LES MOUCHES À MERDES : P.SELOS
Crimes, accidents mortels, catastrophes naturelles, là où il y a du cadavre, elles arrivent.
Plus c’est glauque, plus elles pullulent.
Autre souci majeur, être sur la photo !
« J’y étais, j’ai tout vu »
Il ne faut pas en perdre une miette.
Pour les médias, c’est porteur, surtout quand l’actualité ronronne.
Pour les politiques, manifester sa compassion c’est bon pour l’image.
Être vu et pour cela tendre le cou, faire des pointes, porter le masque de circonstance et, surtout, prononcer des paroles inoubliables apprises dans les manuels de savoir vivre au chapitre « Condoléances » au même titre que l’art de se tenir à table ; bref , être admirable.
Quel dommage qu’ils ne poussent pas leur narcissisme jusqu’à céder à la mode des selfies au bord des falaises ou entre deux passages de train.
Machiavel conseillait déjà, aux hommes de pouvoir, de faire diffuser en grands nombres leurs portraits par les peintres les plus célèbres du temps, afin d’affirmer leur puissance. Les fêtes somptueuses imaginées par Léonard de Vinci n’avaient d’autre rôle que d’ajouter à leur munificence.
Rien de nouveau sous le soleil !
P.Selos Paris, le 25 Octobre 2015