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Publié par Christian Hivert

nazifightCNRS, universités, LRU et "managérisation" (II)

Le 19 décembre, Le Figaro diffuse une brève dépêche avec une nouvelle inquiétante : le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) « cherche un PDG » qui, outre un « haut niveau scientifique », devrait être en mesure de se prévaloir d'une «expérience réussie de management ». L'information a de quoi inquiéter à plusieurs égards. D'abord, par la fusion définitive des rôles de président et de directeur général au CNRS. Ensuite, par la manière dont il est passé outre à la réalité du bilan catastrophique du prétendu « management moderne » de la période récente, et par l'importance que prend malgré tout une telle notion « gestionnaire ». Enfin, par les conséquences que cette évolution impliquera inévitablement pour l'évaluation scientifique au CNRS mais aussi dans l'ensemble de la recherche française et dans les universités. Cette « managérisation » de la recherche et de l'enseignement supérieurest une conséquence directe de l'application progressive de la Loi n°2007-1199 du 10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) et de la loi intitulée « relative à la mobilité et aux parcours professionels dans la fonction publique » promulguée début août. Mais elle avait été largement préparée, entre autres, par la Loi Organique Relative aux Lois de Finances (LOLF) d'août 2001 et par l'introduction d'interventions de services dits « des ressources humaines » dans le « suivi » des chercheurs depuis l'année 2006-2007.

 

 

La PDGisation

du CNRS, et la pression accrue sur ses personnels qu'elle comportera sans raison valable, ne permettront pas d'effacer les effets destructeurs pour l'économie française de vingt-cinq ans de privatisations et de délocalisations qui n'ont point épargné la recherche et la haute technologie. Les personnels de la recherche et de l'enseignement supérieur publics ne sont en rien responsables de ce suicide économique planifié.

De même, l'auto-évaluation des coupoles que met inévitablement en place l'actuel processus de concentration du pouvoir dans la recherche française ne pourra qu'accélérer les involutions et aggraver encore une situation déjà très difficile.

Avec la mise en place de méthodes bibliométriques, l'évaluation se trouve de plus en plus réduite au lobbying autour du contrôle de la politique éditoriale de quelques revues appartenant à des entités privées. En réalité, l'évaluation scientifique disparaît pour laisser la place à un mode d'organisation de la recherche à façade « productiviste » et basé sur des pouvoirs discrétionnaires.

Une telle politique éloigne radicalement le CNRS et l'ensemble des établissements publics de leurs véritables missions au service de l'intérêt général. La notion même d'indépendance des scientifiques est rayée d'un trait de plume. Au même moment, le « grand emprunt » organise une véritable mise au pas de la recherche publique française au profit des grandes multinationales.

A un moment critique, où il serait indispensable et urgent de dresser un bilan sans complaisance de la politique française et des stratégies economiques des dernières décennies, c'est le contraire qui se produit. On assiste à la généralisation d'une politique de verrouillage et à la réaffirmation de la même ligne de conduite qui été à l'origine de la crise actuelle.

L'immobilisme du système est devenu tel, qu'en pleine crise économique sans précédent provoquée par la politique mise en place depuis 1984 environ, ce sont deux anciens premiers ministres des années 1980 et 1990 qui ont présidé la commission chargée de préparer le rapport en vue du « grand emprunt ». Pendant qu'on ne cesse de s'en prendre au « chercheur à temps plein et à vie », force est de constater que le « décideur et conseiller à temps plein et à vie » connaît une période faste qui aurait fait pâlir d'envie les courtisans de Louis XIV.

Au juste, qui évalue « nos décideurs » et leurs « conseillers » ? Avec la « transversalisation » de la politique, le choix laissé aux électeurs devient de plus en plus symbolique. Si des groupes professionnels restreints tournent en rond depuis des décennies sans être soumis à aucun réel contrôle de la valeur de leur travail, ce n'est pas parmi les personnels de la recherche et de l'enseignement supérieur qu'ils se trouvent, mais dans d'autres milieux bien plus influents et mieux rémunérés.

 

Nos articles du 11 octobre, du 18 octobre, du 20 octobre, du 24 octobre et du 6 novembre rappelaient la mise en place progressive de la « managérisation » dans la recherche et les universités publiques. Des articles précédents du 19 mars, du 2 avrildu 9 avril et du 16 avril avaient à leur tour rappelé le processus de « managérisation » - privatisation des services publics français lancé avec la LOLF. La crise de France Télécom, mais aussi l'actuelle crise économique, donnent toute la mesure de la faillite de l'idéologie « gestionnaire » ainsi officialisée.

