jamais revenu. 

 

Elle se souvenait de ses jeunes années, confrontée au vide cosmique et glacial de son absence, alors sa trajectoire générale s'était mise en roue libre, pour ainsi dire, elle n'avait plus jamais été la même, à se demander si elle avait été, pendant si longtemps, figée sur des boucles de pensée.

 

Mais pouvait-elle aller plus loin dans l’autodestruction, frôler la mort réelle, après avoir vécu la mort de cette lointaine petite fille frappée de stupeur devant l'inconcevable défection, quels étaient les leviers, les outils pouvant redonner goût  à son voyage, son corps réclamait une pause.

 

Il lui fallait simuler un mouvement pour ne pas bouger de ses positions mentales défensives, dans une exigence rigide et fanatique de l'éclat perplexe de son corps, vivant la rupture de la jouissance et de la mort pour les fuir et les fréquenter infatigablement, sa perte et son achèvement.

 

N'était-elle pas seule créatrice d'elle-même, que lui avait-on donné pour qu'elle puisse s'en parer, se construire, jouer à Papa Maman les enfants et le supermarché le samedi après-midi ne lui convenait pas, que lui avait on donné, même le plaisir orgasmique ne venait que d'elle.

 

Et maintenant cela même, ce fruit si longtemps cultivé lui faisait défaut, ses plaisirs les plus intimes étaient morts trop tôt encore, il lui eut fallu une nouvelle naissance, un oubli d'un passé récent, une résurrection d'espoirs enfouis, mais l'injustice des conditions la fouaillait, l'enfouissait.

 

Elle voulait la quiétude, elle n'avait qu'un endormissement peu serein, elle voulait la lenteur sidérale des explosions cosmiques, elle n'avait que les météorites fracassantes, jamais dans sa vie elle ne s'était senti si perdue, sans père, elle n'était plus que le chiffon du ménage le plus grossier.


 Il lui fallait agir, réagir et toutes ses forces s'étaient englouties dans la dégustation luxurieuse d'un produit la détruisant, âme et conscience, elle ne pouvait même plus aider quiconque, même plus Arthur, son chevalier noble, elle demeurait là sur son trottoir au fond des hontes.

 

Se serait-elle entiché de lui, elle l'eut soutenu bien avant, mais sa gentillesse et son affection, si discrètement exprimé, avait fait reluire sa puissance organique de femme, maintenant il était trop tard, que pouvait-elle, ils s'en sortaient tous , plus ou moins rapidement, ses frères le lui avait appris.

 

Que pouvait-elle désormais, hormis se sauver elle même, et c'était là le plus difficile, le produit l'avait enveloppé de sa gangue indestructible, il n'y avait plus de limite, que la mort et le désespoir, elle le savait dés maintenant, il lui faudrait des années pour voir le jour, et un jour l'espoir.

 

Mais Arthur l'avait aimé, mais Arthur l'aimait, il ne lui avait rien pris, rien demandé, mais il avait suivi l'ordre de ses convictions dans le désordre des attirances et des absences de volonté de domination, il avait connu ce qu'elle était et vu ce qu'elle devenait, et ne l'avait pas rejetée.

 

Pour Arthur, elle était toujours Reine, elle voulu ressentir en elle les étroits souvenirs de rapprochements affectifs qui avaient été les leurs, mais tout son être était mou, informe, inapte, elle s'en voulut, il fallait qu'elle s'ébroue, qu'elle rompe cette magie malsaine et hypnotique l'emprisonnant.

 

Le chemin à parcourir serait des plus durs, elle le savait, il fallait qu'elle se sauve, qu'elle fuie, mais où, toutes les limites de l'espace se dérobaient à elle, les injustices primordiales l'engluaient, en elle l'abattement semblait définitif, les particules les plus élémentaires se refusaient à vibrer.

 

Viens Reine, arrête de gamberger, viens, on va partager les quetpas, viens Reine, tu me feras mon shoot, viens Reine Manu nous attends, viens Reine, nous sommes des monstres invisibles, le monde attend notre disparition avec impatience, viens Reine après ton sniff, tu vas toujours mieux, Reine viens.  

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