L’ECRAN : P.SELOS
L’ECRAN.
L’écran, c’est la barrière entre les autres et moi,
C’est la grande illusion qui fait croire au réel
Quand il n’existe pas.
L’univers aplati des enfants schizophrènes ;
Un lien qui n’en est pas, image aseptisée
Contraire à l’empathie.
Une part de la vie cesse d’être vécue,
La rencontre amoureuse est banale démarche,
La fin du coup de foudre.
Celui qu’on appelait autrefois son prochain
N’est plus qu’une abstraction au sens inconcevable,
Il est immatériel.
Ne vous étonnez pas si l’être qui va naître,
Environné très tôt par ce réseau virtuel,
Reste en marge du temps.
Je vois bientôt venir, si nous n’y prenons garde,
L’homme nouveau mutant et lobotomisé,
Pour « Le Meilleur des Mondes »
Je ne suis pas le seul à jouer les Cassandre
À crier « casse-cou » aux apprentis sorciers
Mais c’est peine perdue !
« L’universelle araigne » étend toujours sa toile
Engluant patiemment dans un vaste cocon
L’humanité passive.
Pour seule échappatoire, il ne restera plus
À ceux qui vont nous suivre, en guise de bonheur,
Que la consommation.
C’est toujours de cela que se finit l’histoire
Des civilisations qu’on disait éternelles
La prochaine est pour quand ?
P.SELOS
Paris, le 9 Mars 2014