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Publié par Christian Hivert

Où voici venir le loup
Jean-Marc, comme pourraient l’attester par la suite les documents relatifs à la surveillance de sa personne, conservés par les services psychopolitiques du service réservé des actions extérieures de l’Espace Européen, Jean-Marc Boeldieu ainsi qu’il était répertorié par l’Etat civil de la mairie de Neuilly/Seine près du groupement urbain parisien en France, Jean-Marc Boeldieu, capitaine de resserve à la retraite dans le contingent Français de l’Armée Européenne ainsi que le consignait ses états de service, Jean-Marc, Gièm pour ses relations les plus assidues, était confortablement installé dans le fauteuil B432 du théâtre lyrique Parisien de la place du Châtelet, il y écoutait une interprétation de Woyzeck par la troupe de l’Opéra de Pekin dans une adaptation nouvelle du thème par le grand compositeur chinois contemporain Wan Chi-Mahn. On en était à la scène où Franz Woyzeck alias Guo Mi-Rou se faisait ausculter par le docteur et ses étudiants en médecine.

Tout l’esprit de Jean-Marc vibrait à l’évocation musicale et vocale de cette fabuleuse scène. Georg. Bûchner avait bien eu raison de dire que quelque chose nous avait manqué à l’instant de notre création, mais Jean-Marc pensait qu’il n’avait pas forcément eu raison de dire qu’il était inutile que nous cherchions ce qui nous manquait dans les entrailles les uns des autres. Jean-Marc était un grand mélomane. Il allait aux grands concerts ou aux grands opéras comme d’autres allaient à une grand-messe. Il se choisissait toujours une des meilleures places, bien au centre acoustique et bien en vue de la scène pour ne rien perdre et il se laisser aller totalement comme un bébé suçant le sein de sa mère, calé dans son fauteuil, les yeux mi-clos, voracement attentif aux moindres détails, le cerveau libre de toute attente, pleinement réceptif. Et c’est là que bizarrement et de manière très désagréable il se fit surprendre par un souvenir enfoui. Nonchalamment, comme on chasse un moustique trop entreprenant, il se secoua un peu, puis se réinstalla, se mettant dans un état de tranquillité maximum et réorienta peu à peu sa concentration sur la scène du théâtre.

Il aimait bien ce théâtre que l’on avait conservé dans ses ors anciens. Quand il venait s’y installer, cette atmosphère riche et feutrée lui donnait pleinement conscience d’appartenir à une élite. Il se considérait lui-même par ailleurs comme une élite parmi ces élites. Il se savait fabuleusement intelligent et cultivé, bien au dessus de la moyenne des classes supérieures de la société où il évoluait, et à des kilomètres au dessus du reste de l’humanité. A sa manière, et sans rien respecter du décorum et des convenances sociales, il était un des maîtres de ce monde. Mais il ne s’en contentait pas comme pouvaient le faire tout ces Jean-foutre qui ne profitaient de leurs privilèges que dans l’étroit cadre où ça leur assurait une vie luxueuse, une vie où aucun objet de consommation et ou la satisfaction d’aucune de leurs envies ne pouvaient leur être refusé, mais une vie dramatiquement pauvre en événements. Pour Jean-Marc, ils n’étaient rien d’autre que des veaux grossiers dans des palais, rutilants certes, mais sans âme, sans esprit, la carapace bien astiquée mais le corps creux, avachis et sans grâce, sans distinction ni devenir, sans savoir ni créativité, misérablement possédants. Ils possédaient, et puis rien !

Lui, Jean-Marc ne se satisfaisait pas de ce rôle là de porc engraissé ni d’abruti couronné. Il lui fallait tout, tout ce qui pouvait se vivre, tout lui était dû, rien ne pouvait se refuser, il avait tout les droits, du moins se les accordaient-il, comme cela, de son propre chef, et il méritait ce qu’il prenait, parce qu’il le prenait lui-même. Woyzeck-Guo-Mi-Rou courrait comme un possédé sur la scène, éructant des monosyllabes de tonalité accordée à la musique des cymbales et des clochettes. C’était poignant. L’esprit de Jean-Marc aurait du être accaparé. C’était pour cela qu’il était là, uniquement pour cela, pour avaler toute la substance de cet opéra, sans en perdre une once, pas comme ces singes savants luxueusement costumés qui ne sauraient tout au plus qu’adapter une des multiples critiques déjà parues sur cette pièce en y adjoignant le nombre de points d’exclamation nécessaires pour en faire un avis personnel, qu’il ne savaient plus, et depuis trop longtemps, avoir.

