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Publié par Christian Hivert

Fin de l'histoire ?

 

CHAPITRE VIII

L'immeuble squatté et les petits blancs chefs

 

 

 

 

 

 

Friedrich Engels en 1872 éclaira le monde d'une série d'écrits forts pertinents et qu'il serait présomptueux de vouloir dépoussiérer, on ne saurait que les copier lamentablement en pervertissant leur sens initial, certains s'y essaient depuis quelques décennies, ils ne font que se désavouer.

 

 …Et aussi longtemps que subsistera le mode de production capitaliste, ce sera folie que de vouloir résoudre isolément la question du logement, ou tout autre question sociale concernant le sort de l'ouvrier. La solution réside dans l'abolition de ce mode de production, dans l'appropriation par la classe ouvrière elle-même de tous les moyens de production et d'existence…

 

Et ceci que la classe ouvrière et le mode de production capitaliste soient mondialisés n'y change rien, pas plus que les appellations nouvelles des groupes sociaux par les sociologues.

 

Arthur n'avait encore vécu que les prémisses de la lutte sociale à laquelle il participerait dans l'anonymat des acteurs sociaux de cette fin de siècle, en 1986 les luttes sur le logement n'étaient pas encadrées par des militants autoritaires aux ordres des échéances électorales comme maintenant.

 

Arthur depuis la fin d'U.S.I.N.E. s'ennuyait, et remâchait, l'aventure du Rock Alternatif  le laissait indifférent, en aucune façon il ne pensait qu'un concert puisse être un grand moment de rébellion, pour lui le simulacre des actes n'était que posture et sa revendication illusoire imposture.

 

Une fois Rosalie, venue de son dix-huitième arrondissement à U.S.I.N.E. pour un concert des Lucrate-milk dont elle connaissait un des membres l'avait sidéré, la société s'écroulera toute seule, ta politique est inutile, ce qui est important c'est le concert de ce soir, ça leur fait plus de mal.

 

Sa politique, il n'aurait jamais cru que Rosalie soit à ce point contradictoire, sans sa politique, il n'y aurait pas eu d'U.S.I.N.E., pas de concert et pas de lieu de convivialité immédiate, elle légitimait sa paresse, complice par indifférence au sort général du monde, comme tous les autres.

 

Arthur occupait son temps entre les affaires menées avec le Père Arthur et les virées nocturnes avec Simon, le Père Arthur, à la demande de Simon, avait accepté de prendre en charge Antoine, jeune mineur en fugue permanente, sous l'égide d'un juge pour enfants de Bobigny.

 

Arthur avait la responsabilité morale du jeune et le suivait à chaque détour de sa vie, Simon s'intéressait à lui et connaissait sa vie, ses caches, le Père Arthur tentait de trouver des places d'apprenti ou de foyer, en attendant le jeune était officiellement installé dans les squats d'Arthur.

 

Bien souvent Arthur se confrontait à la goguenardise de ses compagnons Autonomes :

— Pourquoi tu fais ça, tu n'es pas curé, pourquoi tu ne les laisses pas se débrouiller, pourquoi t'y mets ton nez ? Dominique Premier murmurait indignée :

— Mais qu'est-ce qu'ils en savent ceux là ?

 

Mais Arthur attendait avec impatience d'être d'une autre utilité, plus sage, plus responsable, plus étendue, jamais la société ne s'était ainsi enfoncée dans l'injustice générale et programmée, et jamais les forces de changement n'avaient été aussi amorphes, voir complices du cynisme.

 

Néanmoins, grâce à son rôle de Premier plan au squat U.S.I.N.E. il était reconnu, écouté, son petit squat d'habitation résonnait souvent de fêtes hirsutes et rugissantes, et le réseau de rebelles se reconstituait, les guerres fratricides s'atténuaient, Arthur en avait le soin constant.

 

Le Tout Paris des luttes Autonomes l'avait accepté, il était un des acteurs de la scène parisienne comme l'on eut dit à Amsterdam, il faisait le tour des différents collectifs contre la prison, il préparait son procès d'insoumission, il commençait à côtoyer les avocats, prenait certaines tâches en charge.

 

Mais ces résidus de l'Autonomie Parisienne l'intriguaient, cela manquait tant d'envergure, cela ne s'adressait qu'à des gens ultra-convaincus et concernés, ils se méfiaient de tout véritable prolétaire dénoncé beauf, cela lui semblait être une Autonomie du Prolétariat sans prolétariat, confidentielle.

 

Son ordinaire était assuré par les vols à l'étalage en supermarché, devenus quotidiens depuis l'abandon du ravitaillement de la Banque Alimentaire, comme un sursaut d'adéquation, les dépenses mensuelles comme le téléphone étaient couvertes par sa rétribution pour la rue Sainte Anne.

 

Tous les mardis soirs il rejoignait le Père Arthur et Simon, avec certaines ouailles du Père Arthur en plus parfois, ils portaient des paroles de réconfort, un regard et une écoute réhabilitantes, bien évidemment la brigade mondaine eut pour priorité absolue de les mettre tous sur surveillance.

 

Arthur avait pris le rythme des rencontres éphémères et affectueuses avec toutes les compagnes disponibles, les rapports corporels étaient très clairement libérés de toutes contraintes et de toute tentative de domination d'un sexe sur l'autre, ou alors la femme dominait, choisissant et fuyant.

 

Dominique Premier se fit parfois un peu acide et primesautière tous ces temps là :

— La liberté bon, oui mais vous construisez quoi là, les rapports humains c'est pour construire non ?

— Je ne veux pas être rétro, mais quand même, Dominique, je voudrais t'oublier, reste le nez sur tes bouquins.

— Oui mais quand même, je ne sais pas moi, mais tu n'en gardes pas une, elles te filent le long de la queue…

— Bravo, tu te lâches…

— Une fesse est une fesse et une queue sert au plaisir…

— Michèle nous avait habitué à mieux…

— Elle était plus âgée…

— Quand le plaisir est bon, le caractère est exécrable…

 

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