De même, force est de constater que l'officialisation des interventions des services dits « des ressources humaines » dans le « suivi » des chercheurs depuis la session de printemps 2007 du Comité National de la Recherche Scientifique a coïncidé avec la mise en place imposée de l'Agence Nationale de la Recherche (ANR) et de l'AERES (Agence d'Evaluation de la Recherche et de l'Enseignement Supérieur) suite notamment a la Loi n°2006-450 du 18 avril 2006 de programme pour la recherche.

Or, l'ANR officialise à son tour un financement de la recherche publique d'après sa prétendue « pertinence par rapport aux entreprises » alors que l'AERES nous présente sur son site de véritables monuments d'évaluations « entre personnalités influentes » réalisées en cercle restreint.

A présent, la PDGisation du CNRS fait suite au décret 2009-1348 du 29 octobre 2009 modifiant le décret n° 82-993 du 24 novembre 1982portant organisation et fonctionnement du Centre national de la recherche scientifique. Voir nos articles du 2 novembre (premier),  du 2 novembre (deuxième), du 3 novembre et du 5 novembre.

Le décret 2009-1348 du 28 octobre 2009 officialise egalement la dislocation du CNRS en instituts et ouvre ainsi la voie à la disparition définitive du Centre. Le PDG qui devrait être nommé en janvier aura pour mission de mener à terme cette opération, avec des vagues de désassociations de laboratoires bénéficiant actuellement d'un statut d'unités mixtes CNRS - université. Il devra également organiser des transferts massifs de personnels et de moyens vers des universités en voire privatisation ou vers des plate-formes placées sous contrôle du secteur privé.

Mais le pire des dangers de l'actuelle politique gouvernementale réside dans le risque d'émergence d'une véritable « science officielle » propageant des « vérités politiques » et, en même temps, s'accompagnant d'une confidentialisation des informations scientifiques d'intérêt citoyen pouvant déranger des intérêts privés ou lobbistes. Sous prétexte d'une fausse « excellence », les attaques de plus en plus directes contre l'indépendance des scientiques ouvrent la voie aux pires dérives.

Paradoxalement, le « grand emprunt » permettra d'accélérer la liquidation de la recherche publique française, après deux décennies de délocalisations qui ont affaibli de manière décisive les ressources économiques, industrielles et technologiques du pays. Quelle «agence » évalue les auteurs de cette politique ?

 

Voir aussi nos articles :

Notre message aux personnels des laboratoires du CNRS

CNRS, délocalisation de la recherche et débâcle européenne

Rapport Rocard-Juppé, CNRS, ANR, universités... (I)

Rapport Rocard-Juppé, CNRS, ANR, universités... (II)

La "stratégie nationale de recherche et d'innovation" (I)

Jules Ferry, CNRS, universités et colonialisme (V)

Recherche scientifique française : peut-on partager la précarité ?

Record d'abstention aux élections du CNRS

CNRS : un contrat d'objectifs liquidateur (I)

CNRS : un contrat d'objectifs liquidateur (II)

CNRS, loi sur les fonctionnaires et machine à licencier

Le CNRS, établissement public administratif (I)

Fonctionnaires : saisir l'OIT sur la loi de "mobilité"

Fonctionnaires, CNRS : voies de recours envisageables (I)

Fonctionnaires, CNRS : voies de recours envisageables (II)

CNRS : notre recours contre le contrat d'objectifs

CNRS, contrat d'objectifs, CA, CS : notre recours en Conseil d'Etat

Le CNRS applique la loi sur la "mobilité" des fonctionnaires à ses agents (I)

Le CNRS applique la loi sur la "mobilité" des fonctionnaires à ses agents (II)

Le CNRS applique la loi sur la "mobilité" des fonctionnaires à ses agents (III)

CNRS : le décret a été publié (I)

CNRS : le décret a été publié (II)

CNRS : le décret a été publié (III)

CNRS : le décret a été publié (IV)

CNRS, universités, LRU et "managérisation" (I)

Radiofréquences : le rapport de l'AFSSET (I)

 

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