Mais que se passait-il ? C’était agaçant à la fin ! Il s’agita sur son fauteuil, mal à l’aise. C’était bien une des premières fois que ça lui arrivait. Ca ne pouvait pas durer, il devait se reprendre. Ce n’était quand même pas à lui Jean-Marc, parfaitement maître de lui-même comme des autres que cela pouvait arriver. Depuis fort longtemps déjà, il en avait décidé ainsi. Lorsqu’il faisait une chose, il la faisait pleinement, totalement, en y mettant tout son être et sans se laisser perturber ni détourner par aucune émotion ou événement extérieur qui ne servait pas directement à l’action qu’il menait. Il n’était pas un avachi, lui. Il était un homme forgé, et à quarante-cinq ans parfaitement maître de toutes ses forces et de tous ses moyens. Alors là, il était venu voir Woyzeck, il regardait et entendait Woyzeck, adaptation chinoise de qualité extraordinaire de l’Opéra ancien d’Alban Berg, c’était pour cela qu’il était venu, c’était cela qu’il faisait, et rien ni personne n’avait le droit de s’interposer. Il se cala à nouveau dans son fauteuil. Les souvenirs attendraient la fin de la pièce.

Marie-alias Xiao-Lin agaçait, émouvait, aimait, repoussait, excitait et ne voyait plus Guo-mi-Rou qui devenait fou. L’intrigue se dénouait et le final approchait. Et c’est là dans toute la force de la matière rouge de la lumière qui pulsait stridement la mort de Xiao-Lin éventrée dans la nuit théâtrale, alors que Guo-Mi-Rou se pataugeait, déjà perdu dans les méandres poisseux du marais où il tentait de se débarrasser de son couteau assassin, maculé et dénonciateur, c’est là, dans l’horreur humaine des entrailles humides chaudes et déversées, c’est là que Gièm se figea dans un spasme douloureux et que de drôles de souvenirs lui explosèrent à la caboche sans qu’il ne put le moins du monde les maîtriser.

Ce qu’il redoutait depuis tant d’années se produisit en tempête immobile. Un long moment il resta hébété, sourd et aveugle, statufié, absent au monde, intérieurement transporté dans son passé. Et ses voisins de fauteuil, pourtant concentrés à l’unisson, applaudissant frénétiquement le salut des comédiens, sursautèrent violemment et furent saisis de peur lorsqu’ils entendirent le commandant  « Muerte » lancer un énorme rire sauvage et démoniaque.

Gièm resta assis, blême, dégouttant de perles de sueur et ahuri, tout le temps des quinze rappels tumultueux qui suivirent. Cela lui permit de reprendre la maîtrise de ses émotions. Il sentit les regards fuyants et effrayés que de nombreux bourgeois faisaient furtivement glisser sur sa personne. Il attendit patiemment que la rangée de spectateurs qui le séparait de la sortie s ’écoule cérémonieusement, mit sa gabardine qu’il avait conservé pliée sur ses genoux, et serpenta lentement vers l’air libre de la Cité piétonnière. Après avoir croisé et distraitement salué diverses personnalités du monde politique de sa connaissance, le commandant « Muerte » reprit sa place anodine et clandestine dans la double vie du capitaine Jean-Marc Boeldieu qui parvint enfin à la sortie. Au dehors il pleuvait et la nuit s’annonçait fraîche. Jean-Marc, alors se permit d’aller écluser quelques godets dans le dernier bar à la mode du quartier. Cela faisait bien longtemps qu’il ne s’était pas pris une bonne cuite d’alcool fort et il se demandait si ce ne serait pas là l’exact remède du moment à son malaise.
« Allons ! se dit-il » en remontant le col de sa gabardine pour se protéger du froid humide qui le faisait frissonner. « C’était juste une perte passagère de contrôle, il est temps de reprendre une mission, le Dab voulait me voir, ça tombe bien, il me verra ! »
Il était encore un peu secoué lorsqu’il poussa la porte du bar et quelques minutes plus tard, en plongeant le nez dans son verre de gin-brandy, il se laissa aller confortablement dans ses rêveries et ses réminiscences.

