Rebellion à Lyon en 2041, n°2
Pour le moment, Serge et Gaëlle s’étaient arrêtés rue Pierre Burdeau, à un petit local qu’il y avait là, et dans lequel se faisait journellement l’échange des informations nécessaires à l’organisation et la coordination des secours en tout genre.
Les hôpitaux distribuaient les médicaments de base sans en faire le compte ni réclamer la carte de crédit de valeur. Des réunions d’infirmières et de médecins avaient lieu régulièrement pour tenter de se mettre d’accord sur l’ouverture générale des hôpitaux et des services médicaux à l’ensemble de la population.
Dans certaines cités pauvres, personne n’avait jamais vu de médecin. Les gens se payaient les services de charlatans-sorciers, en échange de quelques services ou de quelques valeurs détournées.
Pour être soigné avec toutes les garanties modernes de soins des hôpitaux, il fallait faire la preuve que la maladie ou la blessure à soigner gênait l’accomplissement d’un travail rémunéré par le processus.
C’est au niveau des dents, des yeux et des maladies de peau que c’était désastreux. Les plus chanceux arrivaient à se faire arracher les dents et les faire remplacer par un appareil mal-emboîté et disgracieux.
C’était tout le système d’échange et de répartition des soins qu’il fallait revoir. Et les médecins et les infirmières en discutaient âprement.
C’est en sortant de la rue Pierre Burdeau que Serge et Gaëlle virent leur premier affrontement en direct.
Le face à face vers la rue des Remparts était à son point culminant. Les militaires pointaient leur fusil automatique en direction de la population et n’avaient pas l’air de plaisanter.
Des volées d’objets divers passaient au dessus des rangs de manifestants pour s’écraser aux pieds des soldats qui reculaient pas à pas. L’un d’eux, par panique sans doute, se crispa lâchant une rafale à hauteur de jambes.
Des cris fusèrent et des gens coururent. Le soldat qui avait tiré se fit désarmer par son officier. Un soldat jeta alors son arme à terre et rejoignit les manifestants et l’armée reflua en bon ordre. La rue appartenait encore à ceux qui y habitaient.