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Publié par Christian Hivert

l'enfant vient

Ainsi jamais elle ne serait avec lui, soutien et affection, jamais elle ne caresserait ses tempes devenues argentées, aimante, jamais sa peau ne se réveillerait sur son envie, joueuse, jamais il ne serait témoin de l'exaltation, jamais il ne serait dans la confidence de ses moments, il avait la douleur d'être libre.

 

Le Comité des Mal Logés fut durant ces cinq années là une force de lutte incontournable sur la question du logement social que toutes les forces électoralistes du moment tentaient désespérément d'enterrer, de ne pas soutenir, d'en nier la nécessite, de calomnier ses militants.

 

Des dizaines d'appartements HLM et des immeubles entiers furent pris d'assaut par voie de réquisition populaire et logèrent autant de familles de travailleurs durant des années, l'autonomie de ce comité par rapport aux forces politiques organisées de gestion  déclencha une véritable guerre.

 

Arthur se perdit dans un activisme effréné, il enchaîna les réunions et les opérations de soutien, il participa aux ouvertures des bâtiments et des logements HLM, il installa les permanences du comité des mal logés et les anima, il fit partie de la vingtaine de militants moteurs sur Paris.

 

Tu cours, tu cours, et tu ne penses plus à moi, il faut bien, sinon je reste figé comme un autiste et j'ai peur de tout, tu es si fragile et tu parais si indestructible, j'ai tellement pris l'habitude de la souffrance, je ne m'en aperçois même plus, mais pourquoi restes-tu seul, sait on jamais pourquoi?

 

Arthur rencontra celle qui partagerait ses jours et sa vie le jour de la Saint Valentin de cette année là, ils vécurent chacun dans leurs squats respectifs, elle vivait dans celui de Béa, et Arthur passait régulièrement, ils s'entendaient et se supportaient bien, partageaient des valeurs humaines.

 

Tous les jeunes marginaux en rupture de société se fédéraient peu à peu au travers des squats d'habitations, certains lieux installés dans d'anciennes fabriques devenaient des espaces de concerts à participation libre, les groupes de musique foisonnaient, certains seraient connus.


Entre Mai 88 et mai 90, une cinquantaine de logements sociaux seront réquisitionnés, les habitants d’immeubles insalubres en péril ou menacés d’expulsion s’organisent et font valoir leur droit, bafoué depuis des années, la lutte  des mal-logés se structure et remporte des victoires.

 

Arthur passait beaucoup de temps entre deux chantiers de réfection d'appartement à aller dans chacun de ces squats pour y défendre le point de vue de la solidarité avec le comité des mal logés, contrecarrant l'influence néfaste et de plus en plus agressive du responsable du soixante-sept.

 

Alors, ne pouvant prendre le contrôle d’un comité de lutte efficace sur la question du logement social, les Gens Bons se sont choisi un chef, un seul référent, et ils l’ont tous aidé à créer une association concurrente, de gestion des dossiers des familles, sans réunion ni assemblée générale.

 

Le terrain était prêt pour la grande offensive médiatique et policière, deux immeubles expulsés le même jour et cinquante familles à la rue, cinq mois de lutte sur le sable de la place de la Réunion, de quoi laisser le temps au chef de reprendre tout en main, dans l’ordre alphabétique.

 

Le 2 mai 1990, au petit matin, les CRS, gardes mobiles et policiers quadrillèrent militairement le quartier expulsant les 48 familles habitant le 67 rue des Vignoles (siège du comité) et le 92 rue de la Fontaine aux Rois, après une évacuation rapide et brutale, les immeubles furent murés

 

Ainsi, pour la première fois depuis le début de l’aventure, il y eut un climat de violences, trente cinq personnes auraient été blessées en raison des heurts avec les CRS, une méfiance accentuée donnait le ton de l’atmosphère qui régna dans l’arrondissement à la suite de cette intervention policière.

 

Le 92 rue de la Fontaine au roi était un immeuble HLM neuf à peine terminé, mais en état d’être habité, les clés avaient été trouvées par Arthur, dans l’appartement où le chef de chantier avait installé son bureau au 1er étage, les serrures avaient été changées en une heure de temps.


Le Dimanche matin de l'ouverture des policiers sont visibles partout, tout le monde pense que l'affaire est à l'eau, en fait c’est un dispositif de protection de Chirac venu inaugurer une crèche dans le quartier, Arthur en fixant la banderole sur le toit put voir la série de voitures noires.

 

Cet immeuble accueillait la permanence du comité des mal-logés la plus offensive et la plus efficace, le responsable du soixante sept avait mis trois ans à devenir membre du comité et désormais il tentait de s'en faire passer pour responsable, ceux de la Fontaine au Roi lui résistaient.

 

Au téléphone, les ministères concernés avaient été clairs, voyons Monsieur, comment voulez vous que l'on négocie avec vous si vous ne représentez que vous-même, vous devez réussir à prendre la tête de ce comité qui n'en fait qu'à sa tête, le haut parleur était branché, Reine avait entendu.

 

La mouette rieuse (le bar associatif), se transforma en réserve de nourriture et lieu de réunion, la place de la Réunion auparavant inconnue fut à la une de l’actualité et devint un lieu emblématique où étaient organisés des forums ouverts à tous et des repas de solidarité, de toute la France on affluait.

 

Une télévision fut installée pour visionner les journaux télévisés, les CRS quittèrent les lieux, vint ensuite le temps de l’attente pour un relogement non au cas par cas mais collectivement, en septembre 1990 les deux dernières familles familles furent relogées, un été sur le sable.

 

En septembre 1990 les travaux de démolition d’une partie du quartier continuèrent, le terrain d’aventures fut détruit et l’usine de chocolats n’a pas résisté à l’action des bulldozers, plusieurs sans logis se sont installés dans le square pour voir le spectacle, les tentes étaient démontées

 

Beaucoup de mouvements soutiennent, Emmaüs, le Secours Catholique, Médecins du Monde, la CNT, la FEN, la CFDT, la CGT, la gauche et l’extrême gauche sont là, sauf le PS, France Soir cite leur note interne expliquant que les militants du CML sont dangereux et ont des visées terroristes,

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