La nuit s’était doucement éclipsée et les guetteurs du commandant « Muerte » qui encerclaient le village musulman Akki de la région du Xinjiang en Chine populaire, aux abords de Aksu , rampèrent sans faire de bruit pour présenter leur rapport. Tout allait bien, les opérations prévues allaient pouvoir se dérouler sans histoires, comme d’habitude. En enfilant sa cagoule, Le commandant « Muerte » se surpris à tenter d’imaginer la quiétude et l’insouciance de ces familles plongées dans le sommeil à quelques pas au dessous de la colline d’observation où il se trouvait. Ce village avait particulièrement été choisi et étudié par les services spécialisés du Dab. C’était l’un des seul de la région à correspondre parfaitement aux critères de faisabilité énoncés par les psychopols de l’ingérence humanitaire. Et même si le Dab leur pissait à la raie à ces Jean-foutres de rafistoleurs de bras cassés, il ne s’en voulait pas le moins du monde de leur emprunter quelques unes de leurs théories les plus fameuses concernant les sous-équilibres régionaux dans les régions pluri-éthniques du monde.


Une brève agitation réveilla les lueurs de l’aube, en bas, dans le village et quelques coqs se mirent à saluer le jour. Ses hommes étaient prêts, il le sentait. Par dessus leurs cagoules ils avaient fixé le masque guerrier des soldats du grand commandeur lamaïque du Qinhaï distant d’à peine mille kilomètres. Les quelques rares mercenaires européens qui avaient été recrutés en raison de leurs compétences techniques se devaient de rester muets jusqu’à l’accomplissement des opérations vers la fin de la mi-journée. Tous les hommes étaient vêtus des pieds à la tête de combinaisons de couleurs sombres comme en possédaient tout le groupes spéciaux d’intervention du monde. Quelques portes claquèrent en bas, un vieil homme, après s’être lentement étiré et gratté copieusement se disposa à faire ses ablutions rituelles d’avant prière devant le baquet d’eau qui trônait au milieu de sa cour. Le commandant « Muerte » sourit sous sa  cagoule et fit le signal convenu qu’attendaient tous ses hommes.

Alors, tous en silence ils descendirent à travers les hautes herbes et pénétrèrent en surprise dans les ruelles du village, trucidant à l’arme blanche tous les lève-tôt qui avaient eu l’imprudence de mettre le nez dehors ce matin là.

Puis les encagoulés disposèrent les corps égorgés devant les portes des demeures encore endormies. Voilà un village qui se souviendrait à jamais de ce jour. Le commandant « Muerte » s’était approché sans bruit derrière le vieux en prière et avait glissé par dessus son épaule son petit sabre de combat, il avait tiré d’un coup sec en arrière, tranchant net gorge, cordes vocales et carotide. Le vieux s’était éteint en glougloutant, toujours prostré dans la même attitude de prière où la mort l’avait surpris, au milieu de la flaque de son sang qui s’élargissait autour de lui. De la belle ouvrage se dit le commandant, et il commença à jubiler. La journée se promettait d’être fabuleuse. Puis, comme le faisait ses hommes suivant leurs instructions, il se cacha dans la cour en attendant le signal de la deuxième partie des opérations.

