Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les incontournables

Chansons gratuites sur son site

       Les cons sont là

19 Tout s'arrange Tout s'arrange

06 Piste 06 12 Deux

Quinze-ans.m4a Quinze-ans

Mon amour Mon amour

Romans pdf gratuits:

Kahina,

De l'autre côté de la rivière,

Ne peut être vendu

Assemblée

 

 

 

Possible n°9 Possible n°9

Les mémoires d'un poilu de 14, par Gaston HivertLes mémoires d'un poilu de 14, par Gaston Hivert

brochure-comite-des-mal-log-s-1991Comite des Mal Logés:1991

DAL : les mensonges Dal : les mensonges

Les liens Opac du DAL Les liens Opac du DAL

 Réquisitions inflammables Réquisitions inflammables

QECSI.pdf Quelques Elements d'une Critique de la Société Industrielle.pdf

Guerin-Pour-le-communisme-libertaire Guerin-Pour-le-communisme-libertaire

Publié par Christian Hivert

U.S.I.N.E., les autonomes de Montreuil


CHAPITRE VII

L'U.S.I.N.E. de Montreuil 

 

 

 

 

 

 

Arthur était au deuxième étage d'U.S.I.N.E., depuis cinq mois il n'était pour ainsi dire pas sorti de Montreuil, l'installation avait été très longue, plus d'un mois, les squatteurs avaient été particulièrement squattés, dès le départ deux conceptions opposées s'étaient affrontées.

 

Les uns souhaitaient construire le lieu de l'intérieur, lentement mais efficacement, et ouvrir les portes au fur et à mesure de l'évolution et de la maturation des différents projets, les autres au nom d'une prétendue protection anti-expulsion par le nombre battaient le rappel le plus large.

 

Toutes les tribus de paumés, marginaux, ex-squatters autonomes, groupes de réfractaires, publics de concerts de rock-punk, buveurs de bières, anarchisants et anti-capitalistes, empêtrés de contradictions et vindicatifs sur tous les sujets, défilaient soir et nuit, et ronflaient au matin.

 

Les Premiers, dont Arthur faisait partie, tentaient de constamment refermer les portes trop largement ouvertes et de faire respecter une tranquillité d'habitation, et ils tentaient de trier les égosillés permanents de ceux, plus discrets, porteurs d'un projet autonome, capables d'organiser et de créer.

 

Bien que responsables de la destinée d'un espace de subversion et de rébellion, ils avaient une vision plus organisatrice et directoriale, ils appelaient à des réunions de gestion des lieux, demandaient des comptes, concédaient les espaces inoccupés en fonction de leur éventuelle utilisation effective.

 

Ils triaient parmi les nombreux projets présentés ceux, rares, s'intégrant de manière prometteuse dans le projet collectif, défini avant même d'avoir ouvert l'entrepôt du 15 de la rue Kléber, lors des réunions tumultueuses du 17 de la rue des Vignoles, constamment combattus par les autres.

 

La ligne de traverse générale se situait entre l'organisation des taches, ce qui n'est pas une organisation politique, et l'inorganisation générale pour échapper aux organisations politiques traditionnelles, cette ligne de traverse se retrouvait dans tous les mouvements anarchistes ou communistes.

 

Les uns considéraient qu'il n'y avait rien à organiser, que l'organisation était le début de la reproduction du désordre de la société, seul le chaos et le tumulte voir l'émeute permanente pouvaient créer les ébranlements nécessaires  au renversement de tout le système d'exploitation.

 

Il suffisait de laisser tout le monde s'exprimer, sans prendre la tête, accueillir tout le monde et ne juger personne, chacun avait ses propres critères et ses propres valeurs, aucun collectif de gestion et d'organisation ne pouvait être mandaté par l'ensemble des rebelles de Paris et Banlieue.

 

Quiconque mettait les pieds pour la première fois dans le lieu était submergé par l'ambiance générale impulsée par les tribus des Halles de Paris et des Banlieues, ils avaient donné une coloration initiale et définitive au squat U.S.I.N.E. de Montreuil, jusqu'au fin fond des campagnes de France.

 

Les jours de grande affluence, la petite porte en fer du rez-de-chaussée était constamment ouverte, elle donnait sur le hall du bas en général quasiment désert, "Vive les Wampas" accueillait les visiteurs, les punks venaient pisser là leur bière, refusant l'usage conformiste de l'émail blanc.

 

La façade extérieure était maculée de graffitis salement peints, et à l'intérieur un redoutable "Ni Flikcs Ni Dieleurs" tracé sur un mur blanc immaculé, à la peinture dégoulinante par un dyslexique militant, invitait à progresser vers le Premier étage, en montant l'escalier large de bois.

 

Quelqu'un avait rajouté au-dessous le nom de son groupe musical fétiche de punk anglais "The Monks", l'escalier de bois menant au Premier entourait la cage du monte charge remis en marche, dès les premières marches le ton était donné, des jeunes filles lycéennes roulaient leur pétard.

 

Elles étaient assises sur les marches, gênant continuellement le passage, elles partageaient leurs bières avec des jeunes hommes hirsutes aux cheveux peinturlurés, dans l'indifférence totale, on pouvait gravir les marches en slalomant entre les paires de Doc Martens affalées.

 

Si l'on parvenait au Premier étage sans avoir stoppé la démarche dégringolante d'un punk gavé de bière parti à la recherche d'une recharge au supermarché du coin, les plus sociaux n'urinaient que sur le trottoir devant la porte, si l'on ne se sentait pas exclu, on pouvait parvenir au Premier.

 

Alors on pouvait pénétrer dans la salle de défouloir permanent pour un spectacle ininterrompu de délires les plus abscons, durant la nuit, jusqu'au Premier métro le lendemain vers six heures, était-on venu en curieux, avait-on quelque chose à y faire, à y trouver, quelqu'un à rencontrer?

 

Etait-on déjà venu et donc reconnu, ou au contraire nouveau et impressionné, la plupart du temps, les organisateurs du collectif  U.S.I.N.E. étaient répartis dans les autres locaux au deuxième étage, ou dans les locaux d'habitation derrière le défouloir, ou à leurs occupations à l'extérieur.

 

Si l'on était nouveau, pour rencontrer quelqu'un, c'était perdu d'avance, à moins de se mêler au défouloir et d'essayer d'en tirer quelque chose, les organisateurs menaient donc une guerre lasse et sans répit pour réduire au maximum l'extension du défouloir, protéger l'accès aux salles d'activité.

 

Il fallait également en permanence réguler l'accès aux espaces privatifs, cellules monacales d'habitation construites avec les matériaux de récupération trouvés sur place, avec les cloisons de bois des anciens décors d'exposition de meuble démontés, bâties à la file les unes des autres.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
Z
Salut a toi,<br /> Je suis tombé sur ton site , jespere que tu v a bien , donne moi de tes nouvelle zephyr 0621481785
Répondre
C
bien sur tout va bien camarade … :)