Ils n’eurent pas à attendre bien longtemps, à peine dix minutes. Un long hurlement de terreur d’une fillette déclencha une multitude de portes claquées, d’interpellations, de cris, de fenêtres refermées suivis immédiatement de nouveaux hurlements. Dans la cour où était caché le commandant, ce fut une vieille qui s’en fut la première à s’enquérir des raisons de cet assourdissant vacarme. Elle botta, assez peu cérémonieusement il est vrai, les fesses de l’homme en prière, assortis de quelques phrases peu amènes qui pouvaient vouloir dire tout autant :
« Debout feignant, tu finira tes bondieuseries une autre fois, va donc voir ce qui se passe... » comme tout autre chose.
Bien entendu la bonne femme vit le corps basculer sur le côté et bien entendu elle s’aperçut avec effroi qu’elle avait les pieds dans une mare de sang. Bien entendu également le commandant  « Muerte » jouissait du spectacle en connaisseur.

La vieille resta un long moment sans comprendre à se balancer stupidement d’un pied sur l’autre. Enfin elle redressa la tête, puis elle lança une série d’ordres brefs, d’une voix grave, et absente d’émotion. Le commandant ne s’attendait pas à cette variante de scénario, mais qu’importe, tout était savamment prévu.

Une jeune fille mit le nez à une fenêtre tandis qu’éclataient dans le frais du jour déjà levé plusieurs rafales d’armes automatiques.
Des cris de frayeurs et des portes qui claquent puis ce fut à nouveau le silence entrecoupé de sanglots et pleurs hystériques.

C’est dans ce semblant de silence que la jeune fille se fit copieusement engueuler et qu’elle consentit à refluer à l’intérieur de la maison. Des autres maisons fusèrent des interrogations apeurées auxquelles la vieille répondit par un long discours lamentatif. Le commandant « Muerte » l’ajusta pour la faire taire, il y eut une détonation, elle se tut. La troisième phase pouvait commencer.


Il prit dans sa sacoche de ventre quelques billes colorées qu’il lança un peu au hasard dans toutes les directions de la cour. Il prit un appareil de la taille d’un paquet de cigarettes dans la poche de sa combinaison, appuya sur un bouton et les billes s’enflammèrent déclenchant l’incendie de la cour. Puis il quitta sa cache et sortit du village en flamme, tranquillement en sifflotant. Lorsque tous les hommes se trouvèrent à l’extérieur du village à nouveau encerclé, ils se postèrent en formation de tir et attendirent. Oh pas bien longtemps. Les premiers fuyards apparurent et s’immobilisèrent devant ces figures anonymes qui les mettaient en joue. Derrière : la mort dans les flammes ; devant : peut-être la mort, peut-être la pitié. La quatrième phase de regroupement des villageois tremblant de peur et d’horreur ne prit qu’à peine vingt minutes.

C’est alors que viol commença : vingt cinq femmes d’âge adulte et sept fillettes à peine adolescentes furent dépouillées de leurs habits devant leurs pères, leurs mères, leurs frères, leurs époux, leurs enfants ! Les soldats européens qui n’avaient pas le droit de laisser voir la blancheur de leur peau tinrent les bras, les jambes et maintinrent en joue le reste du troupeau humain affolé. Deux femmes enceintes furent abattues et éventrées. Les plus récalcitrantes furent assommées. La jubilation du commandant « Muerte » n’était cependant toujours pas à son comble, et ce malgré la tête de ce moutard braillard qu’il venait d’éclater d’un coup de crosse. La cinquième phase allait finir lorsque le commandant eut son idée de génie pour la clôre en apothéose.



Il s’approcha d’un homme d’âge mûr qu’instinctivement les membres de cette communauté saccagée semblaient entourer comme pour le protéger et lui fit signe d’approcher. Ses hommes regroupèrent les femmes en pleurs et toujours nues avec les hommes et les enfants et les tinrent en « respect ». Alors le commandant put tout à loisir mettre en scène la vision qu’il venait d’avoir.

Il se débarrassa au loin de son attirail guerrier ne conservant en main que son mini-sabre et commença sa besogne.

L’homme se battit comme il put mais il ne savait pas.

Cinq minutes plus tard, il était nu, tous ses vêtements habilement découpés par le commandant gisaient à terre.

Alors le commandant lui fit une série de prises de taïchi qui se ponctuaient toutes par un coup du tranchant de son arme ; au cou de chaque côté, puis à l’attache des bras au torse, là où passe la veine, de chaque côté également, puis à l’attache des jambes au torse de chaque côté, également là où passe la veine, il termina par une prise qui mit l’homme à terre, agenouillé comme en prière et la lame trancha les testicules.

Le commandant se releva et se recula pour mieux jouir du spectacle, il n’avait mit que trois secondes. Les spasmes de la mort et le sang giclant par saccades des blessures faisaient se secouer convulsivement le corps du mort. Les sphincters s’étaient relâchés, et le trou du cul pointé vers La Mecque laissa dégueuler la merde. Le commandant alors, éclata d’un rire tonitruant et féroce.

Le commandant récupéra son armement et le groupe se retira dans les collines, laissant les survivants les maudire. Il fallait bien qu’il en survive quelques uns pour porter la haine. Car sans la haine, les marchands d’armes ne pourraient réaliser la sixième phase de l’opération.

Depuis six mois, maintenant, des conflits « inter-ethniques » comme les nommait les magazines d’information de l’Espace Européen se faisaient de plus en plus nombreux, violents et meurtriers entre les populations chinoises, tibétaines, musulmanes et ouïghours occupant les plateaux du Qinhai, de l’Anhui et du Xinjiang à l’ouest de la république populaire de Chine. Au point où le gouvernement Européen s’était vu obligé de notifier clairement à la Chine d’avoir à coopérer avec les contingents humano-militaires qu’il se préparait à envoyer dans la région.

Et ce sous peine de sanctions graves affectant l’ordre et la stabilité des grandes puissances mondiales. C’était le début de la septième phase des opérations.

Et Jean-Marc Boeldieu, le nez dans son gin-brandy, le sixième de la soirée se mit à éclater de rire.

Le lendemain, la tête encore un peu cuité de la veille, il se présenta, au centre de rééducation spécialisé des victimes de guerre qui abritait le Q.G. du Dab. Dés qu’il mit les pieds dans son bureau, il perdit son état-civil.
« Alors, commandant, asseyez-vous !Comment allez-vous ? L’inaction vous pèse, je le sais. Mais quoi ? On ne peut pas toujours être sur le front, n’est-ce pas ? Vous avez fait du bon travail la dernière fois, si nos psychopolitiques ne font pas trop les andouilles, on va pouvoir tous s’en mettre jusque là, le plus dur, comme d’habitude, sera d’arrêter le conflit quand nous aurons réalisé le bénéfice. Mais les curetons humanitaires sont là pour ça, on les subventionne pas pour rien ! »

Le commandant sourit et se tut, attendant.

« Je vais avoir besoin de vos services sous peu, êtes-vous prêt ? »
« Je suis toujours prêt, vous le savez bien ! De quoi s’agit-il ? »
« Chaque chose en son temps, voulez-vous ?  Une goutte ?» Il lui tendit un gobelet d’argent et lui montra la bouteille de scotch du doigt.
« Avec plaisir ! »
« Une partie ? » fit le Dab en sortant le jeu d’échec d’un tiroir de son bureau.
La question était superflue ! Après quelques échanges des pièces mineures, le Dab reprit:
« Les agglomérats suburbains s’agitent, les psychopols ont encore foiré un coup et la situation menace de leur échapper, cette bande de cons s’était imaginé avoir détruit la conspiration révolutionnaire, les andouilles, ils l’on seulement déstructurée, mais les idées courent toujours, ils se sont cru tout permis, et puis voilà....
Nous allons encore devoir colmater les brèches, enfin, c’est notre boulot, sinon on s’emmerderait, n’est-ce pas.... »

« Mat ! » lui répondit posément le commandant en le regardant droit dans les yeux.

En quatorze coups et neuf minutes, le Dab sourit de toutes ses dents, son meilleur élément était en pleine forme !

Extrait de "Ne peut-être vendu" Roman copyleft disponible à
NE-PEUT-ETRE-VENDU.doc NE-PEUT-ETRE-VENDU.doc Christian Hivert Paris Squats 1990-Chine 1995

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